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L'Art d'Aimer

L'Art d'Aimer

Publié le 18 juin 2022 Mis à jour le 21 juin 2022 Voyage
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L'Art d'Aimer

17 juin 2022

Je relis actuellement un livre passionnant et fondamental que l'on m'a suggéré récemment de lire : l'Art d'Aimer, de Erich Fromm. Probablement un des livres les plus éclairants et les plus pertinents que j'ai pu lire sur ce qui anime intimement l'être humain dans sa relation au monde qui l'entoure.

Puisque c'est la raison de mon voyage ici, comprendre et faire la paix avec cet Amour si puissant qui m'a tant animé, et qui m'anime encore aujourd'hui dans la souffrance du manque et de l'absence, je trouve qu'il a toute sa place ici.

Derrière un titre aussi ambitieux et une approche analytique très poussée, qui peut susciter réticence de la part de celui qui oppose raison et émotions, se cache pourtant un livre que je trouve d'une justesse et d'une pertinence implacables. Attention, c'est sans concession. Il analyse toutes les vertus et les ecueils que l'on assimile à ce mot, tant adulé et fantasmé, et pourtant si mal compris ou mis en œuvre.

En voici une petite synthèse, centrée sur les passages que j'ai trouvé les plus éloquents. A vous d'y trouver l'essence de ce qui vous parlera, et d'en prolonger la rencontre par la lecture intégrale de ce petit livre (180 pages en folio).

 

En introduction, il s'interroge si l'amour est un art, et en ce sens nécessite connaissance et effort ; ou s'il est le fruit du hasard, un etat qui nous tomberait dessus si la chance nous sourit.Il s'étonne que l'amour puisse occuper une place si préponderante dans la quête humaine, et que cependant personne ou presque ne pense avoir tant soit peu à apprendre sur l'amour.

Il s'interroge également sur le presupposé que rencontrer l'amour serait un problème d'objet (la bonne personne à aimer) plutot qu'un problème de faculté : un acte productif et volontaire, exigent et rigoureux.

Il détaille ensuite la confusion entre l'expérience initiale de tomber amoureux, et l'état permanent d'être amoureux, de se tenir dans l'amour.

Pour conclure, il estime qu'il n'y a guère d'activité dans laquelle on s'engage avec tant d'espoirs et d'attentes aussi démesurés, et qui pourtant échoue si régulièrement ; d'où la nécessité d'examiner les raisons de cet échec et d'étudier la signification de l'amour, en prenant conscience que l'amour est un art, nécessitant une maitrise de la théorie et de la pratique. Et conclut que la maitrise de cet art doit être l'objet d'une préoccupation ultime, s'étonnant que dans nos sociétés modernes, malgré un insatiable appétit d'amour, presque tout le reste passe souvent pour plus important et prioritaire.

1. L'Amour comme réponse au problème de l'existence humaine

La spécificité de la condition humaine est que l'être humain est vie consciente d'elle même. En transcendant son état d'unité originelle avec la Nature, l'Homme se confronte à la conscience de sa solitude et de sa séparation. Cette expérience prend la forme d'une prison insupportable d'où, pour éviter la folie, il va chercher à s'évader en développant des manières de s'unir sous une forme ou une autre avec le monde extérieur et les Hommes.

L'expérience de la séparation est ainsi la source de toute angoisse, de culpabilité et de honte. Le besoin le plus profond de l'Homme est alors de surmonter cette séparation. Comment accomplir l'union, transcender sa vie individuelle et retrouver l'unicité ? C'est l'histoire des réponses humaines à cette question originelle, celle des philosophies et des religions, qu'il va venir questionner ici.

  • 1ere solution partielle : les états orgiaques. Il s'agit d'une extase autoprovoquée, qui a 3 caractéristiques : elle est intense, met en jeu la personnalité totale (corps et esprit), et est transitoire et périodique.

  • 2eme solution partielle : le conformisme. Dans la société occidentale, l'union au groupe constitue la facon prevalente de surmonter la séparation. Le problème est que cela se fait au prix d'un effacement et d'une négation de nos individualités propres, de nos singularités. C'est une standardisation des mœurs, des désirs et aspirations, des idées, des modes de vie. Cette expérience n'est ni intense (caractérisée par la routine) et calme rarement l'angoisse primitive. Son avantage est qu'elle est permanente.

