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Astrid et Raphaëlle (Alex de Seguins et Laurent Burtins, 2019)

Astrid et Raphaëlle (Alex de Seguins et Laurent Burtins, 2019)

Publié le 29 mars 2020 Mis à jour le 28 févr. 2021 Culture
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Astrid et Raphaëlle (Alex de Seguins et Laurent Burtins, 2019)

"Astrid et Raphaëlle" est une série policière télévisée en cours de diffusion sur France 2. Elle se compose pour le moment d'un épisode pilote de 1h30 (visible sur YouTube) et d'une première saison de 8 épisodes de 52 minutes (visibles au fur et à mesure sur France 2 Replay).

Ce qui m'a amené à m'intéresser à cette série est qu'elle reprend un principe archi-rebattu, celui du duo de flics aux tempéraments opposés et donc complémentaires mais dans une perspective résolument féministe et inclusive. Les deux enquêtrices sont des femmes qui ne sont pas vraiment dans les clous. Raphaëlle (Lola DEWAERE, la fille de Patrick DEWAERE) est une commandante de police séparée de son compagnon qui a perdu la garde de son fils dont elle a du mal à s'occuper à cause de son mode de vie plutôt désorganisé. Impulsive et fâchée avec les règles, elle est adepte de la méthode "bazooka" notamment vis à vis de sa hiérarchie ce qui lui vaut de se mettre dans des situations délicates. A l'inverse, Astrid (Sara MORTENSEN) est une jeune autiste au mode de vie réglé comme du papier à musique. Elle travaille à la documentation criminelle dans la solitude et le silence et se passionne pour les puzzles, quels que soient leur nature. Raphaëlle se rend compte rapidement que les capacités d'Astrid sont précieuses pour mener à bien ses enquêtes et lui offre l'opportunité de sortir de son placard. Elle devient alors sa coéquipière, non sans difficultés.

La représentation de l'autisme dans la série se rapproche beaucoup de celle qu'offrait Benjamin LAVERNHE dans "Le Goût des merveilles" (2014). C'est assez logique dans la mesure où Joseph Schovanec a été l'un des modèles dans les deux cas. Rappelons qu'il y a autant de formes d'autisme que d'autistes et que ce trouble neuro-développemental ne se limite pas aux asperger brillants intellectuellement du type "Rain Man" (1988). S'ils sont sur représentés, c'est qu'ils peuvent parler (donc dans une certaine mesure communiquer) et que leurs capacités sont convoitées par une société qui envisage les individus sous l'angle utilitariste et productiviste avant tout. De plus les troubles autistiques des asperger ne sont pas toujours visibles, surtout chez les femmes qui ont tendance plus que les hommes à dissimuler leur différence au prix d'une grande dépense d'énergie. Celle d'Astrid au contraire est surlignée avec sa démarche et son phrasé mécanique et le fait qu'elle ne regarde pas dans les yeux. La réalité est beaucoup plus subtile.

Néanmoins, la série fait œuvre de pédagogie en diffusant au grand public beaucoup d'informations pertinentes sur les asperger et leur mode de fonctionnement (hypersensorialité, difficulté à reconnaître et exprimer les émotions, intérêts restreints, besoin de solitude et de silence, besoin de cadres clairs et de rituels précis pour se rassurer dans un monde qui paraît chaotique, dépense énergétique surhumaine pour s'adapter au monde des neurotypiques multipliant les risques de burn out etc.) Elle montre aussi comment le monde du travail et la société en général peut mieux les intégrer, par exemple en faisant des efforts de clarification sur les consignes (les asperger commettent des bourdes ou ont des pics d'angoisse en se saisissant pas l'implicite). Les deux derniers épisodes montrent qu'une insertion adaptée permet aux autistes légers comme Astrid et William de progresser dans leurs interactions avec les autres et de conquérir leur autonomie. Plus généralement, les enquêtes révèlent des problématiques relevant d'un monde post "Me Too" avec par exemple l'histoire de la vengeance d'une adolescente violée par des hommes riches et puissants (l'épisode pilote) ou celle de l'assassinat d'une jeune chercheuse un peu punk par son collègue aigri et jaloux (le chaînon manquant) ou encore celle d'un homme qui après avoir changé d'identité a un enfant avec une militante écologiste contestataire alors qu'il l'a refusé à sa femme qui travaille au ministère de l'intérieur (l'homme qui n'existait pas).

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