Le jardin du 15 Juin
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Le jardin du 15 Juin
Le jardin du 15 Juin
Réveillée cette nuit, vers trois heures, je suis sortie tout doucement dans le jardin. Si le jour nous pouvons dire « notre » jardin, la nuit ce « notre » n’est plus de mise. D’ailleurs j’y vais sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger, ne pas effrayer ceux qui y sont chez eux la nuit. De plus le jardin ne se ressemble plus, dans ce manteau de velours noir piqué d’innombrables étoiles, il est un autre lieu, un autre univers où, pendant que nous dormons, d’autres vivent. Un froissement d’ailes, un cri de chouette, la fraîcheur de l’air et le silence, la vibration discrète des feuilles de bouleau, les reflets d’argent sur l’étang, miroir tendu à un bout de lune, on dirait bien que d’autres mondes sont descendus dans ce monde et que des énergies inhabituelles circulent librement. Tant de choses sont possibles quand l’humain se retire. La nuit est inquiétante et fascinante, elle n’est pas notre place, nous y sommes étrangers, il faut le reconnaître.
Je rentre, la tisane de mélisse doit avoir maintenant tiédi.
Puis je retournerai discrètement me coucher près de mon diurne jardinier.
Dans une poignée d’heures, le jour nous rendra ce jardin, qui n’est pas qu’à nous, mais dont nous sommes les ouvriers !
A chacun son rôle…
À demain !
La gaillarde conteuse