Bête à bouffer du foin
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Bête à bouffer du foin
Katy, Marc Aryan (Marc Aryan), Markal, 1965.
Ta Katy t’a quitté
Marc Aryan, né en France, à Valence, mais établi en Belgique, est un chanteur de variété peu connu malgré une grande productivité (plus de 100 45 tours sortis entre 1960 et 1985).
Il est d’origine arménienne, et son vrai nom est Henry Markarian. On retrouve dans sa voix les mêmes trémolos que dans celle de son illustre compatriote Aznavour mais heureusement, avec sa tête marrante, à mi-chemin entre Austin Powers et les Charlots, il est beaucoup moins sérieux que ce dernier, et c’est tant mieux.
La Katy dont il est question ici a réellement existé. Il a fait sa rencontre lors d’un enregistrement, est tombé très amoureux d’elle et à voulu l’épouser. Elle a décliné l’offre, se trouvant trop jeune à l’époque.
Il a donc composé ce titre pour lui rendre hommage. Au départ, la chanson s’appelait Cathy, mais la maison de disque lui a fait changer pour Katy afin d’éviter la confusion avec la Cathy d’Alain Barrière sortie quelques années plus tôt, en 1961.
Il y a beaucoup de violons, beaucoup, beaucoup, il faut bien le reconnaître, les arrangements sont gluants à souhait, autant que les paroles d’ailleurs, ce ne sont que regrets étalés comme un sirop de guimauve sur deux minutes, même le soleil ne peut pas me redonner, etc.
Le jour où les cons, seront cuisiniers
La face B est beaucoup plus amusante. Bête à manger du foin, c’est d’ailleurs le titre qui avait été prévu en Face A mais un concours de circonstances (conséquence du changement d’orthographe de dernière minute) a fait que les deux chansons ont été inversées. Tant mieux ou tant pis.
Beaucoup plus légère et guillerette, Bête à manger du foin parle d’une fille très jolie mais guère intelligente :
« Elle avait un corps très fin
Un joli corps, un corps de mannequin
Et de beaux yeux très langoureux
Oui mais
Elle était bête à manger du foin
Le jour ou l’esprit fut distribué
Le bon dieu avait dû l’oublier »
On relèvera tout de même le passé antérieur (« fut distribué ») en plein refrain, dont c’est peut-être la dernière occurrence.
Être bête à manger du foin, c’est être bête deux fois. Il y a la bête pas très futée qui se gave d’herbe fraîche, et puis il y a la bête encore plus bête, dont l’appétit se satisfait de foin sec.
J’adore cette expression, je la trouve percutante au-delà même des mots qui la constituent. Il y des mots comme ça, qui vous sonnent mieux que d’autres aux oreille. Miossec aussi l’emploie dans une de ses chansons : Bête comme j’étais avant. Tout un programme.
La chanson de Marc Aryan est à retrouver ici.