Dans le village du Portereau à Saint-Sébastien-sur-Loire, une écrivaine se distingue par son talent et sa sensibilité : Juliette Norel. Née à Clermont-Ferrand et résidant à Saint-Sébastien depuis près d’une décennie, Juliette, de son vrai nom Éléonore, est une mère dévouée et une autrice passionnée.

Depuis son plus jeune âge, Juliette a toujours été attirée par l’écriture. Elle a remporté son premier concours de poésie à l’âge de 6 ans et a continué à écrire de manière thérapeutique tout au long de sa vie. En 2020, elle a décidé de canaliser ses expériences personnelles et ses écrits dans des œuvres littéraires, espérant insuffler de l’espoir à d’autres femmes confrontées à des défis similaires aux siens. « C’est aussi un devoir de mémoire par rapport à mes enfants, » précise l’autrice. « Pour les aider à comprendre leur histoire familiale et les enjeux de société, notamment au niveau de la place de la femme. »

Son premier roman, “Une anonyme au bout du fil”, est le récit d’une femme cherchant résilience et émancipation. Le livre, apprécié pour sa délicatesse et son écriture quasi-poétique, aborde la violence et la survie. Chaque chapitre se conclut par un tanka, ajoutant une originalité à l’œuvre. « J’ai envisagé de faire un roman quand j’ai vu que des inconnus aimaient ma façon d’exprimer les choses par écrit sur Instagram, » confie Juliette.

“Lutine et poussière d’étoiles”, son 2e livre, est un conte pour enfants, situé dans la forêt de Brocéliande, qui valorise la tolérance et l’amitié, tout en explorant l’impact des conflits adultes sur les enfants.

Son 3e livre, “La voix du délit”, est une exploration profonde d’une protagoniste partagée entre obligations professionnelles et aspirations personnelles. L’ouvrage est salué pour son analyse précise des émotions et les dynamiques relationnelles.

Il y a 3 ans, Juliette a été attirée par une maison d’édition promettant soutien et visibilité. Elle a découvert que celle-ci utilisait un modèle de financement participatif via des précommandes. « Quand on débute, on a peur et on manque de confiance » explique la romancière. « On peut se laisser séduire par le chant des sirènes d’éditeurs peu scrupuleux. » Malgré ses efforts de promotion, ses ventes ont été faibles et elle a eu du mal à récupérer ses droits d’auteur. La maison d’édition n’a pas respecté ses engagements contractuels, notamment en matière de correction, de promotion et de dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France. Cette situation a eu un impact significatif sur le moral de l’autrice et l’a même conduite à arrêter d’écrire pendant un certain temps.

Malgré les défis, Juliette s’est relevée. Elle a récupéré ses droits d’auteur, et réédité son premier roman en auto-édition sur Amazon. Elle travaille actuellement sur un quatrième livre, suite de “Une anonyme au bout du fil”, traitant du harcèlement et du cyber harcèlement.

Juliette Norel est résolument engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle reverse une partie de ses droits d’auteur à la fédération Solidarité femmes. Sa voix authentique et son engagement social font d’elle une figure marquante de la littérature contemporaine. « Je suis juste une autrice passionnée qui essaye d’apporter un peu de poésie dans la noirceur. »

Teddy Fradet

Article paru le dimanche 30 juin 2024 dans Presse Océan

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