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Épisode 11 : le baiser

Épisode 11 : le baiser

Published Jun 28, 2024 Updated Sep 24, 2025 Romance
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Épisode 11 : le baiser

POV Lili


Il m’embrassait. Logan m’embrassait. Et je le lui permettais. Pire, je n’avais aucune envie de lui résister, lui rendant son étreinte avec toute l’ardeur qui m’habitait. Mes paumes sur son torse musclé, les doigts s’accrochant à son tee-shirt, hésitant à le repousser ou à l’attirer encore davantage vers moi.


Enivré par un désir incandescent, il intensifia le baiser brisant la barrière de mes lèvres pour glisser sa langue dans ma bouche. Il était implacable. Sauvage, mais empreint d’une délicatesse troublante.


Pendant un bref instant, nous étions seuls au monde. J’étais une lycéenne ordinaire, qui se laissait emporter par ses émotions, dans les bras de celui qui faisait battre son cœur. Mes mains, comme animées de leur propre vie, jouaient dans les cheveux soyeux de Logan.


Pour la première fois depuis une éternité, je goûtais à la légèreté du bonheur. Je me sentais bien. Audacieuse. Mais tout bascula lorsque ses lèvres, chaudes et douces, quittèrent les miennes pour tracer un chemin ardent le long de ma mâchoire puis caressant avec tendresse mon cou. Des souvenirs enfouis de cette nuit-là resurgirent sans crier gare, inondant mon esprit d’horreur et de peur.


9 mois avant


Tu sens tellement bon, bébé, me souffla Éric avant de prendre le lobe de mon oreille entre ses dents. J’ai envie de toi et je sais que c’est pareil pour toi.


Il passa une main sous ma robe et arracha ma culotte d’un geste violent. Un cri de douleur m’échappa, alors que mes ongles s’enfoncèrent dans ses biceps.


Arrête, Éric, suppliai-je en vain.


Je me débattais avec ardeur, cherchant à me libérer de son emprise oppressante, mais il était trop puissant pour moi. Je me sentais de plus en plus faible, épuisée, et bien que mon être eût envie de lutter, de le repousser, je n’y parvenais pas. Je n’avais pas envie de ses caresses ni de ses baisers. Pas comme ça. Pourtant, une étrange chaleur m’embrasait, comme si mon corps était en feu. Mes jambes devinrent molles et je n’eus d’autre choix que de m’abandonner contre le torse d’Éric.


J’aime quand tu te laisses faire, Lili. Tu es si belle.


Il me poussa sur le lit et remonta ma jupe sur mes hanches. Sa main s’introduisit avec force entre mes cuisses, m’arrachant un râle qu’il interpréta comme un signe d’excitation. De consentement. Sans plus attendre, il déboucla sa ceinture, fit glisser son pantalon et son caleçon à ses pieds et se jeta sur moi, les pupilles dilatées et les joues rougies par le désir.


― Non ! Arrête ! criai-je en revenant au moment présent.


Rassemblant mes pensées malgré mon état de panique, le souffle court et l’esprit embrumé, je repoussai Logan avec une force désespérée et fuyais la salle de bain comme si un monstre me poursuivait. Dans ma course, je percutai quelques silhouettes sans même les voir, leurs cris et insultes se dissolvant derrière moi, jusqu’à trébucher sur Anny au rez-de-chaussée.


― Lili, je te cherchais. Tu as…


Ses yeux rencontrèrent les miens, luisants d’une terreur glaciale. Son regard me scruta rapidement et une inquiétude meurtrière marqua ses traits.


― Je vais le tuer, s’emporta Anny en se dirigeant vers l’étage.


Je la retins doucement par la main, ma voix tremblante murmurant que je souhaitais seulement rentrer. Que je ne pouvais supporter de rester ici une minute de plus. En réponse, elle m’offrit un sourire chaleureux, empreint de sincérité et de compassion, et sans un mot, elle me ramena chez moi.


POV Logan

Lorsque je réalisai enfin ce qu’il venait de se produire, je me précipitai hors de la salle de bain, à la poursuite de Lili. Je devais la rattraper et m’excuser. Je ne pouvais pas la laisser partir. Pas dans cet état. Pas après ce baiser. Elle me l’avait rendu avec une telle passion. Une telle ferveur. Personne ne m’avait jamais embrassé de cette façon. La douceur de ses lèvres sur les miennes me hantait. Mon cœur battait la chamade, incapable de se calmer. Et ce gémissement quand je l’avais mordue pour qu’elle ouvre la bouche. Pour qu’elle m'invite à entrer… j’avais failli jouir sur place. Putain ! Le grand Logan, éjaculateur précoce à cause d’un simple baiser.