  • 3eme solution partielle : le travail créateur. Il se réalise dans un travail productif où l'Homme organise, élabore et contemple le fruit de son labeur, lui permettant de faire un avec son objet. La standardisation et la segmentation des tâches du travail moderne ne permet pas cette réalisation.

    L'Amour comme seule solution humaine : la seule réponse plénière réside dans l'accomplissement de l'union interpersonnelle, de fusion avec une autre personne, dans l'Amour. C'est le plus puissant dynamisme en l'Homme, sa passion fondamentale. Il y a de fait différentes manières de réaliser cette union :

  • Une forme imparfaite par union symbiotique : C'est être deux et vouloir ne former plus qu'un. Il distingue une forme passive de soumission, où l'autre devient tout et je ne suis rien, je m'en remets à l'autre en renonçant à mon intégrité et en me faisant l'instrument de l'autre ; et une forme active, de domination, où je cherche à faire de l'autre une partie intégrante de moi-même, sans reconnaître son existence propre. Dans les 2 cas, les 2 individus sont dépendantes l'une de l'autre, il ya alors fusion sans intégrité. A noter que nous pouvons passer et adopter l'une ou l'autre forme selon la situation.

  • A l'opposé, il définit l'amour accompli comme une union qui préserve l'intégrité et l'individualité de chaque personne. Deux êtres deviennent un tout en restant deux.

Il définit alors différentes caractéristiques de l'Amour véritable :

  • l'Amour est une action, et non l'oeuvre d'un affect passif, d'une passion. Elle s'exerce dans la liberté, jamais dans la contrainte. C'est prendre part à et non se laisser prendre par.

  • L'amour consiste essentiellement à donner et non recevoir. C'est comprendre que dans l'acte de donner, je ne perds pas quelque chose, je ne me sacrifie pas, mais au contraire je fais l'expérience de ma force, de ma richesse, de mon pouvoir ; et cette expérience me remplit de joie car j'y exprime ma vitalité.

    Que donner ? Donner ce qu'on a de plus précieux, donner de soi même, de sa vie, de ce qui nous rend vivant, de notre joie, de notre interet, de notre compréhension, de notre savoir, de notre humeur, de notre tristesse. C'est donner sans intention de recevoir, pour la joie exquise que cela procure. Et dans le don, quelque chose prend corps : dès lors que quelqu'un donne, l'autre devient également donneur, tous deux participent à engendrer la vie. L'amour est un pouvoir qui produit lui meme l'amour. Donner signifie en même temps recevoir.

    Pour se faire, il importe que les deux personnes soient dans une relation réciproque de manière authentique et productive. Cela présuppose que chaque personne a surmonté la dépendance, l'omnipotence narcissique, le désir d'exploiter l'autre ou d'amasser, en ayant acquis la foi en ses propres possibilités humaines.

L'amour nécessite des qualités fondamentales :

  • de sollicitude : un souci actif pour la vie et la croissance de ce que nous aimons. L'essence de l'amour est de se donner de la peine pour quelque chose. On aime ce pour quoi l'on peine, et l'on peine pour ce qu'on aime.

  • De responsabilité : il s'agit de se sentir responsable de l'autre et de soi-même, se sentir concerné et vouloir répondre aux besoins psychiques d'autrui mais aussi de soi même.

  • De respect : c'est avoir le souci que l'autre puisse croitre et s'épanouir par ses propres voies, et dans le sens de ses intérêts, et non dans le but de me servir. J'aime l'autre tel qu'il est et non tel que j'ai besoin qu'il soit en tant qu'objet de mon usage. L'amour est enfant de liberté, jamais de domination.

  • De la connaissance : il s'agit de chercher à pénétrer dans la profondeur de l'autre, de ce qui l'anime, et ne pas rester dans la superficialité de ce qui s'exprime. Par l'amour et l'expérience de l'union, on transcende la pensée et le langage, on perçoit le secret de l'autre. Cela me permet de surmonter les illusions et les distorsions irrationnelles que je me fais de lui.

Enfin, il détaille la polarité masculine/féminine : l'Amour est un désir d'union entre les pôles féminin et masculin, que l'on retrouve entre les individus, mais aussi à l'intérieur de chaque individu. Il s'agit d'un principe de pénétration et de reception, de matière et d'esprit. La sexualité consiste surtout en un besoin d'union de ces 2 pôles opposés, et non seulement dans un besoin de soulager et décharger un état de tension douloureux.

