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Chapitre 37

Chapitre 37

Pubblicato 28 mag 2025 Aggiornato 28 mag 2025 New Romance
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Chapitre 37

Le matin d’après. Le lendemain de l’orage.


La lumière filtre à peine à travers les vitres immenses. La ville reste suspendue dans un entre-deux, comme si elle hésitait à se réveiller. Samuel dort encore, à moitié étendu sur moi, sa main lourde posée sur mon ventre, son souffle profond et régulier. J’ai les yeux ouverts depuis longtemps. Et malgré l’apparente quiétude, je n’ai pas trouvé le sommeil.


Je le regarde, longtemps. Il a l’air paisible. Délesté, pour quelques heures, du poids de tout ce qu’il porte. Il n’est plus le chef. Il n’est plus le stratège. Juste un homme, abandonné à la chaleur du corps de celle qu’il n’a plus besoin de repousser. Il est beau ainsi. Et ce constat, au fond de moi, fait trembler quelque chose.


Je me glisse hors du lit sans le réveiller, enfilant une de ses chemises. Elle me tombe presque jusqu’aux genoux. En traversant la pièce, je sens le bois froid sous mes pieds nus. Je m’arrête devant la baie vitrée. Le ciel de New York est lavé par la pluie de la veille. Limpide. Faux. Comme si la ville avait tenté d’effacer les heures précédentes sans y parvenir totalement.


Derrière moi, un murmure.


— Reste un peu.


Sa voix est grave, encore alourdie de sommeil. Je me retourne. Il est adossé aux oreillers, les yeux mi-clos mais clairs, et il me regarde comme si je venais de lui échapper.


— On doit y aller, Samuel.


Il se redresse lentement, ramène les draps autour de sa taille.


— On ira, dit-il. Mais pas comme avant.


Je fronce les sourcils.


— Qu’est-ce que tu veux dire ?


— Je suis fatigué de me cacher. De marcher à l’ombre. S’ils veulent nous licencier, qu’ils le fassent. Moi, j’ai décidé : je ne me cache plus.


Je le fixe, incrédule un instant. Il ne faiblit pas. Il n’y a pas de provocation dans sa voix. Juste une résolution. Et soudain, je sens une tension en moi céder. Comme si ce poids qu’on portait depuis des semaines ne m’appartenait plus.


— Alors on n’a plus qu’à être bons. Brillants. Imprenables.


Un sourire en coin naît sur son visage.


— C’est ce que je sais faire de mieux.


Il m’attrape par la taille et m’attire dans le lit avec une rapidité féline. Je n’ai pas le temps de résister. Son corps m’enveloppe, sa chaleur m’engloutit, et mon rire fuse, surprenant, cristallin.


— Tu pensais vraiment que j’en avais fini avec toi ? murmure-t-il contre ma gorge.


Il se jette sur moi avec une férocité maîtrisée, et je ris encore, un rire qui ne m’était pas venu depuis des jours. Un rire qui me surprend, moi aussi. Parce qu’il vient de loin. De très loin.


Nous marchons jusqu’au laboratoire, en silence. Nos épaules se frôlent parfois, et je sens son regard effleurer mon profil à intervalles irréguliers. Il ne parle pas. Pas besoin. Tout est déjà dit.


Le laboratoire nous aspire dès que nous franchissons les portes. Les bruits familiers — les fours, les batteurs, les voix — reprennent leur danse. Mais quelque chose a changé. Une tension a cédé. Une autre est née. C’est imperceptible, mais c’est là.


Samuel me frôle dans un couloir, et ses doigts glissent brièvement au creux de mon dos. Un geste infime. Mais cette fois, il ne le dissimule pas. Il me regarde ensuite, droit dans les yeux. Devant les autres. Il dit simplement :


— Paule.


Et c’est comme une promesse. Un ancrage. Une légitimité.


Les murmures circulent déjà. Les regards s’échangent, se suspendent. Mais personne ne dit un mot. Peut-être par prudence. Peut-être par respect. Ou par peur de raviver ce qu’on vient à peine d’éteindre.


Et pourtant, le calme ne dure pas.


C’est un frisson dans l’air. Une pause dans les gestes. Une tension que je ressens avant même de lever les yeux. Puis je la vois.


Addison.


Elle franchit le seuil comme un poison lent, escortée par un membre de la direction. Elle tient une boîte dans les bras, et chaque pas qu’elle fait résonne comme un couperet. Le silence se fait total. Le laboratoire, d’un coup, devient un mausolée.


Elle avance, droite. Trop droite. Comme si le moindre relâchement pouvait la faire s’effondrer. Son port de tête est encore impeccable. Mais son regard… Son regard est noir. Éteint. Mécanique.


Elle ne regarde personne. Jusqu’à ce qu’elle nous voie. Moi. Puis Samuel.


Elle s’approche. Pose la boîte sur un plan de travail. Puis se tourne vers nous.


— Vous pensez avoir gagné ?


Sa voix est douce. Tranchante comme le verre.


Samuel ne cille pas. Il la fixe. Et moi, je sens mon cœur ralentir.


Elle s’approche encore. Son regard est fixé sur lui, comme s’il était le seul à exister.


— Profitez. Le succès, l’exposition, la chaleur du pouvoir. Mais souvenez-vous : plus vous monterez, plus la chute sera violente.


Je ne bouge pas. Je sens mes omoplates tirer sous la tension. Mais je reste droite.


Elle s’approche un peu plus de Samuel. Et sa voix devient presque intime.


— Tu crois que c’est terminé ? Que tu peux me rayer de ta vie, me réduire au silence, sans conséquence ? Tu crois que le monde oubliera ?


Elle marque une pause, puis son regard vrille vers moi.


— Je me vengerai. Mais pas tout de suite. Je veux que vous montiez. Que vous deveniez inattaquables. Adulés. Je veux que le monde vous célèbre. Pour pouvoir mieux vous voir tomber.


Elle récupère la boîte. Se détourne. Traverse le laboratoire sans un mot. Et disparaît.


Le silence qu’elle laisse derrière elle est glacial. Chacun reprend doucement ses gestes, comme si l’air venait de se liquéfier.


Je me tourne vers Samuel. Il ne bouge pas. Il est raide, figé, les yeux durs. Mais il ne dit rien.


Je murmure :


— Elle ne bluffe pas.


Il me regarde. Ses pupilles sont deux pierres de glace.


— Je sais, dit-il. Et moi non plus.


Il avance d’un pas. Lent. Assuré. Et devant tout le monde, il pose sa main sur la mienne. Un contact brûlant. Ancré.


— On reste droits. Ensemble.


Et c’est plus qu’une phrase. C’est une ligne de front.

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