le vécu parfois plus dur que le romancé
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le vécu parfois plus dur que le romancé
Je viens de finir de lire un livre de Danielle STEEL : « Coups de coeur ».
Je l’ai lu en trois jours, sans être fan de ce type de roman et sans être admirateur des professions des protagonistes.
Alors, je n’incite pas spécialement à sa lecture, même s’il m’a captivé, et c’est pourquoi je n’en fais pas état dans ma classroon « les livres qui m’ont plu ».
Mais il a toute sa place ici !
Car il m’a remémoré un épisode de ma vie digne de ce type de romans qui racontent des histoires de divorce et de séparations.
J’ai oublié le jour exact mais c’était en juin 2003, à la sortie de chez le notaire sur les marches extérieures de la maison du notaire, donc après le jugement de divorce par le tribunal le 17/4/2003. L’acte notarié signé établissait le partage de nos biens. Mon ex épouse se sentait enfin totalement rassurée dans son souci de garder le max de pognon et la maison (je n’avais pris aucun avocat pour me défendre). Elle était bien plus riche que moi, employée à la Banque de France et propriétaire de son appartement quand je l’avais rencontrée en 1984. Elle travaillait sur les trieuses de chèques informatiques, et j’étais le technicien de l’entreprise américaine Burroughs (devenue UNISYS) qui fabriquait ces machines et les vendaient aux banques en « louant » le technicien qui les maintenaient en bon état.
Et donc, sur ces marches notariales, loin de toute personne qui pourrait être témoin, à peine un mètre nous séparant, elle me crie alors une drôle de bravade. Elle me dit que je ne l’aimais plus, et sans me dire la date exacte, qu’elle m’avait berné sans problème en me faisant croire qu’elle était partie une semaine en formation BdF alors qu’elle s’était faite avorter, et je ne m’étais rendu compte de rien.
On était séparé depuis juillet 2002 (elle avait fait tous les papiers administratifs pour lancer le divorce et pour me faire partir de la maison pendant les vacances en colo des enfants en 2002, et pour qu’il n’y ait pas abandon de famille de ma part). J’avais décidé de faire chambre à part depuis Noël 2001, après une violente dispute, en prenant en pleine figure une partie du venin qu’elle avait accumulé. Et toute ma famille avait pris, frères, sœur, mère, nous étions une famille de profiteurs….J’étais sans emploi depuis juillet 2001 et en grande difficulté pour retrouver un poste après les attentats du 11/09/2001, mais l’angoisse financière de mon ex surpassait toute empathie envers ma situation. Sans emploi et sans argent, je me suis retrouvé « SDF », hébergé gracieusement par ma mère, mais à 800kms des enfants.
Sur le coup, en juin 2003, je n’avais prêté aucune attention à cette déclaration pourtant hautement agressive et accusatrice.
Cette déclaration m’est revenue à l’esprit après le décès de ma mère en 2005 quand ma fille m’a envoyé un livret de 51 questions à remplir (éditions La Martinière). Certaines questions auraient pu avoir pour réponse/information cet avortement. Mais je l’ai ressenti trop douloureux et je n’en ai pas fait état. Je n’ai dû lui en faire part qu’en 2010, je ne sais plus à quelle occasion, mais j’ai su par mon fils qu’à un Noël suivant, ma fille a soulevé le problème (sans bien sûr le faire oralement devant sa mère) et qu’il y aurait eu quelques gênes et explications. Mon ex n’a pas réfuté l’avortement mais je n’en sais pas plus.
J’ai un vague souvenir de cette absence.
D’abord, mon ex n’a repris le travail, et à mi-temps, que quand mon fils a eu 3 ans en septembre 1994 (il est né en octobre 1991 et ma fille en février 1990). Pendant cette longue interruption professionnelle de mon ex (congés maternité, congés parental, congés maternité, congés d’éducation…), même avec les monstrueux avantages d’employée de la BdF, sa rémunération avait baissé et j’assurais, beaucoup plus qu’avant, financièrement le maintien des conditions matérielles de la famille.
Je situe cette absence en mars ou avril mais l’année ?? 1995, 1996 ??
