Brève rencontre (Brief Encounter, David Lean, 1945)
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Brève rencontre (Brief Encounter, David Lean, 1945)
Les affres d'une passion impossible racontée avec maestria par David Lean dont c'est le quatrième film et le premier succès international. C'est aussi le canevas de ses futurs films, y compris les superproductions qui feront sa renommée car elles conserveront cet aspect intimiste si brillamment mis en scène dans ses premiers films britanniques.
Brève rencontre se joue sur deux théâtres qui sont aussi deux facettes contradictoires et incompatibles entre elles de l'expérience humaine. D'un côté le théâtre du train-train quotidien, paisible et sans surprise qui est aussi celui des relations sociales et du foyer conjugal et familial. C'est pour l'essentiel un monde d'apparences, d'incommunicabilité (L'amie qui s'incruste et impose son bavardage futile sans se rendre compte qu'elle est indésirable, le mari qui fait des mots croisés et n'écoute pas sa femme sauf à la fin ce qui est trop beau pour être honnête), de vacuité, d'ennui profond. De l'autre, le théâtre de l'aventure, du voyage, du frisson, de l'exaltation incarné par la gare et ses trains en partance pour un ailleurs où chacun le sait l'herbe est plus verte. On passe facilement de l'un à l'autre car le film adopte le point de vue de l'héroïne, Celia Johnson, et nous fait entendre ses pensées les plus intimes.
C'est sans le vouloir, sans même s'en rendre compte que cette mère de famille à la vie terne qui assouvit sa soif d'exotisme et d'émotions fortes dans la littérature et le cinéma va basculer dans cette deuxième dimension. A l'origine de ce basculement, sa rencontre avec le médecin Alec Harvey, lui aussi un tempérament passionné en quête de sensations fortes. Mais leur histoire, basée sur une réelle complicité est condamnée dès l'origine à n'exister que dans les interstices que leur laisse la vie quotidienne et sous la menace constante d'être découverte. La souffrance et le stress qui en résultent finissent par avoir raison de leur relation, laquelle n'est même pas consommée. On peut déplorer que les mœurs de l'époque fassent peser une telle chape de culpabilité sur les héros et rendent leur histoire impossible mais les histoires flamboyantes sont souvent à ce prix. Pensons à 'In the mood for love" ou encore à "Sur la route de Madison" où l'on retrouve un adieu qui ne peut s'exprimer verbalement ce qui le rend d'autant plus bouleversant.