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Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994)

Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994)

Publié le 15 janv. 2020 Mis à jour le 27 févr. 2021 Culture
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Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994)

"Un film sur un idiot, fait par des idiots, pour des idiots" est encore une image qui colle à la peau de Forrest Gump, surtout en France où critique et public se sont parfois laissés prendre au piège des apparences.
Forrest Gump, comme Naissance d'une nation dont il détourne certaines images parmi les plus polémiques (les chevauchées du KKK) est une fresque historique dans laquelle l'Amérique s'est reconnue. Néanmoins son point de vue est très différent. Naissance d'une nation célébrait l'utopie d'une Amérique unie et homogène sur le dos de la minorité noire qui était rejetée. Forrest Gump choisit un marginal qui devient une figure christique malgré lui. Forrest court devant un peuple qui le suit et invente sans le savoir le smiley-saint suaire. Forrest est surtout un candide à la Capra qui ne comprend rien aux événements qu'il traverse. Mais si Forrest est innocent, le film ne l'est pas et s'avère être celui de la mauvaise conscience de l'Amérique, des mouvements pour les droits civiques des noirs au Watergate en passant par la guerre du Vietnam. Forrest est idiot parce qu'il est l'idiot utile de la nation, le seul à pouvoir faire des doigts d'honneur aux présidents responsables de la boucherie du Vietnam sans que cela passe pour un outrage à la manière des fous du roi d'autrefois. Forrest, figure rédemptrice?

Le QI légèrement en dessous de la moyenne de Forrest lui ferme les portes de l'université mais son grand coeur lui ouvre celui d'autres exclus de l'Amérique dont il devient l'ami et dont il entretient fidèlement la mémoire. La jeune fille pauvre broyée par le sexisme (du père incestueux aux amants violents ou indifférents qui finissent par lui inoculer le VIH), le noir chair à canon au Vietnam, l'handicapé que le fait d'avoir été privé de la mort héroïque dont il rêvait plonge dans une crise existentielle.

Ce travail critique de fond est accompagné d'une réflexion sur le pouvoir des images et la manière dont elles forgent notre mémoire. Les médias audiovisuels fabriquent l'histoire et la mémoire depuis plus d'un 1/2 siècle. Zemeckis décide de détourner et de truquer ces images à l'aide d'effets spéciaux bluffants pour les faire accoucher d'une autre vérité que celle de la version officielle. Paradoxe qu'un artifice manipulateur aboutisse à plus de véracité historique.  

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