Je prévois de me faire faire une analyse ADN, pour vérifier avec Gilles si nous sommes de vrais jumeaux, mais aussi dans l’hypothèse ou j’aurais un jour accès au dossier médical de l’avortement pour demander un contrôle ADN de paternité. Deux solutions, elle était enceinte de moi ou d’un autre. Je sais qu’après la naissance de notre deuxième enfant qu’elle s’était fait poser un stérilet. Il y a des possibilités infimes de tomber enceinte quand même, et alors il peut y avoir des risques médicaux pour la mère et le futur bébé.
Je passe les détails et d’éventuelles autres raisons, mais surtout, pourquoi a t’elle pris la décision toute seule ?
J’aurais été ravi d’avoir un troisième enfant et elle devait en être convaincue.
Je crois avoir capté après 2010 que son père était au courant car j’ai gardé de bonnes relations avec lui (il aurait été le seul à qui elle aurait demandé conseil). En mars 1996, je venais d’être licencié et j’ai fait une formation de 3 mois (de juin à août), j’étais donc tout-à-fait disponible pour m’occuper des enfants. Je me souviens qu’en plus, ce premier semestre 1996, on a déménagé dans une maison de 300m², bien plus grande que notre première maison, que mon ex avait acheté en décembre 1995 avec l’aide de ses parents (fournissant la moitié du prix de la maison, elle était fille unique). Je passais la plupart du temps à faire des aménagements dans la nouvelle maison et à surveiller les travaux des artisans (on faisait casser un mur extérieur et mettre une grande porte-fenêtre coulissante avec accès à la future terrasse). J’étais quand même un peu occupé par ce projet de formation, mais pas au point de ne pas pouvoir m’occuper des enfants tout seul pendant une semaine. Si l’avortement a eu lieu à cette période, je ne me suis douté de rien. J’ai réussi ma formation et j’ai retrouvé du boulot en octobre 1996. Si elle était enceinte de moi, elle aurait pu invoquer un risque de développement du fœtus avec le stérilet, j’ai plutôt dans l’idée qu’elle n’avait pas confiance dans mon avenir professionnel (j’étais trop instable pour son besoin de sécurité; en 18 ans de vie commune j’avais subi quatre licenciements et décidé trois démissions), mais elle aurait très bien pu avoir une relation éphémère extra conjugale.
Une part du mystère demeure (motifs, dates, lieux), surtout qu’avant cette révélation et son analyse, je n’avais eu aucune velléité de l’imaginer menteuse et dissimulatrice à ce point.
À y repenser avec l’histoire du livre de Danielle Steel, je ressasse un peu ce que j’avais admis en 2005. Mon ex avait passé au moins cinq années en famille dans le mensonge. Je ne me suis jamais trouvé dans cette situation d’avoir menti/caché une situation critique à mes proches. J’imagine que cet exploit doit ou flatter l’égo ou permettre de se dire qu’on fréquente des imbéciles. Mon ex avait cette faute de décision d’avorter en cachette certainement sur le cœur, elle devait se sentir coupable et n’avait attendu que d’être en sécurité financière pour la révéler.
La mémoire...quelle dinguerie ! Je viens de commencer la lecture du livre de Raphaël Gaillard « L’homme augmenté ».
Bruno
Jackie H il y a 2 mois
"J'imagine que cet exploit doit flatter l'ego ou permettre de se dire qu'on fréquente des imbéciles" [pour avoir la satisfaction de se sentir supérieur]. Moi je pense plutôt qu'à l'époque, elle n'a pas osé vous le dire parce qu'elle a eu peur de votre réaction, peur de vous faire mal peut-être, et plus le temps passait, plus il devenait difficile d'en parler. Tandis qu'après votre divorce, puisque de toute façon rien n'allait plus, là tout était différent, elle n'avait plus rien à craindre en le disant, surtout sans témoins, et elle vous l'a jeté à la figure exprès pour vous faire mal. Je peux me tromper, mais moi, c'est ainsi que je le vois.
Gand Laetitia il y a 2 mois
Oui, une lecture peut nous relier à un moment donné et c'est là que la lecture prend de la valeur... Merci pour ce moment de vous partagé.
Gand Laetitia il y a 2 mois
J'avais lu de Danielle Steel, faudrait que j'essaie un jour