

En Tongs au pied de l'Himalaya (John Wax, 2024)
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En Tongs au pied de l'Himalaya (John Wax, 2024)
"En Tongs au pied de l'Himalaya" n'a rien de révolutionnaire même s'il démonte quelques clichés sur les autistes, à commencer par celui de l'autiste surdoué. Tiré du one woman show autobiographique de Marie-Odile WEISS qui joue le rôle d'une directrice de la maternelle un peu effacée, le film a le mérite de nous plonger dans le quotidien d'une famille (presque) ordinaire devant gérer les troubles de leur fils. Comme souvent en pareil cas, la révélation du handicap fait éclater le couple. Audrey LAMY est plutôt convaincante dans le rôle de Pauline, une mère dépassée mais aimante qui se bat pour que son enfant ne soit pas rejeté par l'école mais qui a tendance à se noyer face à ses problèmes, lesquels ne sont pas édulcorés (l'intolérance aux bruits, les troubles cognitifs, les stéréotypies et crises d'anxiété face aux changements, la faible tolérance à la frustration etc.) Pour ne rien arranger, Pauline dont la vie est plutôt déréglée et qui peine à joindre les deux bouts est entourée d'hommes adultes immatures, notamment son frère paumé vivant encore dans un appartement appartenant à leur père, lequel semble plus préoccupé par ses chats que par sa famille à qui il n'accorde pas d'attention réelle. Les déficiences de l'institution scolaire vis à vis de l'inclusion se réduisent au cas individuel d'une institutrice hypocrite (Tatiana GOUSSEFF) tandis que les différents dispositifs d'aide existants (AESH, groupes de parole, référente MDPH etc.) s'avèrent un poil idéalisés. La question du sous-financement et du manque d'AESH n'est par exemple pas posée. Plus embêtant, le film fait porter toute la responsabilité de l'éducation d'Andréa et toutes les défaillances à la mère. Aucune scène ne montre comment se débrouille le père qui semble n'avoir aucun problème dans la gestion de son enfant. Cette inégalité de traitement interroge. En bonus, l'apparition de Jean-Pascal ZADI qui depuis "Tout simplement noir" (2019) (film que John WAX avait co-réalisé avec lui) a fait de son réalignement dentaire un running gag, le film étant avant tout une comédie sympa au premier abord mais réactionnaire au bout du compte.

