

Falcon-Dog 3 - Chapitre 7 ter
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Falcon-Dog 3 - Chapitre 7 ter
Sur ces paroles peu rassurantes, l’Ancien se tait et laisse place au profond silence
du Crogel. Puis il donne quelques informations supplémentaires :
– L’esprit de Férus peut prendre le contrôle de n’importe quel félin, sauf les
panthères. Tu n’es peut-être pas au courant de cela, mais le nombre de corps qu’il
peut posséder est limité. Sache que Férus cherchera toujours un corps plus puissant :
s’il est en mesure de quitter celui de Suprêmiaou, il n’hésitera pas !
Falcon-Dog est inquiet à l’idée d’affronter Férus mais préfère se concentrer sur
la maitrise du vent. Chaque chose en son temps. Même si sa pause était tant attendue,
il va reprendre l’entrainement plus tôt que prévu pour ne pas perdre de temps…
Ce n’est pas le moment de déranger Billy : il est en train de se battre contre deux
lance-flammes ! À son arrivée, un petit air de nostalgie flottait dans ce lieu
spécialement conçu pour résister aux panthères de feu, puisque c’était là que Falcon-
Dog passait tout son temps il y a un mois à peine. Rien de tel que des lance-flammes
mobiles pour se préparer à attaquer les sbires de Férus ! Autrefois surnommé
« MégaBilly », le chihuahua préfère désormais se faire appeler par son prénom bien
qu’il soit toujours plus fort. Il aurait mérité le titre de « GigaBilly » mais tout cela
est trop prétentieux, à ses yeux.
Lisa assiste à son entrainement avec émerveillement : Billy maitrise déjà ses
nouvelles armes à la perfection ! Les Mossues font maintenant partie de son corps,
ce sont ses nouveaux poings. L’Orfèvre savait que le point faible de Billy était… sa
petite taille. Ses coups de poings étaient puissants certes, mais à condition de pouvoir
atteindre l’ennemi… ! Ces deux énormes morceaux d’os sculptés représentent donc
l’arme idéale. En plus, elles peuvent résister aux flammes sans problème.
Billy projette l’une de ses Mossues sur le dernier lance-flamme en état de
fonctionner et achève ainsi son entrainement, sous les applaudissements de Lisa.
– Bravo Billy ! On dirait que tu utilises ces armes depuis toujours !
– C’est l’Orfèvre qu’il faut féliciter ! Il a fait un super travail, dis donc.
– Ne sois pas aussi modeste, tu progresses de jour en jour sans jamais relâcher
tes efforts. Et ça me rappelle quelqu’un, d’ailleurs…
Billy s’assied à côté de Lisa, sur un banc. Après avoir vidé une bouteille d’eau,
il ferme les yeux et dit :
– Je sais que toi aussi, tu penses souvent à lui… Je voulais te demander quelque
chose. Est-ce que tu crois que Falcon a réussi à les rencontrer ?
– Je ne le crois pas, j’en suis certaine ! sourit Lisa en levant les yeux vers le
plafond de la salle. Je l’imagine parfois, là-haut dans les montagnes, en compagnie
des super-chiens… À l’heure qu’il est, il s’entraine sûrement lui aussi. Attends-nous
Falcon, on va bientôt se retrouver !
Pendant ce temps, le Général Cocker marche avec assurance dans un long
couloir, toujours aussi droit et sérieux. Il se murmure pour lui-même :
– Tout se déroule plutôt bien, pour le moment. J’espère simplement que de
nouveaux alliés nous rejoindront… Oh !
Au bout du couloir, une silhouette qu’il reconnaitrait entre mille se rapproche de
lui. Ses lourdes bottes résonnent dans le couloir en faisant trembler Spectror, et
surtout Cocker. Pourtant nerveux, le Général fait de son mieux pour paraitre à l’aise.
L’Amiral Cabos avance d’un pas intimidant mais, cette fois-ci, son visage n’affiche
pas une haine profonde. Il sourit. « Qu’est-ce que cela signifie ? s’inquiète Cocker.
Je connais trop bien ce rictus… »
Cabos ne prononce pas le moindre mot en croisant celui qui était son bras droit
auparavant. Lorsqu’il se trouve au bout du couloir, l’Amiral déclare :
– Je me suis toujours dit que tu adorais le livre des Cinq Mondes, Cocker.
Le Général se retourne en une fraction de seconde. Sous le choc, il ne peut même
pas répliquer. L’Amiral Cabos sait qu’il a touché un point sensible. Il s’arrête et
poursuit, le dos tourné :
– Je ne te croyais pas assez courageux pour venir le dérober dans mon bureau, et
pourtant tu l’as fait… Tu devais avoir de bonnes raisons. (Il se retourne enfin vers
Cocker.) Je te félicite tout de même, car tu as réussi à découvrir un récit caché. J’ai
toujours été attiré par le récit du Titan.
Même si son cœur bat la chamade, le Général Cocker reste assez lucide pour se
rendre compte que quelque chose ne va pas… mais il écoute la suite :
– Je t’avais pourtant averti, Cocker. Lorsqu’on désobéit au chef de la Révoltruffe,
on en paie les conséquences ! Spectror et tout ce qui s’y trouve m’appartient, je suis
au courant de tout. (Le berger allemand prend une grande inspiration et reprend sa
voix grave.) Demain soir. C’est demain soir que les soldalmatiens viendront dans
ton bureau pour aller te chercher. Tu seras jeté à la surface et les panthères se
régaleront… Mais en attendant, il te reste une journée de répit. Ne tente rien de
stupide car, dès aujourd’hui, tu seras hautement surveillé.
Sur ces mots glaçants, le berger allemand tourne les talons et file son chemin
avec le même sourire moqueur. Le bruit des bottes se fait de plus en plus lointain,
tandis que le Général Cocker reste sur place. Tout se précipite dans sa tête, ses
pensées fusent comme les munitions d’un pistolet-à-croquettes. Entre la peur et la
colère, Cocker parvient enfin à se calmer pour se mettre à réfléchir raisonnablement.
Il repense d’abord à tout ce que lui a dit Cabos et se rappelle d’un détail.
– Il était au courant pour le récit du Titan… se dit-il en fermant les yeux. Au
début, je me suis dit qu’il avait retrouvé son coffre vide dans son bureau, mais non !
Sinon, comment aurait-il pu savoir que nous avons découvert le récit caché… ? Il
n’y a pas d’autre possibilité, je le regrette : un traître s’est glissé parmi nous.

