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 CHAPITRE 24 

 CHAPITRE 24 

Publicado el 6, abr., 2022 Actualizado 6, abr., 2022 Cultura
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 CHAPITRE 24 

L’intérêt des salons pour les contes – Les précieuses ridicules – Des souhaits pour l'avenir.

Lors d’une après-midi passée dans une frêle embarcation sur le bassin d’Apollon, Athénaïs me prit le bras, son adorable tête se nicha contre mon épaule. Je ne pourrais nier que ces embarcations vénitiennes s’inspiraient d’une fête qui avait eu lieu à Vaux-le-Vicomte, la même fête qui avait condamné Fouquet. Ce dernier avait du goût, peut- être un peu trop, et je lui avais emprunté bien des choses, comme ses artistes : Molière, La Fontaine, mais également Le Nôtre, Le Brun et Le Vau qui m’aidaient à bâtir Versailles.

Ces embarcations élégantes mettaient en valeur l’imposant bassin que j’avais agrandi à l’instar du pavillon de chasse de mon père, transformé en Palais. Ce soir, une fête éblouissante allait avoir lieu et j’y inviterai tout autant le peuple que les courtisans, c’est ainsi que j’envisageais d’ailleurs Versailles : accessible.

Je voulais que chacun puisse se promener dans les jardins, parcourir les galeries et me rencontrer. Un roi se doit d’aller au-devant de son peuple. C’est pour cela que chaque année je soignais les malades par la thaumaturgie. En imposant mes mains, je demandais à  Dieu de guérir leurs maux. C’est une fonction importante du Roi, que j’aime particulièrement, car elle me rapproche de Saint Louis.

Athénaïs frotta sa joue contre mon épaule, m’invita à l’embrasser et abandonner le fil de mes pensées. Mes lèvres trouvèrent naturellement le chemin jusqu’aux siennes, tendres et chaudes. Nous nous laissâmes tomber en arrière, rouler contre les coussins disposés, et allongés ainsi, personne ne nous voyait plus nous embrasser. Nos amours tendaient à la discrétion, mais personne n’était plus dupe du fait qu’Athénaïs était devenue ma favorite.

Avec Louise, nous étions comme deux adolescents se cachant de leurs parents, excepté que nous nous cachions tout autant de mon épouse que de ma mère. Toutes leurs dames de compagnie ou presque surveillaient nos amours. Grâce à Colbert, nous avions mille endroits où nous réfugier, et n’avions de gêne à que ce soit d’adorables petites maisons, des appartements discrets ou un cabinet de curiosité fantastique caché en une tour secrète. Mais à présent, je n’avais plus envie de me dissimuler, ainsi la Cour était bien témoin de nos amours, et détournait pudiquement le regard. Nous étions limités seulement par la bienséance.

Aussi nous n’avons fait l’amour, tout au plus, ma main s’aventura sous ses jupons. Pendant que nous nous embrassions, mes caresses s’enhardirent, mais les innombrables tissus m’opposèrent une redoutable résistance qui amusa la marquise. Elle se mit à rire en me voyant lutter, si bien que l’embarcation tanguait à présent dangereusement. Mais nous n’y prêtions attention, tous deux tombâmes à la renverse dans les coussins, amusés par nos jeux amoureux que le bruit des fontaines camouflait à peine.

— J’ai réfléchi, Louis, à ton envie d’en savoir plus sur le mystique.

Athénaïs avait roulé sur le côté et m’observait en disant cela, sa main attrapant une grappe de raisin.

— Je sais que tu n’as le goût pour ces choses-là, ne dis pas le contraire, je sais parfaitement que Molière t’écoute pour ses pièces et que les Précieuses Ridicules t’ont fait rire. Mais comme tu le sais, j’ai fréquenté ces salons dans ma jeunesse, et il y avait un jeu qui consistait à reprendre les contes du pays et d’en faire des morales.

À mon tour, je roulais sur le côté, ma tête calée sous mon coude, et attrapais l’un des raisins qu’elle me tendait.

— Des morales ?