  1. l'amour entre parents et enfants

Dans cette partie, il détaille le processus d'individuation d'une personne, et le rôle que jouent les parents dans la construction de cette aptitude à aimer. Bien sur, ces considérations du père et de la mère se réfèrent à des archetypes qui peuvent être remplis selon la situation à la fois par le père ou la mère en tant que personne physique.

  • L'enfant est d'abord dans un état narcissique, dominé par la satisfaction et la frustration

  • Il apprend ensuite la distinction entre lui et les autres, et vit alors l'expérience d'être aimé. Il bénéficie de l'amour incondionnel de la mère, d'être aimé simplement parce qu'il est. Cet amour est une grace. Il ne peut cependant être acquis, produit, contrôlé.

  • Devenu plus grand, il apprend a produire de l'amour en apprenant à donner. Il surmonte son egocentrisme pour considérer les besoins d'autrui, et découvre qu'il y a plus de joie à donner qu'à recevoir. Il brise ainsi le carcan isolant de son narcissisme et de sa centration sur soi. De j'aime parce que je suis aimé, il passe à je suis aimé parce que j'aime. De je t'aime parce que j'ai besoin de toi à j'ai besoin de toi parce que je t'aime.

  • Il se tourne alors vers l'amour du père, qui est conditionnel. Je t'aime parce que tu réponds à mes attentes, parce que tu fais ton devoir, parce que tu le mérites. Sa nature implique obéissance et soumission à la loi et l'ordre. Il peut être perdu si l'enfant déçoit cette attente. Il devient alors pleinement actif et responsable de cet amour qu'on lui porte.

  • Arrivé à maturité, l'individu s'est lui même constitué une conscience paternelle et maternelle. Il s'est affranchi de ces figures extérieures en les élaborant à l'intérieur de lui même. Une conscience maternelle sur sa propre capacité d'amour, une conscience paternelle sur sa raison et son jugement.

    Sans conscience maternelle, il devient dur et inhumain. Sans conscience paternelle, il manque d'objectivité et entrave son propre développement et celui des autres. Cette synhtèse est le fondement de la santé mentale et de la maturité. Son échec est la cause essentielle des névroses.

  1. Les objets d'amour

  • L'amour fraternel (entre les hommes) : C'est un amour basé sur un manque absolu d'exclusivité. C'est une expérience d'union, de solidarité et d'unicité humaines. Il s'agit de voir, au delà de nos différences et en pénétrant plus profondément ce qu'il y a d'identique qui nous unit. Cet amour ne commence à s'épanouir que lorsqu'il s'attache à ceux qui ne remplissent pas une fonction à notre égard.

  • L'amour maternel : c'est un amour inconditionnel, l'affirmation inconditionnelle de la vie de l'enfant et de ses besoins. Il inculque l'amour de la vie à l'enfant(le lait) mais aussi le bonheur d'être vivant (le miel), qui lui provient d'une mère lorsque celle ci est elle même heureuse.

    L'amour véritable et accompli d'une mère réside non pas seulement dans l'attachement, mais aussi dans l'amour qu'elle témoigne à l'enfant en croissance. Elle doit alors tolérer et même souhaiter le processus de séparation. C'est une tâche difficile de désinteressement, la capacité à tout donner et ne rien vouloir en retour sinon le bonheur et l'épanouissement de l'enfant.

  • L'amour érotique : c'est un désir ardent de fusion totale avec une seule autre personne. Il est par essence exclusif.

    *Il est à distinguer du fait de tomber amoureux, qui est un état transitoire de proximité. Il faut savoir s'ouvrir à l'autre en profondeur pour découvrir l'infinité de sa personne, qu'on connait si bien et si peu à la fois.

    *Il est à distinguer du désir sexuel qui peut être stimulé par l'angoisse de la solitude, l'espoir de conquérir ou être conquis, la vanité, le souhait de blesser et détruire, tout autant que par l'amour. La relation sexuelle dans l'amour est dépourvue de toute convoitise, toute propension à conquérir ou être conquis, elle se révèle empreinte de tendresse. Sans l'amour, la relation sexuelle laisse ensuite les personnes aussi isolées qu'avant, voire dans la honte ou la haine ; car l'illusion dissipée, elles ressentent la distance avec encore plus d'acuité.

