L’art de se fâcher avec ses amis
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L’art de se fâcher avec ses amis
L’autre jour j’ai démonté ma souris parce qu’elle cliquait mal. Vers la molette, il y avait un gros mouton. Je suis allé chercher une tête de loup. Elle refusa d’approcher ma souris parce qu’elle en avait peur. J’avais beau lui expliquer que si elle avait été une tête d’éléphant j’aurai compris, que si les éléphants avaient peur des souris, les loups pas. La tête de loup, têtue comme un âne faisait sa tête de cochon et resta campée sur ses oppositions. J’ai bien cru que j’allais devenir chèvre.
Une autre fois c’était un programme qui fonctionnait mal. J’appelai un pote informaticien qui m’a dit que j’avais un « bug » dans le système. J’ai démonté le capot et, effectivement, posée sur une plaque de bakélite il y avait une puce. Comme j’avais une bombe de fly-tox sous la main je l’aspergeai copieusement. C’est là que j’entendis un petit grésillement comme celui du piège à mouches chez le boucher quand il venait d’en électrocuter une et l’ordinateur s’est éteint.
Je rappelai mon pote informaticien pour lui signifier qu’il devrait peut-être actualiser ses connaissances et que dans mon ordinateur s’il n’y avait bel et bien un insecte, au vu des étincelles il devait également être habité par un poisson électrique, une anguille peut-être.
Plus tard j’appelai un autre pote informaticien (le premier s’était fâché). Après deux secondes de réflexion il m’a dit que mon ordinateur devait être infecté par un virus ou bien qu’un cheval de Troie était entré dedans … Pire, il pouvait avoir des vers. Beurk ! J’imaginais déjà les vers gras et dégouttant sortant de la grille de ventilation. Il a senti que j’étais désemparé et m’a demander de lui envoyé une capture d’écran. Mais comment capture-t’on un écran ? Avec un filet, comme un tigre ou un lion ? N’est-ce pas dangereux ? Et si je le rate ne va-t’il pas se retourner contre moi furieux et tous crocs dehors ?
Il m’a traité de dinosaure. Du coup c’est moi qui me suis vexé.
Je passerai rapidement sur les coucous cucul qui nichent dans mon logiciel de messagerie et dont je n’ai pas réussi à endiguer la colonisation.
… Il m’arrive parfois de regretter la douceur du papier sur laquelle ma plume glissait avec la grâce d’une patineuse et moi je lui tenais délicatement sa jolie jambe lisse. C’était tout de même plus sexy que de taper avec deux doigts sur un clavier en plastique et il n’y avait pas tout ce bestiaire hideux. Pas de toile d’araignée mondiale, personne ne redoutait les grandes oreilles velues de l’espionnage et les cookies fleuraient bon la cannelle et le chocolat.
- Photo d’entête : Julien Ziemniak
- site internet : jb-photographies.net
Bernard Ducosson il y a 1 an
Desproges aurait apprécié...
Manque quand même la queue-de-rat, que la souris aurait pu apprécier en limant doucement...