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Chapitre 13

Chapitre 13

Pubblicato 28 mag 2025 Aggiornato 28 mag 2025 New Romance
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Chapitre 13

Je ne sais plus si c’est le bruit des machines ou le silence de son regard qui me trouble le plus. Depuis ce matin, Samuel n’a cessé d’être là — présent comme une ombre, imposant comme une évidence. Il ne dit rien de plus que d’habitude. Mais ses gestes sont plus nets. Ses silences, plus lourds. Comme s’il pesait chaque respiration.


Il est resté, ce soir. Comme moi. La brigade a quitté le laboratoire depuis un moment déjà. Il ne l’a pas demandé, il ne l’a pas suggéré. C’est arrivé. Nous sommes là, tous les deux, à quelques pas l’un de l’autre, sans que personne n’ait à formuler quoi que ce soit.


La lumière est plus basse qu’à l’ordinaire. Le néon au-dessus du plan de travail clignote faiblement, nous enfermant dans une bulle tremblante, presque intime. Samuel est en face de moi, les bras croisés, le regard fixe. Il ne parle pas. Et je ne sais pas si je préfère ça.


Je sens cette chose entre nous — dense, presque étouffante. Ce n’est pas de la tendresse. Pas encore. C’est quelque chose de plus brut, de plus ancien. Une tension qui ne trouve pas les mots. Et peut-être n’en cherche pas.


Il se rapproche. Lentement. Il ne frôle rien, ne brusque rien. Mais son corps parle, plus fort que les paroles qu’il ne prononce pas.


Je le regarde sans reculer. Je le vouvoie encore, parce que c’est la seule barrière qu’il me reste. Et pourtant, ce vouvoiement n’est plus qu’un fil tendu entre nous, à deux doigts de céder.


— Vous ne rentrez pas ? dis-je, pour dire quelque chose. Pour couper court à l’étrangeté de cet instant qui n’en finit plus de durer.


Il ne répond pas. Il reste là. Et dans son silence, je comprends que non, il ne rentrera pas. Pas encore.


Il s’appuie contre le plan de travail, sans me quitter des yeux. Ses pupilles, vertes striées de doré, me sondent, m’enveloppent. Il ne détourne pas le regard. Il attend. Mais quoi ?


Je sens mon pouls s’accélérer. Pas de peur. Pas même de désir. Quelque chose de plus trouble. De plus profond. Une forme d’évidence inquiète.


— Il y a des rumeurs, soufflé-je. Au sein de la brigade. Des murmures sur… vous. Sur moi. Sur… nous.


Je laisse le mot flotter. Il ne le rattrape pas. Il le laisse glisser, s’effondrer dans le silence.


Enfin, il bouge. S’approche d’un pas. Il est tout près. Trop près. Je pourrais tendre la main et toucher sa chemise. Mais je ne bouge pas.


— Laisse les parler, murmure-t-il. Qu’ils s’occupent de ce qu’ils peuvent comprendre.


Je hoche la tête, doucement. Je comprends. Ou plutôt, j’essaie.


Il me regarde encore. Longtemps. Je n’ose plus respirer.


— Vous êtes difficile à lire, dis-je.


Un sourire passe brièvement sur ses lèvres. Pas un sourire tendre. Un rictus. Une esquisse presque moqueuse.


— Et toi, tu veux lire en moi ?


Je ne réponds pas. Il ne bouge plus. Son souffle est calme, mais je sens la tension qui le traverse. Comme si tout son corps retenait un mouvement qu’il ne s’autorise pas. Un mot qu’il refuse de laisser sortir.


Le silence se fait plus dense. Lourd. Il n’a rien à voir avec le vide. C’est un silence habité, taillé dans la pierre. Un silence qui sait ce qu’il contient.


Je lève lentement la main. Je ne sais pas ce que je fais. Peut-être est-ce une erreur. Peut-être est-ce un appel.


Mes doigts frôlent sa mâchoire. Il ne recule pas. Il ferme les yeux une fraction de seconde. Et quand il les rouvre, il y a dans ses iris ce quelque chose que je ne peux nommer. Pas de promesse. Pas de douceur. Mais une faille, infime, dans ce qu’il est. Une faille que je sens vibrer jusque dans ma paume.


Il se penche. Sans hâte. Sans fracas. Ses lèvres frôlent les miennes, d’abord à peine. Puis le baiser se fait plus net. Pas précipité. Juste précis. Comme tout ce qu’il fait.


Je ne résiste pas. Je ne réfléchis pas. Je suis là. Avec lui. Contre lui.


Ce n’est pas un baiser tendre. C’est un pacte. Une brûlure légère. Une déclaration muette qu’il ne formulera jamais autrement.


Quand il recule enfin, je garde les yeux clos un instant. Mon souffle est court. Ma main est restée sur sa nuque.


— Je suis là, dis-je, presque dans un souffle.


Il ne répond pas. Il n’a pas besoin.


Et pour la première fois, quand je reprends la parole, ma voix a changé.


— Tu ne comptes pas rentrer, n’est-ce pas ?


Il me fixe. Hoche à peine la tête.


Le fil a cédé.


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