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Gilbert Grape (What's eating Gilbert Grape?, Lasse Hallström, 1993)

Gilbert Grape (What's eating Gilbert Grape?, Lasse Hallström, 1993)

Publié le 18 déc. 2020 Mis à jour le 28 févr. 2021 Culture
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Gilbert Grape (What's eating Gilbert Grape?, Lasse Hallström, 1993)

"Gilbert Grape" est une chronique familiale sensible qui se déroule dans l'Amérique rurale profonde. Sa simplicité est un atout car elle met bien en valeur les conflits entre mobilité et sédentarité, légèreté et pesanteur qui traversent le film. Le personnage principal, Gilbert (joué par Johnny DEPP) est un jeune homme qui semble normal mais dont les ailes sont coupées. Il est par conséquent pétri de frustrations. Le titre en VO "What's eating Gilbert Grape?" s'entend d'ailleurs aussi bien au figuré qu'au propre car ce qui mine Gilbert de l'intérieur, c'est son enchaînement à des liens familiaux pesants qui le nourrissent tout en le bouffant de l'intérieur. Il est en effet le soutien d'une famille pauvre et dysfonctionnelle marquée par le suicide du père, le handicap physique de Bonnie (Darlene CATES), sa mère qui est tellement obèse qu'elle ne peut quasiment pas bouger et passe sa vie cloîtrée dans la maison et le handicap neurologique du jeune frère Arnie* (Leonardo DiCAPRIO) qui rêve lui aussi de s'envoler (il passe son temps à grimper aux arbres ou sur le château d'eau du bled paumé où ils vivent) alors que sa dépendance le cloue au sol. A cause d'eux, Gilbert ne peut quitter le nid et semble condamné à rester sur le bord de la route pendant que les caravanes passent. Arnie et Bonnie prennent tellement de place qu'il n'en reste plus guère pour les autres si bien qu'ils ont du mal à exister (Gilbert, ses deux sœurs et un autre frère qui a d'ailleurs fait le choix de partir et de les abandonner). C'est de ce mal être que parle le film, exacerbé par un moment de crise provoqué par l'arrêt inopiné d'une caravane en panne dans laquelle se trouve une jolie jeune femme Becky (Juliette LEWIS) qui ne laisse pas Gilbert indifférent. Celui-ci se retrouve plus que jamais écartelé entre ses devoirs familiaux et son désir de vivre pour lui au lieu de satisfaire les besoins des autres (il s'occupe de son frère, fait vivre la famille et est occasionnellement l'amant d'une femme mariée et elle aussi frustrée jouée par Mary STEENBURGEN). L'imaginaire américain est fondé sur la mobilité ce que symbolise la maison familiale en feu (c'était le point de départ de "La Balade sauvage" (1972) et c'est le dénouement de "Gilbert Grape")

Johnny DEPP est très bon dans la retenue (je le préfère d'ailleurs dans ce registre plutôt que dans celui de l'extravagance) mais celui qui attire le plus la lumière c'est Leonardo DiCAPRIO dont c'était un des premiers rôles à l'écran (il avait 19 ans mais en paraissait 14). Sa composition est tellement réaliste que beaucoup de gens ont cru qu'il était réellement handicapé. En même temps il apporte tellement de nuances à son rôle qu'il lui permet d'échapper à la caricature (il en va d'ailleurs de même pour la mère qui n'est jamais réduite au statut de "monstre de foire" que sa vision suscite dans la ville, l'actrice s'avérant hypersensible dans son jeu). Dommage qu'avec le temps Leonardo DiCAPRIO ait perdu cette anima qui illuminait son talent d'acteur de composition de l'intérieur comme s'il s'était fait bouffer de l'intérieur lui aussi.

* Il s'agit de l'autisme, bien entendu.

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