-Le pigeon, l'art-renaissance de nos villes d'antan-

Les pigeons

Gîtes et couverts hauts pigeonniers

SDF trop mal logés à déloger

Sous les toits où leur corps niche

Tous les recoins leur font des niches

Bien à l'abri des chats perchés

Et Paris de s'éveiller bien propret

Ses SDF partis, envolés, volatilisés

De tous ces toits ou leurs corniches

Où l'on peut les observer

Prêts parés à s'bécoter

Accolés aux tourterelles

Qui savent si bien leur roucouler

Des mots tendres comme becquées

A tire d'ailes de s'égayer

Et de leur plumeau léger

De nettoyer les chaussées

De tous reliefs à picorer

Ils cassent à mesure la graine

SDF par trop affamés

Et le moindre ver qui trinque

Aussitôt est becqueté ;

Direct du gosier au gésier

Gravier épris, pour grain de blé

Dans les parcs où des caniches

Leur font par jeu la course à pied

Où des gamins s'en contrefichent

De les courser à coups de pieds

Ou des mémères qui s'en entichent

Dès qu'ouvrent en leur sac de papier

Du pain perdu pour leurs ratiches

Sans-dent comme elles ; que les ramiers

Auront du mal à émietter

Faute à vouer, volée mal prise,

Prises de becs tant qu'on sommait :

De survoler ceux qui méprisent

Ces SDF des beaux-quartiers ;

De ne pas s'en laisser conter...

Et tels des chasseurs en piqué,

Palombe d'un regret de plonger

Pour gominer d'une matière grise

Ceux qu'ici-bas, trop en manquaient

Trop fiers de s'être, ainsi vengés

Moralité

Foi de passants : vont trépasser

Pour garder une ville propre, les pigeons faut-il manger !

Une fable de Bernard DUCOSSON au titre du concours d'écriture 2025 organisé par BoD en catégorie POESIE

In omaggio a San-Marco

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