

Falcon-Dog 2 - Chapitre 3
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Falcon-Dog 2 - Chapitre 3
Chapitre 3 : Le Conseil de la Révoltruffe
L’immense salle du Conseil est un véritable palace. Ses murs sont décorés de
peintures ancestrales, de portraits de figures prestigieuses, de vases en cristal, de
pierres précieuses et de roches ornementales.
Sa taille oblige ses membres à baisser la voix pour éviter qu’elle ne résonne.
Tout autour de la longue table prestigieuse,
les Canins échangent calmement des informations pertinentes, des conseils de la part
des stratèges, des planifications et des organisations de missions en tout genre. Il
existe une certaine hiérarchie dans la Révoltruffe, que la plupart approuve, du
moment qu’elle veille au bien-être de tous les Canins. Le Conseil s’est souvent
révélé indispensable à la prise de décisions importantes.
Parmi les membres du Conseil, on compte une dizaine de figures aussi célèbres
qu’indétrônables :
L’Amiral Cabos, connu de tous les Canins, membre fondateur de Révoltruffe,
chef des artilleurs, meilleur tireur d’élite de tout Ethélys, président du Conseil…
C’est le plus haut gradé. Son caractère et son audace lui ont permis de mener à bien
la plupart des missions. Cabos est le frère des artilleurs et le père de la Révoltruffe.
Quelques stratèges contribuent aux réflexions du Conseil. Ils sont tous sous
l’égide de l’illustre Général Cocker. Parmi les Canins, on ne le présente même plus :
tout le monde sait qu’il a contribué à organiser les plus grandes conquêtes et
missions. Son expérience et ses réussites lui attribuent le rôle de sous-chef de la
Révoltruffe. Cocker s’est révélé indispensable dans la lutte contre Suprêmiaou,
surtout au moment d’infiltrer le cœur de la Forteresse suprême. Désormais, son âge
ne lui permet plus d’aller sur le terrain mais son esprit reste toujours en forme pour
seconder l’Amiral Cabos.
Maréchale Dalmajeste, la cheffe des soldalmatiens, représente l’ensemble des
forces armées. Plus modeste, elle reste souvent en retrait, bien que les louanges ne
manquent pas. On raconte en effet qu’elle n’a jamais été battue par le moindre
guerrier en corps-à-corps et même qu’un bataillon de karaté-cats se serait enfui
devant elle. De plus, Dalmajeste a participé depuis le début de la Révoltruffe et a
formé les tout premiers soldalmatiens. Sa présence au Conseil est donc méritée et
son expérience du champ de bataille, au plus près du danger, s’avère très précieuse.
Aux côtés de la maréchale siège un vieux teckel surnommé l’Orfèvre. En tant
qu’armurier, il s’occupe de la conception des armes et de leur gestion. Son surnom
vient de la minutie dont il fait preuve, lorsqu’il dessine les plans d’une arme de pointe
et qu’il la réalise avec soin. Le sniper-à-croquettes de l’Amiral était son œuvre
majeure. Toujours en train de plancher sur de nouveaux modèles, l’Orfèvre fait
partie de ces Canins dont on ne peut pas se passer, et qui ne dorment jamais.
Mentalos n’a pas perdu sa réputation de super-chien talentueux, doté de pouvoirs
invisibles : capable de lire dans les pensées, déplacer les objets sans même les
toucher, raisonner et calculer à une vitesse prodigieuse… Cet élément essentiel était
présent lorsqu’un vaisseau de Suprêmiaou était venu attaquer le premier quartier
général, et pendant chaque bataille contre les félins. Impossible de se passer des
capacités exceptionnelles de Mentalos, dans les missions les plus délicates.
Néanmoins, des rumeurs lui attribuent des pouvoirs qu’il ne possède pas, comme la
capacité d’ignorer la douleur, de manipuler les esprits ou encore de changer de
taille !
Autrefois, le Commandentier faisait partie des membres du Conseil mais,
soupçonné d’assister aux réunions dans la seule intention de dévorer les croquettes
offertes, il a vite été radié. “Quelle impolitesse ! avait rugi l’Amiral Cabos. Le
Conseil de la Révoltruffe discute de choses sérieuses. Hors de question de laisser la
place à de telles bêtises…” La décision fut prise immédiatement, malgré le désaccord
du Commandentier.
