Taartagueule à la récré
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Taartagueule à la récré
Magali, Ferme ta boîte à camembert, (Dizengoff), Cross Over, 1990.
Le morceau s'écoute ici, sur bide et musique, bien entendu.
J’ai dix ans…
Expression de cour de récréation un peu datée, qui a même donné son nom à un recueil compilant ces perles de la poésie en terrain inhospitalier, réactualisée par la marionnette de Jean-Pierre Papin (dit JPP) à l’insu de son plein gré (là je mélange les personnages), « camembert, les guignols », Ferme ta boîte à camembert ouvre une porte sur un monde oublié loin derrière, qu’on retrouve également dans J’ai dix ans d’Alain Souchon (les quilles à la vanille, les gars en chocolat).
« Ferme ta boîte à camembert, tu l’ouvriras pour le dessert ! », ça veut dire tais-toi mais c’est un peu plus tendre que les blagues sur ta mère.
Saperlipopette
Dans les refrains, la chanteuse décline :
« Ferme ta boîte à camembert :
Tu l’ouvriras pour le dessert
Mets ton moulin en marche arrière
Et t’auras bien chaud aux molaires
Et t’avaleras moins de poussière »
Elle dit zut et flûte, c’est mignon tout plein et tout le monde en prend pour son grade, du petit frère au président (avec ses boniments, ça dénonce sévère, la chanson engagée a encore de beaux jours devant elle : tremble vieil Occident!), en passant par le grand-père et les profs (de maths et de sciences nat').
C’est chanté d’une petite voix à la fois aiguë et nasale, ça ne dénonce pas grand-chose, c’est a priori moins poétique que Souchon (encore que ce dernier point pourrait être discuté), mais ça vaut surtout pour la fraîcheur de Magali, chanteuse à l’unique 45 tours, passé un peu à côté des ondes et du Top 50.
Reformulation
Dans le même genre, quoique lancé de façon beaucoup plus péremptoire, Gérard Vincent (autre grand oublié) avait chanté T’as qu’à fermer ta gueule en 1983. Lui non plus n’avait pas rencontré le succès. À croire que les gens n’aiment pas qu’on leur dise de se taire, quelle que soit la manière. Ce n’est pas mon cas et, suivant ces bons conseils, assénés de manière plus ou moins frontale, je préfère m’arrêter ici.