oh, la vache !!
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oh, la vache !!
Photo vache folle sur wikipédia (j’avais en 2000, un amusant fichier excel avec 2 images de vaches, quand on cliquait sur la saine, elle mugissait normalement, alors que l’autre, un dessin, rigolait de manière de plus en folle avec les yeux tourbillonnant de plus belle ; pas réussit à remettre la fin sur ce fichier!!)
C’est la clôture du salon de l’agriculture. France Info a questionné des exposants sur l’idée de la mascotte qui était encore une vache cette année.
Alors, un souvenir de dingue m’est revenu.
En 1980, j’étais étudiant à Albi. J’avais rencontré fin 1979 une jeune fille qui était en classe de terminale, Marie-line prénommée amicalement « Mickey » (phonétiquement très proche de son nom de famille). Et nous étions fiancés, alors je passais la majorité des week-end chez ses parents agriculteurs, à 30 kms au nord d’Albi. Ils avaient 150 brebis dont le lait contribuait à la fabrication du Roquefort et une dizaine de vaches pour l’élevage de veaux. Ses bêtes étaient magnifiques, le père de Marie-line gagnait au moins une fois par an le premier prix de qualité de son veau élevé au lait de la vache (il en vendait environ 4 par an). Pour faire paître les brebis, ils avaient deux chiennes, une vieille très docile et hyper performante, et une jeune de 4 ans environ qu’ils avaient appelé « follette » tellement elle était « casse cou » et imprévisible.
Comme j’étais un bon citadin plutôt que quelqu’un d’aguerri à la ferme, j’avais de suite sympathisé avec cette chienne « follette » qui rêvait beaucoup plus de jeu que de gardiennage de brebis. Quand je pouvais, je lui octroyais des caresses et de l’attention et je la faisais un peu jouer (c’est vrai qu’elle était « folle » d’énergie).
Elle était de ce style (site Sutterstock ; pfff photos libres de droits mais obligation de se créer un compte et sans doute derrière donner tout un tas d’infos pour être spammé par de la pub de la pire espèce, grrrr)
Un dimanche matin de mai 1980, comme convenu la veille avec le père de Marie-line, je devais transporter à la brouette les bouses des vaches de l’étable avec la paille (tombées dans l’allée au centre de l’étable) sans m’occuper de gérer les déplacements des vaches, ce que je n’aurais pas su faire. Avant d’entrer dans l’étable, je m’étais mis en tenue, bleu de travail et bottes d’agriculteur. Il devait être 8H, le père de Marie-line était parti dans un coin de sa propriété pour chasser le lapin (il avait organisé des grands bosquets avec du grillage au sol pour que les lapins sauvages s’installent tout naturellement dedans). En entrant dans l’étable, j’ai été accueilli par follette. Elle m'a sauté dessus, mettant ses 2 pattes avant au niveau de mon ventre, toute heureuse de me rencontrer de manière tout-à-fait inattendue pour elle. Je l’ai saluée et caressée, mais pas plus de quinze secondes et puis je lui ais pris gentiment ses pattes de devant et je l’ai écartée pour m’occuper du crottin. Elle est restée sagement à coté. Quand la brouette a été bien pleine, je l’ai transportée hors de l’étable, à 50 mètres où le tas de crottin et de paille était entreposé pour en fin d’été après les moissons être répandu comme engrais dans les champs (de maïs pour les vaches et de betteraves pour les brebis). Quand je suis revenu à l’étable, brouette vide, le père de Marie-line était là, il était revenu en trombe en entendant un sacré raffut et les meuglements des vaches. Follette avait « pété un boulon ». Par jalousie parce que je ne m’étais pas assez occupé d’elle, quand j’étais sorti, elle avait un peu attendu, et puis elle s’était vengée sur les vaches en leur mordant les mollets. Toutes les vaches avaient sauté dans leurs mangeoires pour se mettre à l’abri de la « folle ». Je n’avais rien entendu, il y avait un corps de ferme qui occultait les sons entre la cour de l’étable et le champ de stockage du fumier. La coquine follette savait bien qu’elle avait fait une folie et elle avait vite déguerpi avant l’arrivée du père de Marie-Line, mais il avait eu le temps de la voir filer au loin et quand il m’a demandé ce qu’il s’était passé, il a tout de suite compris le scénario et ne m’a accusé de rien. Il aimait beaucoup ses bêtes et il savait très bien comprendre leurs comportements, alors que moi j’avais tout à apprendre. La coquine follette a attendu le soir pour réapparaître mais elle a quand même eu droit à une correction légitime.
Il m’est arrivé ensuite de refaire l’opération de nettoyage, mais le père de Marie-line prévoyait le coup et emmenait follette avec lui, ou sinon j’avais pour consigne de lui faire des caresses plus longuement, et comme cette chienne était intelligente, elle avait compris que s’il lui arrivait d’être jalouse, les vaches n’en étaient pas du tout responsables. Le coup de vengeance ne s’est jamais reproduit. Mais quand il est arrivé, ...
« Oh, la vache ! ».
Bruno