Le jardin du 28 Août
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Le jardin du 28 Août
ll pleut, il pleut. Le végétal ouvre toutes ses cellules pour boire cette manne bienvenue. Il a du courage mais il y a des limites. Pousser, grandir, produire demande des forces que trop de chaleur finit par amoindrir. Septembre sera bienvenu, avec ses nuits fraîches, ses rosées plus abondantes, parfois déjà des brumes matinales qui s’étireront jusque vers midi. Le soleil sera moins brûlant, toujours doré mais plus pâle ou tirant vers l’orange, comme les courges. En ce moment une pluie arrive à rafraîchir à elle seule l’atmosphère d’une façon étonnante. L’été s’épuise, fatigue, il va bientôt rouler sous son bras les tapis d’herbes sèches, les ombres étouffantes, les zinnias colorés et les guêpes insolentes pour retourner au logis des saisons. Il y sommeillera neuf mois durant, pendant que ses frères dérouleront l’un après l’autre leurs tapis de feuilles et de noix, de neige et de givre, de verdure neuve et de violettes. Puis il reviendra, nouveau-né et tout neuf, prêt à nous offrir à nouveau ses présents.
Le cycle des saisons est d’une grande beauté. Sûrement aurais-je du mal à vivre dans un lieu de la terre où les saisons ne seraient pas quatre... j’aime tant le caractère et l’ambiance de chacune.
Avec un faible pour l’automne et ses silences
ses teintes, ses brumes
son abondance
son corps de femme généreuse...
la gaillarde conteuse