Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Frontière chinoise (Seven Women, John Ford, 1966)

Frontière chinoise (Seven Women, John Ford, 1966)

Veröffentlicht am 27, Okt., 2021 Aktualisiert am 27, Okt., 2021 Kultur
time 3 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
1
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Frontière chinoise (Seven Women, John Ford, 1966)

Dernier film de John Ford, "Frontière chinoise" possède l'un de ces titres français cache-sexe (au sens propre!) destinés à camoufler la part de sensibilité féminine de ses films dans un but grossièrement commercial*. Pourtant, difficile de masquer le fait que celui-ci (qui se nomme "Seven women" en VO) n'a que des femmes pour protagonistes principaux. Film méconnu n'existant pas en DVD en France (comme nombre de classiques), "Seven women" est pourtant un très beau film-testament qui reprend la plupart des motifs fordiens.

Si la part féminine des films de John Ford est évidente pour qui connaît un peu sérieusement le cinéaste, elle reste le plus souvent dans l'ombre. Elle constitue la plupart du temps un terreau ou un socle sur lequel peuvent pousser et s'appuyer les personnages masculins du cinéaste, terreau sans lequel ils sont condamnés à s'égarer. Dans "La Charge héroïque", la boussole du capitaine est la tombe de son épouse où il vient régulièrement se recueillir. Sans la femme aimée et perdue, Ethan Edwards ("La Prisonnière du désert") aurait été un être définitivement maudit. Sans Dallas, Ringo Kid ("La Chevauchée fantastique") serait resté un hors-la-loi. Et ne parlons même pas des bandits transformés en "godfathers" par la grâce d'une femme mourante qui leur confie son bébé dans "Le Fils du désert". Car donner, sauver, protéger la vie est une mission sacrée chez John Ford. C'est elle qui constitue la principale boussole morale de ses films. Et "Seven Women" ne déroge pas à la règle. Le fait que pour son dernier film, John Ford ait mis les femmes sur le devant de la scène est donc aussi pour lui une manière de reconnaître l'importance qu'elles ont eu dans sa vie et son cinéma.

La trame de "Seven women" ressemble beaucoup à celle de "La Chevauchée fantastique". Soit une cohabitation-confrontation dans des circonstances de plus en plus dramatiques et dans un espace clos d'un groupe de femmes missionnaires pétries de principes puritains et d'une femme-médecin athée, masculine et libérée. Les épreuves qu'elles vont endurer vont avoir valeur de révélation. Alors que leur directrice (Margaret Leighton) psycho rigide (et rongée par ses frustrations) s'avère impuissante face aux malheurs qui les frappent (elle est même du genre à les aggraver par son comportement borné et son dégoût du sexe et de l'enfantement), le docteur Cartwright en qui se mêlent Dallas, Ringo kid et le docteur Boone prend des décisions destinées à leur sauver la vie ainsi que celle de l'enfant à naître de l'une d'elles, quitte à sacrifier la sienne**. Ce personnage admirable (et remarquablement interprété par Anne Bancroft) devrait figurer depuis longtemps au panthéon des femmes les plus fortes jamais créées par le cinéma américain. Néanmoins, aucun personnage féminin n'est sacrifié. Des nuances subtiles apparaissent entre elles selon leur âge, leur vécu ou leur personnalité. Un enjeu se dessine autour de la plus jeune des missionnaires (jouée par Sue Lyon, aux antipodes de son rôle de Lolita chez Kubrick), la seule qui a encore la vie devant elle. Un temps influencée par la directrice, elle finit par trouver un mentor en la personne du docteur Cartwright. Cette femme en apparence désabusée, revenue de tout (des hommes et d'une société qui l'a privée de la carrière qu'elle aurait mérité si elle avait été un homme), John Ford lui rend un ultime hommage en lui donnant une réplique d'homme rageuse et percutante (celle qu'il aurait prononcé s'il avait été dans sa situation) puis en éteignant les lumières, lui conservant l'intimité de ses derniers instants. 

 

* Les exemples les plus célèbres sont "La Charge héroïque" ("She wore a yellow ribbon" en VO) et "La poursuite impitoyable" ("My Darling Clementine" en VO).

** C'est sans doute une coïncidence mais il y a des points communs entre la trame de "Seven women" et celle de "Breaking the waves". Soit une femme qui se sacrifie dans un noble but en étant pointée du doigt par tout ou partie de la communauté dans laquelle elle vit parce que pour y parvenir elle est contrainte de se prostituer.

lecture 177 Aufrufe
thumb Kommentar
1
Reaktion

Kommentar (0)

Dir gefallen die Artikel von Panodyssey?
Unterstütze die freien Autoren!

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Kultur

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app