Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
billard militaire

billard militaire

Publié le 27 mars 2022 Mis à jour le 2 avr. 2022 Culture
time 3 min
1
J'adore
0
Solidaire
1
Waouh
thumb 1 commentaire
lecture 197 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

billard militaire

Image d’un billard américain (location Monica)

(explications des jeux sur youtube par Stéphane Delon)

Février 1982, militaire à Epinal.

Après cinq mois de classes spécifiques pour mon service militaire, je deviens aspirant en décembre 1981 et affecté au 18° Régiment d’Infanterie à Epinal (spécialités Transmissions). La caserne comporte 1800 hommes.

En tant que futur officier, j’ai une chambre individuelle dans un petit bâtiment qui en compte une vingtaine. Nous sommes quatre aspirants de la même promotion affectés à ce grand régiment. On côtoie les autres officiers et les sous-officiers au mess qui se trouve à l’extérieur du régiment. C’est une sorte d’annexe militaire, exclusivement pour les militaires, avec plusieurs salles et un bar. Dans la salle du bar, il y a un billard américain qui est systématiquement occupé, nous sommes sans doute plus d’une centaine entre les officiers et les sous-officiers. Il y a souvent un joueur qui joue tout seul, un sergent-chef qui a la trentaine bedonnante. Il est trop bon et personne ne veut jouer contre lui. Je décide de lui proposer une partie, et tout le monde veut voir l’affrontement. Je n’ai pas peur, même si j’ai très peu joué au billard américain, car depuis presque quatre ans avant le service militaire, je jouais 2 à 3 fois par semaine au billard français avec mes deux frères, on a même nos cannes personnelles (on jouait au Casin à Toulouse rue Saint-Rome). On démarre la partie, les spectateurs voient de suite que j’ai une technique de pro, surtout la main gauche, ils s’intéressent d’autant à la partie, mon adversaire n’étant pas trop apprécié par l’assemblée. Je raconte ce coup d’éclat qui ne peut pas s’effacer de ma mémoire. Le sergent-chef vient de jouer et de manquer mais il a mis la boule 15 (celle qui compte le plus de point pour les néophytes) à deux centimètres devant un de ses trous d’angle. Assurément à un coup suivant, il va la rentrer et gagner la partie (on a déjà rentré 4 ou 5 boules mineures). Je me concentre pour frapper un coup bien fort sur la 15 pour la dégager, et j’ai une chance inouïe. La boule 15 sort de devant le trou de mon adversaire mais en plus elle roule le long de la petite bande et elle vient rentrer dans mon trou. Les spectateurs s’esclaffent, je gagne rapidement la partie. Le sergent-chef est furieux et réclame une revanche illico. Je lui dis OK, mais alors on joue indirect, c’est-à-dire qu’on ne doit pas rentrer une boule directement dans un trou, il faut d’abord toucher une bande ou une autre boule. Le sergent-chef connaît et accepte. Et il est bon, même en indirect, et va gagner la revanche, mais il a senti et les spectateurs aussi que je n’ai pas forcé mon talent, comme si je l’avais laissé gagner après l’exploit que j’avais réalisé. Il n’a plus voulu jouer contre moi.

Des gros coups de chance, cela ne s’oublie jamais.

Essayez le billard, c’est un sacré jeu de précision qui rend humble. Scientifiquement, dès qu’on frappe une boule avec un angle par rapport à l’horizontale, il y a trop d’inconnues pour mettre les résultats des trajectoires en équations (déformation du tapis, de la table en ardoise dessous, vitesse, point d’impact sur la bille, glissement/adhérence, rotation, température car les billards des pro sont chauffés….). Et pensez au film l’arnaqueur de Robert Rossen avec Paul Newman.

lecture 197 lectures
thumb 1 commentaire
2
réactions

Commentaire (1)

avatar

Stéphane Hoegel il y a 2 ans

Le Billard est un de mes jeux favoris, à la fois physique (il faut maîtriser chacun de ses gestes, et avoir une certaine condition physique car votre dos et vos épaules sont bien mis à contribution si l'on joue de longues heures d'affilée) mais aussi mental (il faut "voir" les coups, penser à se replacer avec la blanche pour enchaîner le coup suivant, savoir défendre, garder son calme, être très concentré).
Comme vous le dites, c'est un jeu qui demande beaucoup d'humilité !
Il nécessite du contrôle, et l'ennemi au billard c'est avant tout l'émotion : l'impatience, la volonté de "frimer", l'impulsivité, la colère quand on manque d'adresse, la frustration... autant de pièges difficile à éviter !
Mais quel bonheur quand on réussit un beau coup, annoncé d'avance, qui nécessite précision et mesure des gestes, qu'on se replace idéalement pour la suite... quand on maîtrise son jeu, une partie de billard c'est une expression de la beauté.
(et vive Eddie Felson ! ;-) )

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
A la frontière de l'impossible
A la frontière de l'impossible

Cette année a été l'occasion aussi de participer pour ma part à un recueil collectif (un projet créé et rendu pos...

Gand Laetitia
1 min
Jour 35
Jour 35

Don't get too attached, even heroes die eventually.Ne vous attachez pas trop, même les hér...

Franck Labat
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey