25
Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
25
Damian
Les premiers jours furent teintés de festivités débridées, de sexe effréné et de filles plus différentes les unes que les autres. C’était comme si je cherchais à me perdre dans ce tourbillon incessant, à noyer mes pensées et mes doutes dans une mer de plaisirs superficiels. Chaque nuit apportait son lot de nouvelles conquêtes, de visages éphémères qui ne laissaient aucune trace, comme si l’absence de toute connexion véritable était la seule chose que je pouvais tolérer.
Les fêtes s’enchaînaient, bruyantes et colorées, une parade de décadence où les rires éclataient sans retenue, où l’alcool coulait à flots et où les lumières aveuglantes masquaient la vacuité de tout cela. Chaque femme était différente de la précédente, et pourtant, elles finissaient toutes par se ressembler, une succession de rencontres sans lendemain, sans profondeur. C’était une danse sans fin, une fuite en avant où l’instant présent était la seule chose qui comptait.
Mais malgré tout, je ne parvenais pas à me débarrasser de cette sensation de vide qui me rongeait. Les sourires, les caresses, les corps enlacés dans l'obscurité, tout cela n’était qu’une façade, une tentative désespérée de combler un manque que je n’osais pas affronter. Parce qu’au fond, je savais que ce n’était pas ce que je cherchais, que ce tourbillon de plaisirs immédiats ne faisait que masquer une solitude plus profonde, plus insidieuse.
Et chaque matin, quand la fête se terminait, je me retrouvais seul avec moi-même, confronté à cette réalité que je m’efforçais d’ignorer. Les premiers jours furent un enchaînement de distractions, de tentatives pour étouffer ce que je ne voulais pas admettre. Mais même au milieu de cette frénésie, je ne pouvais pas échapper à la vérité qui se cachait derrière chaque sourire forcé, chaque étreinte sans lendemain.
Puis il y a eu cette fille. Elle ressemblait à Arya de manière troublante. La couleur de ses cheveux, la forme de ses yeux, même le goût de ses lèvres. Pendant un instant, j’ai presque cru que c’était elle, que d’une manière ou d’une autre, elle était revenue vers moi.
— Pardonne-moi, Arya, murmuré-je, le cœur serré.
La femme me regarde, interloquée, ses yeux écarquillés par la surprise. C’est à ce moment-là que la réalité me frappe de plein fouet. Ce n’est pas elle. Ce n’est pas Arya. Cette illusion que je me suis construite s’effondre brusquement, me laissant face à une vérité que je ne peux plus ignorer.
Pris d’une soudaine réalisation, je la pousse brutalement sur le côté, l’esprit en ébullition. Je me lève en trombe, mon cœur battant à tout rompre, comme si je fuyais quelque chose d’invisible mais terriblement présent. Les murs semblent se refermer autour de moi, et je sens une vague de panique monter.
Je ne peux plus continuer comme ça. Je ne peux plus fuir, me cacher derrière ces masques que je porte depuis trop longtemps. Ce moment de confusion, cette erreur que je viens de commettre, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
J’ai besoin d’aide. Je dois voir un thérapeute.
Cette pensée s’impose à moi avec une clarté douloureuse. C’est un aveu que je repousse depuis des années, mais il n’y a plus de place pour le déni. Je ne peux pas continuer à me perdre dans des plaisirs éphémères, à essayer de combler un vide que je ne comprends même pas.
Je dois affronter mes démons, et je sais que je ne peux pas le faire seul. Arya m’a montré à quel point je suis fragile, à quel point je suis brisé. Et si je veux me reconstruire, je dois commencer par accepter que j’ai besoin d’aide, que je ne peux pas continuer à me cacher derrière cette façade de contrôle.
Sans un mot de plus, je quitte la pièce, laissant derrière moi cette femme. Il est temps de faire face à la réalité, de cesser de fuir. Parce que si je ne le fais pas maintenant, je sais que je ne m’en remettrai jamais.
San Francisco n’offre que peu d’anonymat. Prendre les transports en commun est bien trop risqué pour quelqu'un avec ma notoriété. Je ne peux pas me permettre de croiser des fans, de me retrouver au centre de l'attention alors que je suis au bord du gouffre.
Je sors mon téléphone, mes mains tremblent légèrement, et compose le numéro de Logan. Il est l’un des rares en qui j’ai suffisamment confiance pour lui demander de l’aide sans avoir à m’expliquer.
— Logan ? J’ai besoin de toi, mais tu ne dois en parler à personne. Je t’envoie une adresse, viens me chercher, dis-je d’une voix plus faible que je ne l’aurais voulu.
Il y a un moment de silence à l’autre bout du fil, puis Logan répond, sa voix empreinte d’une inquiétude à peine voilée.
— Je suis en route, Damian. Donne-moi l’adresse.
Je lui envoie rapidement ma localisation, puis j’attends, le cœur battant, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Les minutes semblent s’étirer, chaque seconde pesant sur moi comme une éternité. Lorsque Logan arrive enfin, je monte rapidement dans la voiture, évitant son regard, trop honteux de ce que je suis sur le point de faire, mais sachant que c’est nécessaire.
Le trajet se fait en silence. Logan ne pose aucune question, mais je sens son regard peser sur moi de temps en temps, comme s’il essayait de comprendre ce qui se passe. Je lui en suis reconnaissant de ne pas insister, de simplement être là, présent sans jugement.
Finalement, il s'arrête devant une petite clinique discrète, un endroit que le groupe connaît bien. C’est là que nous avons tous été envoyés à un moment ou à un autre, pour nous remettre sur pied, pour traiter ce que nous préférions ignorer. Logan coupe le moteur, et je sens le poids de l’instant.
— Tu vas t’en sortir, murmure-t-il, brisant enfin le silence. Prends le temps qu’il te faut.
Je hoche la tête, incapable de répondre, trop submergé par l’émotion. J’ouvre la portière et descends, sans un mot de plus. Je sais que Logan respectera ma demande, qu’il n’en parlera à personne d’autre. Il m’a amené ici, et c’est à moi de faire le reste.
Je pousse la porte de la clinique, l’odeur familière de désinfectant me frappant immédiatement. On m’accueille, on m’oriente vers une salle d’attente, mais tout cela se fait dans un flou. Mon esprit est ailleurs, déjà en train de lutter contre les pensées sombres qui menacent de m’engloutir.
Peu de temps après, un thérapeute entre, un visage familier pour le groupe, et me conduit à son bureau. Les mots commencent à s'échapper, maladroits, confus, mais ils sortent. Je me livre comme je ne l’ai jamais fait auparavant, avouant mes peurs, mes doutes, et cette douleur que je n’ai jamais su comment gérer.
La semaine qui suit est floue, remplie de séances intenses, de discussions qui remuent des choses que j’ai passé des années à enterrer. Je suis hospitalisé, non pas pour une urgence physique, mais pour une nécessité psychologique. Loin du monde extérieur, je suis forcé de faire face à moi-même, sans échappatoire, sans masque pour me protéger.
Chaque jour est une lutte, mais c’est une lutte que je sais nécessaire. Parce que si je ne me répare pas maintenant, je ne sais pas si j’aurai une autre chance. Le processus est lent, douloureux, mais au fil des jours, quelque chose commence à changer. Ce n’est pas encore la guérison, mais c’est un début, un pas vers quelque chose de meilleur, de plus sain.