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Chapitre 53

Chapitre 53

Pubblicato 29 mag 2025 Aggiornato 29 mag 2025 New Romance
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Chapitre 53

Il ne dit rien.


Ses bras sont restés le long du corps après que je l’ai enlacé. Juste un souffle. Un soupir. Puis, lentement, il m’a entourée à son tour. Pas avec urgence. Pas avec fragilité. Plutôt comme un homme qui revient. Et qui s’autorise enfin à le faire.


Dans l’entrée, la lumière rasante caresse les murs, paisible. Je sens sous mes doigts la tension qui quitte peu à peu son dos, cette crispation qu’il garde comme une seconde peau. Sa joue vient se poser contre le haut de ma tête. Son souffle est chaud, profond. Il reste ainsi un moment, immobile, dans cet entre-deux entre le seuil et le reste.


Je ne bouge pas. Moi non plus. Je ferme les yeux. Le monde entier pourrait se réduire à ça, maintenant : sa joue contre mes cheveux. Son souffle contre ma peau. Ce poids, cet ancrage, ce retour.


Puis, doucement, je me détache. Juste assez pour lever les yeux vers lui.


— Tu veux une douche ? demandé-je à voix basse, dans un murmure qui glisse entre nous sans rien heurter.


Il hoche la tête, les traits tirés, sans lâcher mes yeux. Ce n’est pas un oui mécanique. C’est un « d’accord » silencieux. Je lui tends une serviette propre posée dans le meuble de l’entrée. Il la prend sans un mot. Traverse le couloir à pas lents. Je l’entends refermer la porte de la salle de bains sans claquer. Puis le bruit de l’eau. Régulier. Continu. Presque rassurant.


Je reste seule quelques minutes. J’avance vers la chambre. J’ouvre un peu la fenêtre pour aérer, secoue doucement la couette, replace les oreillers. Un lit simple, un lit calme. Pas un lieu de décharge. Pas ce soir. Un lieu pour se déposer, c’est tout. Pour se taire à deux.


Je tamise la lumière. Le velours du silence s’installe. Puis je m’assieds au bord du lit, les mains jointes, l’esprit en veille.


Il revient dix minutes plus tard. Les cheveux humides, ébouriffés. Une goutte perle à sa tempe. Il est vêtu d’un simple caleçon noir. Pas d’artifice. Rien que lui. Ses bras nus. Son torse parcouru de ces lignes qu’il n’offre jamais au regard des autres. Il a gardé une serviette sur les épaules, sans même l’avoir séchée.


Je me lève sans un mot. Je viens vers lui. Mes paumes montent jusqu’à son visage. Je le touche avec la lenteur d’un rituel. Il ferme les yeux, un instant. Et dans ce silence suspendu, il y a plus de mots que toute une conversation.


— Tu n’as pas besoin de parler, soufflé-je simplement.


Il incline la tête. Le visage tourné vers ma tempe. Et je sens ses lèvres effleurer mes cheveux, comme une réponse, presque involontaire.


Nous ne disons rien d’autre. Je le guide d’un mouvement vers le lit. Il s’assoit le premier. Puis s’allonge sans bruit. J’éteins la lumière principale. Seule la lampe de chevet reste allumée, douce, diffuse. Je le rejoins. Je m’allonge à mon tour. Nous ne nous touchons pas encore. C’est lui qui, au bout de quelques secondes, tend le bras. Il m’attire contre lui. Mon front vient se loger sous sa clavicule. Sa main se pose sur ma taille, très légèrement. Comme s’il avait peur de peser.


Je glisse ma main sur sa cage thoracique. Son cœur bat, net, lentement. Il respire plus profondément maintenant. Et je crois qu’il ferme les yeux.


On reste là, sans bouger. L’un contre l’autre. Pas d’attente. Pas de promesse. Seulement cette chose immense : la paix.


Ce n’est pas un besoin, ni un manque. Ce n’est pas une fièvre. C’est une évidence. Une seule. Et je n’ai rien à dire. Rien à demander.


À un moment, il murmure, presque dans un souffle :


— J’ai plus besoin de fuir.


Je ne réponds pas. Je ne veux pas casser la matière fragile de cette phrase. Alors je pose simplement ma main sur son torse. Là où le battement est régulier. Là où il est encore là.


Et il ne part pas.


