17
Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
17
Damian
Arya me suivit, sa main dans la mienne, et cette simple connexion réchauffait l’atmosphère, dissipant un peu du froid qui avait marqué notre dernière rencontre. Je pouvais sentir la chaleur de sa paume contre la mienne, une sensation réconfortante qui contrastait avec les tensions précédentes. Je ne savais pas vraiment pourquoi elle avait accepté de me suivre, mais en cet instant, cela semblait juste.
Je la guide à travers les allées du festival, où le silence règne désormais. Chaque pas nous rapproche du point que je voulais lui montrer, un endroit spécial, d’où la vue sur le festival était tout simplement magnifique.
En arrivant au sommet d'une petite colline, le spectacle se dévoile devant nous. De là, on peut voir tout le festival s'étendre à nos pieds, un océan de lumières et de couleurs vibrant sous le ciel nocturne. Les faisceaux lumineux point le ciel au-dessus de nos têtes, tandis que les structures métalliques des scènes se dessinent en ombres et en éclats lumineux. C’est un panorama qui semble capturer l’essence même de la soirée : une fusion de chaos et de beauté, de bruit et de magie.
Je m'arrête, relâchant doucement sa main pour qu'elle puisse prendre le temps d’admirer la vue. Le silence entre nous est paisible, différent de celui, tendu, de tout à l’heure. Ici, sous les lumières du festival, il y a quelque chose de plus serein, de plus authentique.
— C’est l’un de mes endroits préférés ici, dis-je enfin, brisant le silence tout en gardant les yeux fixés sur les lumières en contrebas. Ça me rappelle que, même au milieu du chaos, il y a toujours de la beauté à trouver, si on prend le temps de regarder.
Je tourne la tête vers elle, essayant de lire dans ses yeux ce qu'elle pense de tout cela. Peut-être que ce moment n’effacera pas ce qui s’est passé plus tôt, mais c'est une tentative pour montrer une autre facette de moi, celle que peu de gens connaissent.
— Pourquoi le chaos rythme autant ta vie, demande-t-elle innocemment.
Je laisse s’échapper un rire léger.
— C’est l'étudiante en journalisme qui me pose la question, ou c’est Arya Jensen ?
Elle est surprise par ma remarque, et je peux voir dans ses yeux qu’elle n’avait peut-être pas réalisé que sa question sonnait comme un interrogatoire. Son expression se radoucit, et je sens que le moment est propice pour partager quelque chose de plus profond, quelque chose qui reflète ce que je ressens vraiment.
— Le monde n’est pas seulement noir ou blanc, dis-je doucement, mes mots se fondant dans le murmure du vent autour de nous. C’est un nuancier de couleurs, de nuances infinies. De même qu’il n’est pas que calme ou violence. Un équilibre se crée quand j’allie le chaos à la douceur.
Je tourne mon regard vers l’horizon, où les lumières du festival dansent dans la nuit. C’est une réflexion que je porte depuis longtemps, une vérité que j’ai découverte à travers ma musique, à travers les hauts et les bas de la vie sur scène et en dehors. Ce contraste constant, cette tension entre des forces opposées, c’est ce qui donne du sens à tout cela. C’est ce qui me pousse à continuer, à chercher cet équilibre, même quand tout semble sur le point de basculer.
Je la regarde à nouveau, curieux de savoir comment elle reçoit ces mots, ces fragments de pensées que je n’ai partagés qu’avec très peu de personnes. Peut-être que, malgré nos différences, elle pourra comprendre ce besoin de naviguer entre deux mondes, de trouver un équilibre dans l’instabilité.
— Parfois, c’est dans ce chaos que je trouve ma paix, ajoutai-je, un léger sourire en coin. La douceur rend le chaos supportable, et le chaos donne à la douceur un sens plus profond.
Je ne sais pas exactement pourquoi je lui dis tout cela. Peut-être que cela lui donnera un aperçu de ce qui se passe dans ma tête, ou peut-être que cela ne fera que la confondre davantage. Quoi qu’il en soit, ces mots sont là maintenant, flottant entre nous, ajoutant une nouvelle dimension à notre rencontre.
Nous restons là quelques instants, silencieux, chacun perdu dans ses pensées, tout en profitant de la tranquillité de ce coin à l’écart. La soirée est loin d’être terminée, mais ce moment de calme a créé un espace pour une compréhension plus profonde entre nous.
— Tu as grandi ici, me demande-t-elle, brisant le silence avec une curiosité sincère.
Je tourne mon regard vers elle, appréciant cette conversation plus personnelle qui émerge. C’est une question qui m'invite à me dévoiler un peu, et j’hésite un instant avant de répondre.
— Je suis né à New York… Mais mes parents ont déménagé ici quand j’avais quelques années, dis-je en regardant le paysage. J’ai fait mes études à Berkeley, également. La plupart de l’année, j’habite sur les routes à travers les Etats-Unis, avec le groupe. C’est pour ça qu’on ne loupe aucun festival ici. Ça m'aide à avoir un endroit où je me sente chez moi.
Arya semble réfléchir à mes paroles, son regard attentif et intéressé.
— Ça doit être étrange, de ne pas vraiment avoir de chez-soi fixe, non ? demande-t-elle avec une compassion inattendue.
Je hoche la tête, un sourire mélancolique se dessinant sur mes lèvres.
— Oui, parfois, c’est le cas. Mais ça a aussi ses avantages. On voit beaucoup de choses, on rencontre plein de gens, et on vit des expériences uniques. Cependant, il y a toujours ce besoin d’ancrage, un lieu où tu peux revenir, même si ce n’est pas toujours évident.
Arya me regarde, les yeux brillants d'une compréhension silencieuse.
— Je suppose que ça doit être difficile de maintenir un équilibre entre la vie sur la route et ce sentiment de stabilité, ajoute-t-elle doucement. De même pour avoir une vie stable, une relation, une vie de famille… Toutes ces choses auxquelles aspire n’importe quel humain.
Je laisse échapper un léger soupir, touché par la perspicacité de ses paroles. Elle a mis le doigt sur quelque chose de vrai, une réalité que je m’efforce souvent d'ignorer.
— Oui, c’est difficile, admis-je finalement. Parfois, je me demande si c’est même possible, pour quelqu’un comme moi. La route t'apprend à être libre, mais elle t’apprend aussi à être seul. Et cette solitude, elle finit par devenir une partie de toi, même quand tu es entouré de gens.
Je croise son regard, cherchant à voir si elle comprend ce que j’essaie de dire, si elle peut saisir cette dualité qui définit ma vie. Elle reste silencieuse, mais son expression est pleine d’empathie.
— Peut-être que ce n’est pas une question de choisir entre les deux, mais de trouver un moyen de les faire coexister, propose-t-elle après un moment. D’accepter le chaos de la route tout en cherchant un endroit, ou même une personne, qui puisse être ton ancrage.
Ses mots résonnent en moi, comme une vérité que je n'avais pas encore envisagée. Peut-être qu’elle a raison. Peut-être que l’équilibre que je recherche ne réside pas dans le choix entre la liberté et la stabilité, mais dans la capacité à naviguer entre les deux.
Je ne réponds pas tout de suite, laissant ses paroles s’installer dans mon esprit. C’est un concept que je n'avais jamais vraiment envisagé, mais qui semble soudainement avoir du sens. Pour la première fois depuis longtemps, je me demande si cet équilibre pourrait vraiment exister pour moi.
— Peut-être, dis-je enfin, un sourire indécis jouant sur mes lèvres. Peut-être que c’est ce que je dois découvrir.