— Merci de votre présence, annonce l’Amiral Cabos en commençant la réunion.
Pour l’heure, notre sujet de discussion sera la disparition récurrente et inexpliquée
des Canins, partout dans Ethélys. Nous n’en savons que peu de choses, en vérité. Il
est grand temps de faire le point, une nouvelle fois, sur cette mystérieuse affaire.
Commençons par vos hypothèses. Que pensez-vous de ces enlèvements ? Avez-vous
d’autres informations ? Je vous laisse prendre la parole.
— J’aimerais apporter un témoignage, entame Dalmajeste, la cheffe des
soldalmatiens. Lors de la dernière mission de l’équipage L151, l’un des artilleurs
affirme avoir assisté à l’agression d’un villageois. Il n’a pu qu’entendre les cris de
douleurs de ce pauvre innocent et, à son arrivée, le corps de la victime était cerné
par les flammes. Première circonstance étrange. Mais ce n’est pas tout : après le
sauvetage, l’artilleur a découvert une sorte de symbole inconnu sur le corps du
villageois. C’est le deuxième point que je voulais vous partager, et c’est de loin le
plus intriguant…
— Merci pour ce témoignage, mais serait-il possible de décrire ce curieux
symbole ? relance Cabos, impatient d’en savoir plus. À quoi ressemble-t-il
exactement ?
— Il suffit de se rendre à l’infirmerie pour cela. On le retrouve sur toutes les
victimes que la Révoltruffe a réussi à sauver. Ce qu’il nous manque pour empêcher
ces attaques, c’est l’identité de l’agresseur. Ou plutôt des agresseurs, puisque les
Canins disparaissent partout dans Ethélys, simultanément.
— Il s’agit vraisemblablement de notre plus grand problème, comprend alors le
Général Cocker. Etant donné que toutes les victimes sont attaquées quand elles sont
seules et en quelques instants, aucun témoin n’arrive au bon moment. En plus de ça,
personne n’a réussi à résister à l’un de ces assauts, selon nos sources.
— La tâche s’annonce complexe… soupire Cabos. Avant de réfléchir à la contreattaque, nous devons donc nous concentrer d’abord sur des coupables invisibles et
insaisissables. Comme si cela ne suffisait pas, le temps nous est compté. Chaque
semaine qui passe, la Révoltruffe déplore de nouvelles victimes, c’est affreux !
Comment pourrait-on identifier les agresseurs au plus vite, selon vous ?
Il est très rare que le Conseil se montre aussi silencieux qu’à ce moment précis.
Quand les plus grands esprits de la Révoltruffe sont réunis dans cette salle, un
problème ne demeure jamais sans solution. Mentalos jette un coup d’œil discret à sa
gauche : il y a quelque chose qui ne va pas, chez l’Amiral Cabos. Sa colère, lors de
la visite de la Forteresse Suprême, semble s’être effacée, à première… mais à quoi
songe-t-il réellement ? Mentalos se trouve assez proche de lui pour lire dans ses
pensées. Après une longue hésitation, le super-chien ferme ses yeux pour utiliser ses
pouvoirs.
— Ah ! s’exclame Mentalos en sursautant.
Ce qu’il vient de voir était trop…
— Qu’y a-t-il, Mentalos ? l’interroge Cabos en fronçant les sourcils. Tout va
bien ?
Mais sa voix n’avait rien d’amical. L’husky prend le temps d’encaisser le choc,
après avoir perçu ces visions terrifiantes, et s’apprête à répondre au moment où
quelques bruits se font entendre dans le couloir.
— Vous entendez comme moi ? demande Dalmajeste, en prêtant l’oreille.
La Maréchale se tourne vers la porte, imitée par tous les membres du Conseil.
Malgré le refus des soldalmatiens chargés de garder l’entrée, la porte de la salle du
Conseil vient d’être forcée par…
— Falcon-Dog ! s’indignent certains Canins en le voyant entrer.

