Le jardin du 1er Août
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Le jardin du 1er Août
Je suis enfin arrivée à photographier un monstre poilu. Entendez par ce nom un insecte du genre gros bourdon, bleu marine et poilu que nos enfants, petits, avaient baptisé « monstre poilu. » Ce qui lui allait fort bien, car il est gros et que son bourdonnement est fort et grave. Mais aujourd’hui, pour vous en parler, j’ai fait quelque recherche et je peux vous dire que c’est un Xylope, de l’ordre des hyménoptères. Quand je l’ai entendu, je lisais sur un banc à l’ombre, tout près d’une passiflore. Il s’est posé sur une de ses fleurs et sa teinte bleue, si joliment assortie à la fleur m’a enchantée. Ça y est, j’ai de lui un portrait, je suis contente !
Et voici la fin de l’histoire de Jack...
L’ogre était assis dans un fauteuil... il tenait sur ses genoux une guitare en or, décidément ! Et cet instrument tout en or avait une âme en or et il en sortait des mélodies et des paroles qui auraient enchanté les monstres les plus monstrueux de toutes les histoires, s’ils avaient été là.
L’ogre cette fois sentit l’odeur du garçon, il appela sa femme et tous les deux fouillèrent l’armoire, sûrs de le trouver dedans. Mais l’autre sortit de sous la bassine de cuivre, discrètement, vola cette guitare qui lui faisait envie et courut comme si sa vie en dépendait. Et de fait sa vie en dépendait, car les deux autres lui couraient derrière, le long de la route, ils se rapprochaient bien et en glissant sur la tige Jack les entendit se glisser après lui. Sa mère était à fendre du bois - quelle chance - Jack lui arracha la hache puis il coupa rageusement la tige filandreuse et là, dans le jardin minuscule, on vit s’écraser :
L’orgre de trois tonnes qui éclata comme un vulgaire sac de grains
La géante, molle comme une courge pourrie, qui s’étala sur le fumier
La route blanche qui tomba d’un coup sec en glissant comme un ruban de soie
Le palais, qui ressemblait soudain à une pièce-montée de mariage, tout en choux à la crème, avec des dessins de sucre rouges et bleus !
Ce gâteau-là Jack et sa mère le mangèrent, avec tous leurs voisins, il était délicieux.
J’étais à cette fête. Nous avons passé une soirée d’enfer et vous me croirez si vous voulez, la poule aux oeufs d’or est un vrai prodige, je l’ai vue, c’est vrai, mais si un jour vous avez l’occasion d’entendre la guitare de Jack, vous n’oublierez jamais, jamais ça.
Le plus magique dans cette histoire
Je vous le dis, c’est cette guitare
Allez mes amis, si ce conte s’arrête là
Pour Jack l’abondance ne s’arrêtera pas
Sachez que les paresseux
Sont bien-aimés des dieux
Behold a wonder here
Love hath receiv’d his sight
Which Many hundred years
Hath not beheld the light
la gaillarde conteuse