Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
1 

Publié le 15 août 2024 Mis à jour le 15 août 2024 Romance
time 6 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 8 commentaires
lecture 22 lectures
1
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Arya

Les premières lueurs du matin se fraient un chemin à travers les fenêtres de l'université. Je suis bien plus occupée à rêver en regardant par les fenêtres de la salle d’étude. Mes études m’ont offert une liberté bien au-delà de mes espérances. Néanmoins, l'idée de devoir passer les fêtes de fin d'année cloîtrée dans mon internat me réjouissait peu. Ma colocataire, Selena, serait sûrement là, elle aussi. L'occasion de s'organiser quelques sorties entre les deux paumées de l'Ohio, exilées à l'autre bout des États-Unis.

Avec Selena, c’est une histoire qui remonte à plusieurs années maintenant. D’aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours grandi ensemble. Notre première rencontre a eu lieu dans un parc de jeux pour enfants, à l’âge de 6 ans. Les souvenirs de cette première rencontre restent gravés dans ma mémoire, comme une vieille photographie légèrement fanée. C'était un jour d'été, le soleil brillait haut dans le ciel, et l'air était empli du rire des enfants. Mes parents m'avaient emmenée au parc pour me dégourdir les jambes après une longue journée. Je me rappelle avoir hésité devant les balançoires, intimidée par la foule de gamins qui se bousculaient pour avoir leur tour.

C'est alors que je l'ai vue, Selena, une petite fille aux cheveux châtains qui semblait, tout comme moi, hésitante à s'engager dans la mêlée. Nos regards se sont croisés et, sans un mot, nous nous sommes dirigées vers une balançoire inoccupée au fond du parc. Après quelques balancements maladroits, elle a rompu le silence en me demandant si je voulais bien pousser la balançoire pour elle. Je me souviens avoir hoché la tête, soulagée de ne plus être seule.

À partir de ce jour-là, Selena et moi étions inséparables. Nous avons passé nos journées d'enfance à explorer les recoins de notre petit quartier de l'Ohio, construisant des forts, inventant des jeux et partageant des secrets. Nos familles étaient devenues amies, et c'était devenu une habitude pour nos parents de se retrouver les week-ends ou les après-midis après l'école.

En grandissant, les choses ont changé pour moi de manière assez brutale. Ce qui avait commencé comme des disputes occasionnelles entre mes parents s'est transformé en conflits constants, rendant l'atmosphère à la maison de plus en plus insoutenable. L’alcoolisme naissant de mon père a amené à un divorce inévitable, et avec lui est venue la désintégration de cette famille que je connaissais autrefois. Il y avait des jours où je préférais rester dehors, errant sans but, plutôt que de rentrer dans cette maison qui n'avait plus rien du foyer chaleureux qu'elle avait été.

C’est dans ces moments-là que la famille de Selena a pris soin de moi. Ses parents m'ont accueillie avec une chaleur que je ne ressentais plus chez moi. Leur maison est devenue mon refuge, un endroit où je pouvais oublier, ne serait-ce que pour quelques heures, le chaos qui régnait chez moi. Les dîners partagés à leur table, les conversations simples mais réconfortantes m’ont donné un sentiment d’appartenance que je croyais perdu.

Selena, avec sa capacité innée à comprendre sans que j'aie besoin de m'expliquer, était mon pilier. Elle ne posait jamais trop de questions, mais je savais qu'elle était là, prête à écouter si jamais j'avais besoin de parler. C'est dans ces moments que notre lien s'est renforcé, passant de la simple amitié d'enfance à quelque chose de plus profond, une connexion indéfectible.

Quand est venu le temps de décider de notre avenir après le lycée, l'idée de partir à l'autre bout du pays pour intégrer l'université de Berkeley ne m’effrayait pas autant que cela aurait pu. Loin de l'Ohio, loin des souvenirs douloureux, c'était l'opportunité de recommencer, de construire quelque chose de nouveau. Et Selena, fidèle à elle-même, ne s'est pas posé de questions. Pour elle, partir avec moi était aussi naturel que respirer. Nous avons donc pris la route ensemble, embarquant dans cette nouvelle aventure, toujours aussi inséparables.

Aujourd'hui, alors que je contemple ces premières lueurs du matin à travers la fenêtre de la salle d'étude, je réalise combien notre amitié a été le fil conducteur de ma vie. Sans Selena, je ne sais pas où je serais, mais je suis certaine que ce ne serait pas ici, à Berkeley, prête à affronter l'avenir avec elle à mes côtés.

— Miss Jensen, m’interpelle le professeur Carter à la fin du cours. Vous avez un instant ?

J'acquiesce, un peu surprise par la question inattendue de mon professeur, puis me dirige vers son bureau. Le cours d’éthique venait de se terminer, et avec lui, le semestre touchait enfin à sa fin. Les étudiants autour de moi ramassaient leurs affaires, impatients de débuter les vacances, tandis que je m'approchais du bureau de l'enseignant.