― Tiens, tiens, mais qui va là ?


Morgan enroula ses bras autour de mon cou et colla son corps moulé dans une robe rouge qui ne laissait rien à l’imagination contre le mien, frottant honteusement son bassin contre mon entrejambe douloureusement durci. Dans un soupir de frustration, j’essayai de la repousser. Je n’avais aucune envie de perdre mon temps en sa compagnie. Mais elle ne semblait pas de cet avis.


― Dégage, Morgan. Tu ne m’intéresses pas… pestai-je.

― Oh, mon petit chéri… chuchota-t-elle à mon oreille. Nous formons un couple parfait et je sais que tu me désires. Tu ne peux pas cacher l’effet que je te fais…


Elle caressa mon érection à travers mon jean et son contact me fit frissonner de dégoût. Sa voix horripilante, ses ongles griffant ma peau et son sourire aguicheur me collaient la chair de poule.

D’un geste brusque, j’attrapai ses poignets pour me dégager et l’éloigner. En reculant, elle percuta une de ses amies et s’étala sur le sol, sous le regard amusé des quelques mecs qui nous entouraient. Sa jupe haut sur ses cuisses, ses cheveux en désordre et son expression livide de rage offraient un spectacle pitoyable.


Je ne pris pas la peine de lui présenter mes excuses ni de l’aider à se relever. Elle n’avait pas besoin de moi, l’un de ses admirateurs se ferait très certainement un plaisir de jouer les chevaliers servants.


― Logan, tu vas me le payer ! siffla-t-elle alors que je lui tournais le dos.


Je l’entendis hurler et taper des pieds comme une petite fille capricieuse, et une satisfaction sauvage me réchauffa la poitrine. Avec un peu de chance, ce soir, Morgan a enfin compris le message.

Malheureusement, je ne pus savourer plus longtemps cette maigre victoire. Un coup dans l’estomac me stoppa net dans ma course, avant même d’atteindre les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée.


― Qu’est-ce que t’as foutu, putain ? explosa Steve en m’empoignant par le tee-shirt et me projetant contre le mur.


D’un mouvement agile, je me libérai sans effort et toisai Steve et Ethan du regard quelques secondes avant de baisser les poings et de capituler. Honnêtement, je ne savais pas ce que j’avais fait de mal. Lili avait l’air terrifié en partant et j’ignorais pourquoi, mais une chose était sure, je n’allais pas en parler avec eux au milieu de ce couloir. Pas avec tout ce public.


― Rien, OK… soupirai-je.


Ryan apparut derrière Steve et attrapa nos amis par les épaules dans une embrassade bienveillante, tentant de les calmer.


― C’est bon les gars. Elle va bien. Anny la ramène chez elle. Elle est juste malade. Un peu trop d’alcool, expliqua-t-il.

― Quand on est juste malade, on dégueule et on titube. On part pas en courant comme si on venait de rencontrer le diable en personne, s’emporta Ethan en me lançant un regard furieux et méprisant.

― C’est bon, OK ?! Foutez-moi la paix, râlai-je. Je ne l’ai pas violée ni forcée à quoi que ce soit. Elle m’a explosé le nez et m’a aidé à stopper le saignement. C’est tout.


Je les contournai, non sans un coup d’épaule à Ethan, descendis les escaliers en ignorant leurs accusations et injures. À mon passage, quelques mecs, chargés de bière et de testostérone, me sifflaient et m’applaudissaient comme un putain de héros, mais je n’y prêtai pas attention. Entre l’excitation de ce baiser inattendu, le frisson de voir Morgan humiliée, et la colère et la déception après cette altercation avec ceux que je croyais être mes amis, l’adrénaline me consumait. Chaque fibre de mon être voulait agir, mais ce n’était ni le lieu ni le moment. Déclencher une bagarre ici juste pour apaiser mes nerfs à vif était tout sauf une bonne idée !


Après avoir récupéré mes affaires, je quittai la maison en claquant la porte derrière moi. Lorsque je fus enfin seul, je fermai les yeux pour prendre une profonde inspiration. L’air glacé de la nuit s’engouffra dans mes poumons avec une brutalité déconcertante et le froid mordait la peau exposée de mes bras et de mon visage. Une sensation à la fois désagréable et illusoirement vivifiante.


J’enfilai ma veste et sortis mes clés avec une certaine lassitude, avant de quitter le porche. D’ordinaire, je laissais ma voiture à l’abri dans le garage sur la droite, mais pas ce soir. Ce soir, je n’avais pas eu le courage de passer l’imposant portail noir. Bien trop conscient de mon comportement déplorable envers mes coéquipiers de ces dernières semaines. Ce soir, je m’étais contenté d'emprunter l’entrée, comme un invité quelconque.