Le matin arrive comme un drap tiré doucement sur le jour. Une lumière grise et tranquille glisse entre les rideaux. Je suis réveillée avant lui. Il dort encore, la tête tournée légèrement vers moi. Son visage est apaisé, les traits relâchés. Aucun pli de tension sur le front. Il dort comme un homme qui, pour une fois, ne se bat pas dans ses rêves.


Je reste allongée, contre lui. Je regarde ses paupières closes. Sa bouche entrouverte. Son épaule nue que je touche du bout des doigts.


Ce n’est pas un rêve. Ce n’est pas une parenthèse.


C’est simplement maintenant.


Quand il entrouvre les yeux, il me voit immédiatement. Son regard s’anime sans brusquerie. Il sourit. Lentement. Un vrai sourire. Un de ceux qui n’ont pas besoin d’excuse.


— Paule, murmure-t-il, avec cette voix qu’il a le matin. Grave. Fatiguée. Vraie.


Je me penche, l’embrasse à la naissance de l’épaule.


— Je suis là.


Il ne dit rien d’autre. Mais il me serre contre lui, plus fort.


Et on reste comme ça. Longtemps. Peut-être une heure. À ne rien dire. À respirer ensemble, sous cette lumière douce. Il a une main sur mon ventre, posée là sans but. Elle ne bouge pas. Mais elle est chaude, présente. Chaque détail de ce matin est d’une simplicité presque irréelle. Il n’y a pas d’effort. Il n’y a que la justesse.


Quand il finit par se lever, c’est après un dernier baiser déposé sur mes cheveux. Je l’entends marcher pieds nus jusqu’à la cuisine. Puis le bruit de la cafetière. Le parfum du café chaud emplit l’appartement. Je reste quelques minutes encore, immobile dans le lit.


Puis je me lève à mon tour. Je passe un pull large, attrape un legging. Je noue mes cheveux en chignon flou. Quand j’arrive dans la cuisine, il me tend une tasse. Il ne dit rien. Je prends le café, et je sais que tout ce qui compte aujourd’hui ne passera pas par des mots.


— Tu veux sortir ? me demande-t-il enfin, en posant sa tasse sur le rebord de l’évier.


Son regard est clair, précis. Un mélange de sérieux et de légèreté. Ce genre d’éclat que je reconnais : il veut dire « viens avec moi, volons du temps à ce monde ».


— Oui, je réponds. Je veux te voir marcher, respirer, rire, sans contrainte. Je veux te voir là, dehors, sans pression. Juste être.


Il hoche la tête. Et ce sourire. Ce vrai sourire, qui monte jusqu’aux yeux.


— Alors on sort.


Nous nous habillons sans nous presser. Il enfile un jean, un pull noir, attrape sa veste. Je prends un manteau léger, passe des chaussures plates. Et nous claquons la porte comme deux ados qui s’échappent sans permission.


La ville nous accueille dans sa lumière pâle. Rien d’extraordinaire. Mais tout est doux. L’air sent les trottoirs mouillés, le pain, les journaux du matin. Nous marchons sans destination. Au coin d’une rue, ses doigts cherchent les miens. Il les attrape. Et ne les lâche plus.


Ce geste simple. Mais immense.


Nous flânons dans une librairie, un disquaire, un marché d’antiquités. Il hésite à acheter une vieille cuillère, rit tout seul, puis me tend un carnet bleu, sans raison.


— Pour écrire ce que je n’aurai jamais le courage de te dire.


Je baisse les yeux. Je ne dis rien. Mais je serre le carnet fort contre moi.


On déjeune plus tard en terrasse, dans une brasserie banale. Des plats simples. Du vin blanc. Il me parle d’un stage au Japon, se perd dans ses souvenirs. Je l’écoute. Je ris. Il baisse les yeux, un peu gêné. Mais heureux.


L’après-midi file. Bancs. Silences. Rires discrets. Un square vide. Je m’assieds. Il passe un bras autour de mes épaules. Je me blottis contre lui.


— Tu te rends compte qu’on est heureux ? soufflé-je.


Il tarde à répondre. Puis il murmure :


— Je commence à le croire.


Nous rentrons à la tombée du jour. Les lampadaires s’allument. Le monde retrouve son rythme. Chez moi, il se laisse tomber sur le canapé. J’allume une bougie. Une musique douce.


Je m’approche. Il me tend la main.


Je la prends.


Et nous restons là.


Dans ce calme.


Dans ce soir à nous.


Demain, le monde reprendra.


Mais ce soir, il nous appartient encore.

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