Il me regarde avec un sourire énigmatique et prend la parole :

— J'ai entendu dire que vous restez ici pendant les vacances.

Je hoche la tête, me demandant où il veut en venir.

— J’ai un devoir à vous donner pour occuper votre temps, continue-t-il. Un groupe va se produire en ville dans le cadre d’un festival international... Connaissez-vous Crimson Shadows ?

Le nom fait écho dans mon esprit, mais je n’arrive pas à le replacer immédiatement. Crimson Shadows ? Peut-être ai-je déjà entendu Selena en parler, elle qui est toujours au courant des dernières tendances musicales. Pourtant, je ne suis pas certaine de les connaître vraiment.

Je le regarde, un sourcil arqué, attendant qu’il m’en dise plus.

— Crimson Shadows est un groupe de metalcore qui a su mêler des influences diverses pour créer un son unique, explique-t-il, comme s’il lisait dans mes pensées. Ils ont un message assez fort, et je pense que leur performance pourrait être une matière intéressante pour vous entraîner à la rédaction. Ils participent à l'Éclipse Metal Fest. Votre mission, si vous l'acceptez, sera de rédiger une interview du groupe. Soyez la plus authentique possible, et ne vous fiez pas aux autres articles déjà parus.

Il me tend un petit dossier avec les détails du festival, les horaires et une brève description du groupe. Il y a également deux badges d’accès aux backstage.

— Cela vous permettra de garder votre esprit actif pendant les vacances. Qu'en dites-vous ?

Je prends le dossier, encore un peu abasourdie par cette proposition inattendue, mais intriguée malgré tout. Une interview d’un groupe pendant les vacances… Pourquoi pas ? Cela me donnerait une excuse pour sortir un peu de l'université et, qui sait, découvrir quelque chose de nouveau.

— D'accord, professeur. J'accepte, dis-je finalement avec un léger sourire.

— Parfait, répond-il, visiblement satisfait. Si ça en vaut la peine, je proposerai vos écrits à Pulse Magazine. Je suis curieux de lire votre travail. Profitez bien du spectacle, et bonnes vacances.

Pulse Magazine. C’est plus qu’un rêve ; c’est une obsession. Je postule pour leur stage d’été depuis plusieurs mois, espérant que ce sera le tremplin dont j’ai besoin après mes études. La perspective d’obtenir une lettre de recommandation du professeur Carter semble presque aussi excitante que l’opportunité d’écrire pour eux.

Je quitte la salle, le dossier en main, déjà en train de réfléchir à ce que ce projet pourrait m’apporter. Et si ça se trouve, Selena voudra peut-être m’accompagner…

— Au fait, vous pouvez y aller accompagnée, c’est toujours préférable de ne pas aller seule à ce type d'événement.

lecture 22 lectures
thumb 8 commentaires
1
réaction

Commentaires (8)

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

Premier jet je comprends.... Cela arrive. Arya oui j'ai vu que cela veut dire chanson mais c'est d'origine hébreu Aria. En Iran c'est un prénom masculin et dans d'autres pays comme le Cambodge c'est féminin. Très joli prénom. C'est noble et honorable de le porter.

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

exemple : soulagé de ne plus être seul.
Et Arya est un prénom qui peut être masculin ou féminin...

(modifié)
avatar

Effy J. il y a 2 mois

Arya est bien un prénom anglais féminin, qui signifie "Chanson" :) et oui il s'agit là de faute, qui n'ont pas encore eu l'occasion d'être corrigé, puisqu'il s'agit d'un premier jet, et que tout sera fait une fois que je l'aurai fini.

avatar

Effy J. il y a 2 mois

Arya est une fille donc c’est bien Miss Jensen 😅

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

mais parfois vous mettez au masculin dans votre texte... d'où la confusion...

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

Bonne entrée en matière avec ses deux personnages. J'aurais cependant aimé une description de leur quartier :) voyager plus au-delà des noms de lieux. Ohio, cela fait rêver mais on ne connait que de nom, hélas. Et Berkeley ! comment est cette université par exemple... Saurons-nous plus sur les parents aussi ?

avatar

Effy J. il y a 2 mois

Il était prévu de base qu'aucune ville ne soit réellement cité, préférant tourner l'intrigue autour des personnes, plutôt que du décors.
Après ça reste un premier jet, qui sera retravailler quand il sera totalement fini. Déjà j'essaie d'épargner des chapitres interminables et j'ai condensé beaucoup de chose. Mais je prends note pour la réécriture.

avatar

Gand Laetitia il y a 2 mois

Bonjour, Arya, je suppose que c'est un jeune homme. Ne serai-ce pas mister Jensen dans ce cas ?

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Romance
LE DESTIN
LE DESTIN

  Il s’agit d’un homme dont la vie, sans être exemplaire, est particulièrement vari&eac...

Cedric Simon
2 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey