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Jojo Rabbit (Taika Waititi, 2019)

Jojo Rabbit (Taika Waititi, 2019)

Publié le 12 mai 2021 Mis à jour le 12 mai 2021 Culture
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Jojo Rabbit (Taika Waititi, 2019)

"Jojo Rabbit" se présente comme une sorte de satire du nazisme vu à hauteur d'un enfant endoctriné puis désendoctriné au fur et à mesure que la réalité qui se présente à lui diffère du discours que le régime lui sert. Le ton est résolument celui d'une comédie voire d'une farce grotesque, on voit bien que Taika Waititi lorgne du côté de "La vie est belle" de Roberto Begnigni mais un tel sujet réclamait tout de même un peu plus de subtilité, surtout traité de cette façon. Plusieurs choses m'ont profondément gênée et m'ont empêché de croire à ce film:

- Le fait qu'il soit tourné en anglais alors qu'on parle de l'Allemagne nazie. Comment croire un instant à la reconstitution de ce régime sans la langue qui y est associée et la terreur qu'elle pouvait inspirer lorsqu'elle était aboyée par les fanatiques de la peste brune? 

- Le manque absolu de justesse des personnages et des situations. Tout paraît forcé, surjoué. Pour qu'une satire ait une quelconque portée, il faut autre chose que des nazis d'opérette tous plus ridicules (et ridiculisés) les uns que les autres donc inoffensifs quand ils ne sont pas des héros qui s'ignorent (sans parler que montrer que le "gentil nazi" est gay est so cliché, le réalisateur devrait revoir "Les Damnés" de Visconti pour mieux comprendre la relation entre nazisme et homoérotisme). Jojo a beau dire des horreurs, il ne peut même pas faire de mal à une mouche (ou plutôt à un lapin). Les propos de sa mère (totalement discordante avec son fils mais le problème que cela pose est évacué) disant ensuite qu'il est "un fanatique" m'ont fait pitié. On est à des années-lumière de "L'histoire des trois Adolf" de Osamu Tezuka dans lequel le passage aux jeunesses hitlériennes du héros se soldait par une scène d'initiation du même type mais qui celle-là marquait au fer rouge. Parlons-en d'ailleurs de ces jeunesses hitlériennes d'Epinal de "Jojo Rabbit". Le rapprochement avec les scouts est justifié car c'est effectivement le modèle qu'ont copié tous les régimes totalitaires. Le plagiat de "Moonrise Kingdom" de Wes Anderson en revanche m'a semblé complètement hors de propos. Wes Anderson a un univers bien à lui qui n'est pas récupérable. Quant à la scène d'inspection, elle est fondée sur un gag repris de Chaplin dans "Le Dictateur" (les saluts qui n'en finissent pas), réalisé en 1940, époque où il fallait un vrai courage pour dénoncer le nazisme alors qu'aujourd'hui cela consiste à enfoncer des portes ouvertes.

- Dans le même ordre d'idées, la fin semble faire un clin d'oeil à "Allemagne année 0" avec un paysage urbain en ruines et des enfants perdus sauf que la rue de Jojo elle reste toute pimpante et nickel tout comme sa maison d'ailleurs. Pas une égratignure! Et à peine le nez dehors, la première idée des enfants est de chanter "Heroes" de David Bowie (chute du mur oblige). C'est bien connu, les petits orphelins allemands en 1945 dans leurs villes en ruines ne manquaient de rien, ils chantaient et dansaient, tellement ils étaient heureux d'êtres libres. Il n'y avait pas du tout de nouvelles occupations ni une nouvelle guerre à venir...

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