Cendre5 — Seul
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Cendre5 — Seul
J’ai croisé ce chemin que Way For Nothing musicalise dans un esprit post-something. Leur premier album, Make your actions reflect your words, m’a convaincu par ses notes, qui, plus que les mots, savent parler à l’âme. J’ai arpenté ce chemin, découvert les hommes derrière les masques, derrière les instruments de musique, d’écriture et de lumière. Leur second album, CENDRE5, est encore une explosion de saveurs, propageant l’onde de leur registre vidéo-sonore. Leur musique se regarde, se contemple et se tait dans un silence post-apocalyptique. Ce poème est un hommage à ceux qui m’ont fait renaître de mes propres cendres.
La source du poème ci-dessous
Avant de lire mon texte, je vous invite à regarder le clip de leur titre "Seul", piste 5 de leur second album : CENDRE5. Un clip réalisé par Jean Ahizp, Chuhastia film.
Cendre5 — Seul
Dans le silence éteint, le temps même s’efface,
Corrompu, indistinct, recouvrant la surface
D’une chape de plomb, si toxique et stérile,
Qu’il n’est pour horizon que cratères et terrils.
Des sillons de poussière, de tristes caniveaux,
Ont remplacé la terre, les labours aux chevaux,
Il ne reste plus rien qui ne soit confondu.
Et chaque lendemain succède aux jours perdus.
Pourtant, dans la souillure aux effluves acides,
Vit l’un de ceux qui furent avant le génocide.
Seul, dans cet air vicié, perclus de lassitudes,
Il cherche à initier une autre finitude.
Alors, il fouille, il creuse, il bricole, il rapièce
La tumeur cancéreuse au sein de son espèce.
Il cherche aveuglément la raison du sinistre,
Ce grand effondrement dont parlent les registres.
C’est un chemin pour rien, un élan vers nulle part,
Dans ces restes anciens qui racontent l’histoire
De cette humanité, égoïste et cupide,
Gorgée de vanité et crimes écocides.
C’est alors qu’il perçoit toute la démesure
Qui tinte comme un glas, relevant l’imposture !
Il reçoit la lumière, outrageuse, ironique,
Il sera la matière, nourricière, organique.
La vie n’est pas humaine, elle se contente d’être ;
Les espèces s’en viennent avant de disparaître.
Ainsi, l’homme a été qu’un épiphénomène
Dans cette immensité, un maillon de la chaîne.
Tant d’erreurs, de non-sens, pour cette vérité !
Il est Adam sans Ève, sans plus d’altérités.
Alors, il se relève et, sans plus condescendre,
S’en va offrir son corps pour amender la cendre.
Pour aller plus loin
Le site internet de Way For Nothing vous permettra de découvrir l'ensemble de leur univers musical et de suivre leur actualité.
Bernard Ducosson il y a 6 mois
Nul besoin d'images, quand on a les mots
Jean-Christophe Mojard il y a 6 mois
L'essence des grands incendies.
Luce il y a 6 mois
écocides ou egocides 😉
Jean-Christophe Mojard il y a 6 mois
En effet, c'est aussi valable.