Elle m’expliqua alors que dans les salons tenus par des femmes comme Madame de Sévigné ou encore la Veuve Scarron, les convives qui étaient bien souvent des abbés, beaux capitaines et poètes, se lançaient des défis littéraires. L’un d’eux consistait à reprendre les contes dont les nourrices nous avaient tous bercés et d’en faire une morale destinée aux enfants ou aux grands. Elle m’en raconta un à titre d’exemple : l’histoire d’une jeune fille allant chercher du lait, qui ne prêtait attention à ce qu’elle faisait, songeant plus aux beaux garçons qu’à son eau, si tant est que son pot se brisât.

— C’est une morale tout à fait juste, Madame, mais je ne vois de créatures ni de sorcières en ces histoires.

Athénaïs me toucha le bout du nez en souriant.

— Quel impatient tu fais Louis, laisse-moi t’expliquer. La plupart de ces histoires sont en effet des morales pour les enfants, mais beaucoup s’inspirent néanmoins de contes où les fées et sorcières y ont une part importante. Voudrais-tu me faire le plaisir de venir en l’un de ces salons ? Je t’assure que tu ne le regretteras pas.

Je fronçais les sourcils, gouttant très peu à ces choses-là. Athénaïs m’avait percé à jour, j’avais beaucoup ri devant la pièce de Molière à ce sujet.

— Je t’en prie, accompagne-moi chez Madame de Scudéry, un samedi après-midi, elle serait si heureuse de te voir.

De toutes les précieuses ridicules, elle mentionna celle qui, par ses textes, faisait de la politique. Je n’ignorais point ses œuvres, même si j’avais peu de goût pour la lecture, je tenais à m’instruire sur les artistes les plus intéressants. Sapho, son alter ego poétique s’était engagé dans la Fronde, cela lui valait peu d’égard venant de moi.

— Je t’en prie, toutes sauf elle. Je connais parfaitement ses inclinaisons politiques.

Athénaïs saisit ma main.

— Justement, ne crois-tu pas qu’il faut pardonner ? Tu montrerais que tu es magnanime !

Ma chère savait me prendre par les sentiments. Je me laissais retomber contre les coussins.

— Très bien, puisque tu insistes, même si je ne pense pas qu’elle m’aidera beaucoup. Mais ce sera elle qui viendra à moi. Je voudrais que Versailles soit le plus beau salon littéraire et d’esprit qu’il soit.

Athénaïs au comble du bonheur se nicha contre moi et m’embrassa.

— Et Versailles le sera, tu verras Louis, tous viendront à toi, et ton Palais resplendira comme le font déjà les jardins.

— Le palais resplendit, seulement personne ne le voit pour le moment du fait de la poussière et du bruit des travaux, mais il y a déjà matière à éblouissement, demande au peuple qui vient le visiter.

Car c’était pour eux, plus que pour la cour, que je faisais tous ces travaux. Versailles serait leur joyau plus que le mien, celui que je leur laisserai à mort, et qui fera la grandeur de la France des siècles après ma mort. Tel était mon souhait du moins. Bien peu le comprenaient encore, tous voyaient dans ce Palais un caprice de Roi. Pourtant, les palais qu’avait construits mon grand-père sur la Loire pour ses maîtresses avaient été des tocades et leur splendeur ravissait aujourd’hui.

Je souhaitais qu’on vienne de partout, du monde entier, pour visiter nos demeures royales. Certains Européens le faisaient déjà, je m’étais réjoui d’avoir croisé un italien en visite tantôt dans les jardins, il m’avait parlé de son pays, non seulement le château et ses jardins l’avaient ébloui, chose qu’il rapportera chez lui et aux siens, mais de surcroît il m’avait donné des nouvelles plus fraîches qu’aucun espion n’est capable de m’en donner. Le voyage d’agrément était l’avenir, songeais-je. Et un outil bien utile.

Je doutais que les salons des précieuses me soient si utiles que le prétendait la marquise, mais je voulais lui plaire, aussi j’inviterais madame Scudéry. Je n’avais cependant menti, je voulais que Versailles soit le seul salon qu’on ait envie de visiter, là où les plus brillants esprits soient, qu’en ces galeries, les idées les plus affûtées se mêlent, qu’y naissent les prochains courants de pensée et d’art. C’était déjà le plus bel écrin pour le théâtre, je voudrais que ce le soit aussi pour la poésie, la littérature, et la peinture bien sûr !

Les dames de lettre aideront-elles le Roi Soleil ?

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