Partie 2 : La remise en question - Chap. 1 : L'actualité, une occasion rêvée
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Partie 2 : La remise en question - Chap. 1 : L'actualité, une occasion rêvée
Certes, je viens de me livrer à mon tour à un exercice dangereux que je venais pourtant d'être la première à dénoncer : celui d'extrapoler le présent pour tenter de deviner ce que pourrait être l'avenir. Un exercice dangereux par manque de connaissance et de maîtrise de tous les paramètres en jeu, qui fait qu'il y a toujours un petit grain de sable que personne n'attendait pour gripper la belle mécanique apparemment si bien huilée.
En effet, on en a fait des projections en son temps sur ce que pourraient être 2020 et sa décennie, mais avant l'apparition du SARS-CoV-2 à la fin de 2019 en Chine, qui aurait pu prévoir le COVID-19 ?
Avant le 24 février 2022, qui prévoyait la guerre d'Ukraine ?
Avant le 7 octobre 2023, qui prévoyait le carnage actuellement en cours dans la bande de Gaza ?
Là encore, pas grand monde.
Les plus conspirationnistes d'entre nous diront que certaines officines plus ou moins occultes avaient calculé tout cela, y compris la stratégie pour provoquer les événements, bien longtemps à l'avance, et qu'il existe même des preuves, ou tout au moins des indices, de plans bien précis allant en ce sens.
Chacun en pensera ce qu'il voudra, mais une chose est certaine, c'est que tous ceux qui faisaient au début de ce siècle - ou à la fin du précédent - des projections sur 2020 et sa décennie n'avaient rien de tout cela à l'esprit, et ceux qui parlaient desdites projections - dans les médias ou ailleurs - encore moins.
Il n'en reste pas moins que ces événements ont non seulement changé pas mal de choses en ce monde, mais aussi remis beaucoup d'autres choses en question. Et parmi les remises en question les plus fréquemment évoquées figure notre "nomadisme moderne", autrement dit notre mobilité et notre façon de voyager et plus largement de nous déplacer.
Certes, le COVID-19 et le confinement qui s'en est suivi ont fourni l'occasion rêvée pour le faire, mais en réalité, il y avait déjà pas mal de temps que plus d'un avait une attitude pour le moins ambiguë par rapport à la mobilité.
Ambiguë, oui. Parce que tout le monde veut bien garder sa liberté de circuler, continuer à aller où il veut quand il veut en y mettant un minimum de temps - en attendant peut-être cette époque encore lointaine où il sera possible de se téléporter... - mais en attendant, tout le monde aussi se plaint du bruit des véhicules, du bétonnage de la nature, du manque d'espaces verts dans les villes qui étouffent sous les rues et sous les parkings, de la pollution, des ponts et viaducs qui selon certains gâchent les paysages (mais pas selon d'autres qui y voient plutôt des prouesses architecturales et, oui, parfois, de véritables œuvres d'art), du prix de l'énergie et de sa raréfaction, du tout-pour-l'automobile, des bouchons sur les routes, des banlieues-dortoirs, du métro-boulot-dodo, des problèmes environnementaux, et j'en passe... mais sans réaliser, ou sans vouloir réaliser, que tout cela fait partie de la rançon des progrès techniques qui leur assurent cette mobilité, cette liberté de bouger à leur guise, à laquelle ils tiennent tant. Comme dirait quelqu'un, on ne peut pas faire d'omelettes sans casser des œufs, et il y a un prix à payer pour tout. Ainsi va le monde. Or il semble bien que le problème, ce soit que tout le monde veuille bien manger son omelette, mais que personne n'accepte que des œufs doivent être cassés pour cela... mais que personne non plus ne soit prêt à renoncer à son omelette, même s'il se dit que ça permettrait d'épargner des œufs... donc au final on tourne en rond.
Crédit image : © Chalabala - Adobe Stock
Surf Xi 2 mesi fa
Ah ah ! L'image de l'omelette est bien trouvée !
J'ai l'impression que votre chute ouvre, au delà du voyage, sur le développement humain en général ; [?]
dans quel cas je ressens également comme une 'obligation' de casser des oeufs, y compris quand ce n'est pas nécessaire et souvent à mon corps défendant.
Par exemple, pour en revenir à mobilité/confinement :
tout le monde doit être confiné en même temps ; puis tout le monde à nouveau sur les routes en même temps ; puis dans l'avion/train/voiture pour les vacances etc.
Ce 'tout le monde doit faire la même chose en même temps, tout le temps, de plus en plus et de plus en plus vite' me fait l'effet d'une 'force accélératrice' [vers un trou noir ?], en tournant en rond dans la grande omelette de la vie :-)
[oups, encore un long commentaire... sorry!]
Arthyyr 2 mesi fa
Le futur du voyage, le futur de la mobilité, le futur du mouvement et notre aspiration à en jouir librement. C'est un projet de reflexion et d'écriture ambitieux. Merci pour le partage.