J’errai dans la rue, sous la lumière blafarde du clair de lune, me dirigeant lentement vers ma caisse. Je revivais ce baiser dans ma tête, m’efforçant désespérément de comprendre ce que j’avais pu foirer. Ce qui s’était passé entre Lili et moi semblait si flou. Si fou. Mes idées étaient embrouillées. Je me sentais totalement perdu et éprouvais un besoin cruel d’en parler avec mes amis. Bordel !


― Logan ! Attends ! cria Ryan en courant après moi.


Ignorant sa présence, je m’adossai contre la portière de ma voiture, les bras croisés sur ma poitrine et le regard fixé sur le ciel sombre. Il prit place à mes côtés, marquant une pause avant de laisser échapper un soupir bruyant et agacé.


― Je vais aller voir Lili demain après l’entraînement, m’annonça-t-il. Je suis pas certain que tu devrais venir. On sait tous les deux que j’ai menti et que Lili n’avait pas la gueule de bois. Elle était en était de choc quand elle m’a foncé dedans, là-haut. Elle ne m’a même pas reconnu ni entendu quand je lui ai couru après en l’appelant.

― T’insinues quoi ? crachai-je plus qu’énervé qu’on me prenne pour un tel connard.

― Absolument rien, mec, me répondit Ryan avec un sang-frois surprenant. Mais je vous ai vus sortir de la salle de bain. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous et j’ai envie de te faire confiance, mais ça l’a sacrément secoué.


Je pris une profonde inspiration et me laissai glisser le long de la carrosserie pour finir le cul dans l’herbe, au bord de la route. J’attendis qu’il me rejoigne avant de reprendre la parole d’une voix pleine de doutes et de remords.


― On s’est embrassé…


Ryan resta muet. Contre toute attente, il n’explosa pas de colère. Il ne me frappa pas. Il était immobile, les poings serrés, exigeant en silence la suite de mes explications.


― C’était électrique et putain de chaud. Maladroit et brutal. Aucune nana ne m’avait embrassé comme ça. Je… [soupir] C’était pas prévu. Je voulais juste lui proposer un verre sur la piste et comme elle ne m’entendait pas, j’ai posé ma main sur sa taille. Ni trop haut, ni trop bas. Et en guise de réponse, elle m’a foutu un putain de coup de tête dans le nez.


Il explosa de rire, se moquant ouvertement de moi.


― Te fous pas de ma gueule, mec ! m’exclamai-je. Bref… quand elle m’a reconnu, elle s’est mise dans tous ses états. Elle a attrapé ma main et m’a emmené direct à l’étage dans cette salle de bain. Elle a pris soin de moi. À part Anny et ma mère, personne n’avait jamais fait ça pour moi… et puis on a discuté. Elle m’a avoué qu’elle ne supportait plus d’être une victime. Lili, une victime… ça m’a foutu dans une rage pas possible. Et j’ai voulu lui faire comprendre qu’elle était plus que ça. Tellement plus… Je me suis approché et elle ne m’a pas repoussé. Elle était magnifique. Fougueuse. Le souffle court, les yeux presque noirs. Et quand elle a regardé mes lèvres, un truc en moi s’est brisé et j’ai craqué. Je n’ai pas résisté. Et elle m’a rendu mon baiser. J’ai pas rêvé, je te jure…

― Je te crois, avoua Ryan sans bouger.

― Merci, mon pote, expirai-je rassuré.

― Mais je pense toujours que tu ne devrais pas venir avec nous demain. On ne sait pas comment elle va réagir. C’est déjà assez tendu avec Ethan et Steve. Je passerai te voir après. De ton côté, profites-en pour arranger les choses avec Morgan. Elle va vouloir se venger pour ce soir, et elle va pas te rater ! se réjouit-il. Je serais toi, je surveillerais mes arrières et je vérifierais mes boissons, mes produits dans les vestiaires, mon casier…

― Fais chier !

― Qui aurait cru que tu finirais par succomber à son charme ? ria-t-il en me donnant un coup dans l’épaule.

― Pas moi, concédai-je.

― Bon, je te laisse. Je vais calmer les gars et demander des news à Anny. Bonne nuit, mec. Et évite de faire une autre connerie d’ici demain !

― Ouais… grommelai-je pour moi-même.




Texte de L. S. Martins (60 minutes chrono, sans relecture).

Image par Ali Muhammad de Pixabay

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