FEVE, acronyme de Fermes En ViE, est une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui se distingue par son approche innovante de l’agriculture. Fondée par Marc Batty, Vincent Kraus et Simon Bestel, FEVE compte aujourd’hui une quinzaine de membres dédiés à la cause de l’agroécologie.

L’agriculture et la production alimentaire sont responsables d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre. De plus, la biodiversité, en particulier les insectes, a diminué de 70 à 75 % en Europe au cours des 30 dernières années. Pour contrer ces défis environnementaux, FEVE propose une solution : l’agroécologie. Cette forme d’agriculture vise à minimiser son impact sur l’environnement.

Si cette transition est essentielle, Vincent Kraus, co-fondateur de FEVE, met en évidence la difficulté que rencontrent les nouveaux agriculteurs qui souhaitent s’installer face au coût du foncier : « En France, la moitié des agriculteurs seront en retraite dans les dix prochaines années. De moins en moins de personnes reprennent les exploitations familiales. Aujourd’hui, deux tiers de celles et ceux qui cherchent à s’installer sont issus de milieux non agricoles. L’accès et le financement du foncier sont des obstacles majeurs. Une ferme moyenne s’étend sur 60 hectares, ce qui représente un investissement d’environ 420 000 €. Si l’on ajoute les coûts des bâtiments et du matériel, l’installation représente un investissement d’environ un million d’euros. Peu de gens peuvent débourser une telle somme. » Pour pallier à ce problème, FEVE a mis en place une foncière solidaire qui achète des fermes pour les louer, avec une option d’achat, à des personnes s’engageant à pratiquer l’agroécologie.

Franck Quelven, agriculteur à la ferme de Reguyon, à Saint Philbert de Grand Lieu, témoigne de son expérience avec FEVE : « On a un beau métier, on travaille avec le vivant, avec la nature, je ne regrette pas de m’être lancé, mais j’ai dû prendre beaucoup d’emprunts. C’est pour ça que j’ai fait appel à FEVE sur la partie terre, parce que financer tout ça, c’est compliqué. L’intérêt avec FEVE, c’est que l’on peut racheter les terres au bout d’un moment. D’autres structures n’offrent pas cette possibilité. »

Un investisseur partage également son expérience : « Je me suis retrouvé en préretraite avec un peu d’épargne et du temps pour réfléchir. Avec ce qu’il se passe en ce moment au niveau de l’agriculture, j’ai décidé de prendre une petite part chez FEVE, je suis ravi et je les suivrai l’année prochaine. »

Depuis sa création, FEVE a réussi à lever 15 millions d’euros grâce à l’investissement de 1 500 personnes (citoyens et institutions). Ces fonds ont permis de financer 19 fermes et de convertir 1 400 hectares en agroécologie. L’objectif de FEVE est de prendre en charge entre 20 et 25 fermes en 2024, avec l’ambition d’atteindre entre 100 et 200 fermes, chaque année, d’ici deux à trois ans.

Teddy Fradet

Article paru le mercredi 29 mai 2024 dans Presse Océan

• Article
• articlejournal
• correspondantpresse
• iledenantes
• journal
• nantes
• teddyfradet