Savez vous allier distance et bienveillance ?
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Savez vous allier distance et bienveillance ?
Comme vous avez pu le repérer dans mes précédents billets, les méthodes d’affirmation de soi portaient en elles les germes de nombreuses approches de développement personnel ultérieures. L’axiome le plus partagé est qu’il est inutile de s’épuiser à vouloir changer les autres pour améliorer des relations ne nous convenant pas. Il est plus efficient de changer notre point de vue , changer les canaux de communications et changer le contexte. Autre point saillant, nous avons beau appliquer les techniques enseignées , elles ne fonctionnent que si nous les incarnons, c’est à dire que nous sommes mû par des intentions coopératives. Plus précisément nous devons mettre en cohérence notre posture, nos gestes, nos expressions, le ton et le rythme de notre voix, nos émotions et nos valeurs pour être crédibles. Nos émotions sont exprimées à la première personne du singulier avec distance, ni exacerbées ni inhibées. La tactique idoine pour sortir des jeux de pouvoir et des impasses relationnelles est de ne pas y entrer. Vaut mieux à l’extrême rompre une relation toxique plutôt que de nous y embourber. Dans les situations stressantes et sous la pression des urgences, il convient de prendre de la « hauteur », s’installer en mode lent et de trier les émotions, jugements, opinions, convictions, croyances, faits et informations. Adoptons des positions de vie , où malgré nos différents , nous sommes des gens biens. Les complexes de supériorité ou d’infériorité nous jouent de mauvais tours. Et surtout diagnostiquons la situation pour décider de nous y investir ou de l’éviter. La fuite est parfois une bonne option…
J’emploie dans ce texte des mots de tous les jours qui sont codifiés et précisés dans les différentes méthodes de développement personnel. Les amateurs de ces méthodes chez mes lecteurs ont certainement opéré des liens avec l’Analyse Transactionnelle, la Programmation Neuro Linguistique, l’intelligence émotionnelle , la Process communication, les sept habitudes de Covey et l’option vérité.
J’ai eu la chance et l’honneur en 1978 d’intégrer une équipe naissante de la Cegos , IPPSO, Institut pour le Perfectionnement Psycho Sociologique des Organisations, dirigée par Dominique Chalvin. Nous étions l’un des groupes pionniers transposant en Europe les méthodes de développement personnel américaines à notre culture et aux entreprises organisations publiques. J’ai bénéficié d’un parcours de formation certifiant sur les approches déclinées ci-dessus. J’ai vu des chapelles s’opposant entre telle ou telle approche. J’ai rencontré des personnes tellement enthousiastes qu’elles en oubliaient que les cartes ne sont pas les territoires, transformant leurs exaltations en dogmes. J’ai pour ma part un grand intérêt pour ces méthodes sans pour autant m’y confondre. Je les trouve efficaces, empiriques, utiles, tout en préservant une distance critique.
La distance critique que j’évoque ici est la capacité à prendre du recul pour analyser une situation, une idée ou une information de manière objective et réfléchie. Elle implique de mettre de côté ses biais et ses présupposés afin d’évaluer les faits et les arguments de manière rationnelle. Cette posture permet de questionner les évidences, d’examiner les différents points de vue et d’éviter les jugements hâtifs. Elle est essentielle pour développer une pensée autonome, nuancée et informée. La distance critique s’acquiert par la pratique de la réflexion, de la curiosité et du discernement.