    *Il est à distinguer de l'égoisme à deux, où 2 personnes se coupent du reste du monde et s'aliènent l'une à l'autre. L'amour érotique est exclusif, mais implique qu'à travers l'autre nous aimions l'ensemble de l'humanité et de ce qui est vivant. C'est en tant que fusion et engagement total dans tous les secteurs de la vie que l'amour érotique exclut que l'on aime plus d'une personne.

    *Il a une prémisse : il ne relève pas seulement de la puissance du sentiment, mais aussi d'une décision, d'un jugement, d'une promesse. Il s'agit d'un acte de volonté, decider de confier intégralement ma vie à celle d'une autre personne. C'est un acte de volonté et d'engagement.

Il conclut en disant ceci que je trouve intéressant en même temps qu'intriguant : l'amour érotique comme attirance totalement individuelle ou comme acte de pure volonté, ces 2 affirmations sont vraies ou plutot la vérité ne réside ni dans l'un ni dans l'autre. En ce sens, soutenir qu'il ne faut pas hésiter à dissoudre une relation non satisfaisante est tout aussi erroné que de prétendre qu'il faut la maintenir à tout prix....Je vous laisse en comprendre ce que vous voulez..

  • l'amour de Soi :

    *il s'agit avant tout de s'écarter du concept d'égoisme au sens moderne, considéré comme une incompatibilité entre l'amour des autres et de soi qui s'exclueraient mutuellement. Si c'est une vertu d'aimer son prochain, alors en tant qu'humain je me dois de m'aimer tout autant.

    *Il s'agit ainsi de respecter sa propre intégrité et singularité, éprouver de l'amour et de la compréhension pour soi, de nous prendre pour objet de nos sentiments et attitudes. Il n'y a pas de contradiction mais plutot une conjonction fondamentale entre l'amour de soi et l'amour des autres. Quelqu'un qui n'aimerait que les autres n'aime en aucune facon.

    *Il s'agit de l'affirmation de notre vie, notre bonheur, notre croissance, notre liberté dans notre capacité d'aimer. Cet amour intègre également la sollicitude, le respect, la responsabilité et la connaissance.

    * Le vrai égoisme est contraire à l'amour de soi. C'est parce qu'il s'aime si peu voir qu'il se hait, qu'il se sent vide et frustré, qu'un individu se montre avide d'arracher à la vie sa satisfaction personnelle. L'égoisme est une impuissance à s'aimer soi avant tout, et donc les autres.

    *De même, le désinteressement nevrotique où une personne vit seulement pour les autres apparaît comme paralysée dans sa capacité d'amour et de jouissance, animée d'une sourde hostilité envers la vie, qui témoigne d'une centration sur soi dissimulée et intense.

  • L'amour de Dieu : il fait dans ce chapitre l'historique de la construction des religions et de la notion de Dieu. C'est un peu long, j'essaye d'abréger au maximum, c'est passionnant, mais si le sujet vous intéresse moins, vous pouvez passer. C'est important pour moi, de part le travail spirituel que je fais ici.

    * l'Homme s'arrache à la nature et tente de maintenir ses liens primitifs en assurant son unité avec le monde naturel : ce sont les religions animistes

    * Ayant une plus haute conscience de lui même, il transforme en Dieu le produit de ses mains. C'est la création des idoles et des dieux.

    * S'ensuivent les religions matriarcales, guidées par l'amour inconditionnel de la Mère, qui lui donnent protection et enveloppement. Tous les hommes sont égaux en tant qu'enfants de la Terre Mère

    * Puis vient la phase patriarcale, où l'autorité paternelle domine, faite d'exigences, de principes et de lois. Vient alors le règne de l'obéissance, la hiérarchie, la compétition et la lutte.

    * Cela passe d'abord par le polythéisme, dominé par un Dieu souverain et une multitude d'autres dieux, mais aussi de déesses, l'amour maternel restant toujours nécessaire dans le cœur des Hommes.

    * Puis, selon le degré de maturité de l'individu, cela évolue vers un Dieu unique. Au départ dieu despotique, s'estimant en droit de faire tout ce qui lui plait, selon son bon vouloir, dans une perspective anthropomorphiste totipotente. C'est Dieu qui chasse Adam et Eve du Paradis, qui demande à Abraham de sacrifier son fils, qui veut détruire toute l'humanité.

    Il devient ensuite plus clément, prenant visage de père aimant, lié par ses promesses et les principes de justice, de vérité et d'amour qu'il représente. C'est l'alliance de Dieu avec Noé.

