Du côté du Cap Fréhel avec Julien Clerc
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Du côté du Cap Fréhel avec Julien Clerc
Souvent en terre de Bretagne, le vent soulève l’écume, la porte sur le rivage et fait rêver les dunes, les prairies et les chevelures. La musique soulève l’écume des notes, la musique voltige, c’est celle de Julien Clerc qui revient visiter de toute sa voix et de tout son piano le vieux granit de la côte armoricaine.
C’est le Cap Fréhel où basculent tous les amoureux et les contemplatifs. Petit chemin qui s’en va vers la lande, les rêves et les menhirs, et en contrebas respirent les grandes plages qui vont jusqu’aux Sables d’or par le sentier des douaniers. Les pieds sont dans l’eau fraîche, ça sent le goémon et l’eau vive, on entend passer le vol des mouettes et leurs ailes sont des cymbales.
Mains sur la taille, la sveltesse des hanches, bras attachés par un fil d’osier sur la nuque, regards complices, têtes appuyées dans le creux de l’épaule, menottes des enfants qui courent dans le sable et abandonnent leurs cheveux à la crinière de l’écume. Tu les attends accroupis et tu les entends rire et se précipiter. « Les beaux jours, mon dieu qu’ils passent vite… »
Tu les embrasses, ils ont des larmes de sel sur les joues. Un promeneur passe discrètement, il a du sable qui coule entre les doigts, et il le laisse filer. Tu regardes les pointes de Saint-Cast et de Saint-Lunaire. « Voyageur devant une mer de nuages », tu fixes l’horizon. « La musique souvent me prend comme une mer » dit Baudelaire, la musique et l’amour qui montent dans les reflets du piano composent enfin une mer sans nuages. Tu marches lentement, tu t’allonges sur la plage, tu étreins un visage, tu plonges dans les yeux, bien loin au fond des yeux…
L’hiver approche du fond du ciel un peu pâle déjà. Rocaille grise et corail inversé du genêt sur la ligne de côte. Vision tournoyante des falaises, du roc déchiré et de la mer transparente. Les musiciens sont embarqués sur une pointe de rocher, le drapeau flotte sur l’orchestre emballé, et Julien Clerc est le capitaine qui hisse pavillon : « Tu sais que ça chante en moi »