Une plume pour se défendre

Harcèlement, consentement, MeeToo, pervers narcissique, manipulateur, etc. Que de mots, tout aussi horribles les uns que les autres, qui noircissent les titres de presse et sui, à force d’être employés, s’affadissent dans leur monstruosité.  
Heureusement pour les victimes, il y a Juliette Norel. La superhéroïne qui n’a que sa plume face aux multiples instruments chirurgicaux de ses bourreaux.

Juliette, dans ce roman biographique, est une victime infiltrée dans le coma de l’ennemi. Avec son roman « Si je ne t’ai pas, personne ne t’aura », l’autrice, au travers de son héroïne, nous plonge en immersion totale, sans tabou, mais avec pudeur, dans la réalité crue, destructrices, ravageuse, du quotidien des victimes. Celles que la multitude des affaires, paradoxalement, invisibilise.

De la poésie sur les maux

Juliette met l’image sur les mots et ça n’est pas beau à voir. Heureusement, sa plume est inversement proportionnelle aux crimes commis. Avec une poésie d’écriture remarquable, Juliette Norel nous fait traverser, sur ses épaules, toute cette boue, cette fange, dans laquelle elle patauge depuis son enfance, son adolescence, sa vie de femme.

Après l’excellent « Une anonyme au bout du fil », l'indomptable Juliette Norel persiste et signe avec « Si je ne t’ai pas, personne ne t’aura ». Un second opus biographique, une suite poignante qui élève son témoignage au rang de thérapie, tant pour le lecteur que pour l’autrice. C’est un livre que l’on referme, estomaqué, bouleversé, tandis que les deux Juliette, elles, ne le refermeront jamais. On comprend aisément pourquoi.

Pour aller plus loin

Retrouvez celle qui se cache sous les traits de Juliette Norel et écoutez sa voix, tout aussi sublime que sa plume : Juliette Norel.

Crédits : 

Couverture : ia
Illustrations internes : Juliette Norel