    Avec Moise, l'homme doit se libérer de l'idée que Dieu est une personne. On ne peut donner d'attributs positifs à Dieu sous peine de l'enfermer dans un concept. On ne peut définir Dieu que par ce qu'il n'est pas. Plus je sais ce que Dieu n'est pas, plus profonde est la connaissance que j'en ai. C'est l'Un sans nom, l'unité qui sous tend l'univers phénoménal, le fondement de toute existence. Dieu devient alors moi-même dans la mesure où je suis humain.

    * Aussi longtemps que Dieu est père, l'Homme est un enfant. Il n'a pas encore acquis l'objectivité qui permettra de prendre conscience de ses limites humaines. La plupart des gens restent à ce stade infantile fondé sur une illusion puérile.

    * L'Homme authentiquement religieux n'attend rien de Dieu. Il a acquis l'humilité d'éprouver ses limites et sait qu'il ne sait rien de Dieu. Dans cette logique, la théologie est une aberration.

    * Dans un système non théiste, il n'existe pas de royaume spirituel en dehors de l'Homme. Le royaume de l'amour, de la raison et de la justice ne se trouve que dans la mesure où l'Homme a réussi à développer ces virtualités en lui même. Il n'y a alors de sens à la vie que celui que l'Homme lui attribue. Il est absolument seul, sinon quand il assiste autrui.

Il développe une distinction très intéressante entre logique aristotelicienne versus logique paradoxale que l'on retrouve dans les religions orientales (taoisme, brahmanisme). La logique paradoxale cherche à dépasse la pensée dualiste pour reconnaître à l'energie ultime une dimension qui transcende le conceptuel et le sensible. C'est l'absence d'antagonisme, la réunion des couples contraires.

Tout ceci pour en déduire que pour la pensée paradoxale, la seule manière de saisir radicalement le monde ne réside pas dans la pensée mais dans l'acte et l'expérience de l'unicité avec Dieu. La sagesse de vie réside donc dans le fait d'adopter une conduite correcte dans tous les domaines de sa vie, plutot que de penser correctement. On s'attache alors à la transformation de l'Homme plutot qu'au développement du dogme, par un acte de méditation concentrée.

En occident, la primauté de la pensée mène à l'intolerance vis à vis du non croyant et des débats sans fin sur la formulation des concepts. A noter qu'on retrouve cette même logique à l'origine de la pensée scientifique.

Ainsi, aimer Dieu en Occident correspond à croire en lui et à son existence, quand en Orient ou dans le mysticisme il s'agit de faire l'expérience intense de l'unicité et de témoigner de cet amour dans chaque acte de vie.

En conclusion, en cessant de concevoir Dieu comme une puissance extérieure et en incorporant en lui les principes d'amour et de justice, l'Homme devient un avec Dieu et ne parle plus de lui que dans un sens poétique et symbolique.

Nous gardons tous dans notre inconscient ces différents stades entre lesquels nous voguons. La question est de savoir où nous en sommes de notre croissance.

4. Après cette première partie très théorique sur l'art d'aimer, il développe une deuxième partie sur la désintégration de l'amour dans la société occidentale moderne, capitaliste et consumériste. La critique est dithyrambique et radicale, sur l'Homme marchandise et la primauté de la normativité et la technicité. Il y développe les différentes formes d'amour névrotiques d'origine familiale et d'autres formes pathologiques d'amour, comme conséquences de cette orientation sociétale, ainsi que la désintégration de l'amour de dieu.

J'en ai déjà beaucoup trop écrit, je suis malgré tout content si vous êtes arrivés à me lire jusque là !

5. Enfin la dernière partie est orientée vers la pratique de l'Amour. Et peut on apprendre quelque chose sur la pratique d'un art sinon en le pratiquant ? Il en pose seulement les qualités prérequises : Discipline, Concentration, Patience, et Suprême Souci de maitriser cet art, ainsi qu'une exigence propre à l'amour d'objectivité comme un remède au narcissime. Il distingue foi rationnelle et irrationnelle, et conclut par cette qualité d'un amour abouti, fil conducteur de son livre : une orientation active et productive. Mais là encore je ne vais pas développer pour ne pas alourdir encore plus cette longue synthèse.

 

Bref, si j'ai su capter votre attention, alors peut être prendrez vous le temps d'acheter et de lire ce livre passionnant et inspirant je trouve.

Je vous embrasse, avec tout l'amour que je vous porte, à chacun de vous:-)

 

 

 

 

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