Sachons raison garder
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Sachons raison garder
En cette fin d’année j’ai envie de « pousser le bouchon » un peu plus loin à propos de la distance critique.Je commence par une anecdote qui me marque encore, quarante cinq ans après. Pour obtenir ma certification en Analyse Transactionnelle en 1979, il fallait effectuer deux parcours parallèles , un cycle d’ateliers théoriques et pratiques ainsi que neuf mois de groupe de supervision. J’ai rencontré à cet effet cinq superviseurs possibles. J’ai choisi celui, qui lors d’un entretien m’a relaté une expérience vécue. Une jeune femme se plaignant de maux de tête, de fatigue et de dépression souhaitait bénéficier de plusieurs séances de thérapie pour être guérie. Il lui suggéra de prendre rendez vous avant avec un médecin et le cas échéant de solliciter un examen au scanner. Elle fut choquée sur le coup, mais le remercia après.
Comme vous l’avez compris, la distance critique ne se réduit pas aux jugements, le plus souvent négatifs , sur une œuvre, une méthode, une théorie, un comportement et pléthore d’autres champs. Le concept « distance critique » dispose d’une large disponibilité sémantique. Il est pour moi très proche de vigilance épistémologique, attitude apprise lors de mes études universitaires en sciences humaines et sociales. Il s’agit de vérifier si nos hypothèses ne sont pas influencées par nos biais culturels, politiques et personnels. Par exemple, croire qu’il existe une vérité absolue, ou que l’adoption des méthodes de développement personnel va changer le monde me semble illusoire. Je trouve ces approches intéressantes, utiles, améliorant la vie de celles et ceux qui s’en servent et de leur entourage. Elles contribuent aussi à nous libérer de nos freins éducatifs, de nos atavismes délétères et de nos auto dévalorisations.
Néanmoins, je m’abstiens de faire des promesses sur la certitude des résultats. C’est pourquoi, je précise , lors de mes séminaires et séances de coaching, que l’application de telle ou telle méthode est probablement efficace . Il existe en effet un maelström de paramètres agissant sur les êtres humains que nous ne pouvons pas tous connaître et influencer. L’une de mes expressions favorites pour expliciter cette posture est : « sachons raison garder. » La tentation qui guette les intervenants en développement personnel est de devenir gourous.
Je vous souhaite une bonne année 2025 et nous nous retrouverons autour de ce feuilleton sur systémique et développement personnel dès janvier.