

Falcon-Dog 2 - Chapitre 9
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Falcon-Dog 2 - Chapitre 9
Chapitre 9 : En route !
Le village des épagneuls est progressivement englouti par le crépuscule.
Quelques lanternes diffusent une lumière chaude parmi les huttes.
Un soldalmatien marche d’un pas rapide, son ombre est tremblante. Il rejoint la maison de bois où
repose Mentalos. Son corps inanimé, recouvert d’une lourde couverture, est
confortablement installé. Hors de question de le bouger d’ici, au risque de le troubler.
C’était l’ordre de Falcon-Dog. Ses yeux sont fermés. Immobile, la tête de l’husky
semble fixer le plafond de la maison de bois, comme pour défier le ciel.
— Cher Mentalos, prononce le soldalmatien à voix basse, on espère tous que
vous nous reviendrez bientôt. Au nom de la Révoltruffe, je le souhaite de tout cœur.
Il ferme les yeux et pose sa patte sur la couverture, en signe de respect. Après
cela, le soldalmatien sort pour aller se coucher dans l’aéro-niche, où il retrouve ses
congénères. L’un d’entre eux, un artilleur, est éveillé. Il lui demande :
— Sais-tu ce que l’équipe est devenue, dans le Hurle-Bois ?
— Non, l’Amiral Cabos ne nous a pas contactés.
Un hurlement perce le silence de la nuit. Des frissons parcourent le dos des
Canins. Dans un murmure, le soldalmatien déclare :
— Espérons qu’ils n’ont pas rencontré de bêtes sauvages…
L’aube marque le début d’une nouvelle journée particulièrement difficile. Cela
se ressent dans la lenteur inhabituelle des Canins, au moment du réveil. Dès que
l’équipe est au complet, l’exploration commence sans attendre.
Pendant le voyage, les heures défilent, le froid se fait plus saisissant, la brume
s’épaissit. L’équipe garde le silence en avançant parmi les multiples buissons et
arbres. Jusqu’ici, l’Etranger tient correctement son rôle de guide. C’est lui qui ouvre
la marche, avec son poignard. Lisa se tient à ses côtés, toujours prête à en savoir plus
sur les loups, même si la proximité avec cet individu ne plait pas trop à Mauve. La
louve exprime son désaccord avec des grognements sourds, que Lisa finit par
réprimander :
— Mauve, ça suffit !
L’Etranger se tourne aussitôt, interloqué :
— « Mauve » ?! Est-ce bien son nom ?
— Euh… oui, pourquoi ?
— C’est curieux. Cela me fait penser à ce que j’ai récemment lu, dans le livre
des Cinq Mondes. Il existe une plante incroyable, dans un autre monde qu’Ethélys,
dotée de nombreuses vertus médicinales ! Cette espèce végétale guérisseuse porte le
nom de Mauve officinale.
Son regard se porte sur la louve aux grands yeux violets, qui semble comprendre
que l’on parle d’elle. L’Etranger conclut :
— Le nom est particulièrement juste, pour une louve aux pouvoirs de soin.
Lisa est ébahie. Elle n’aurait jamais pensé à une telle coïncidence ! D’autre part,
les connaissances diverses de l’Etranger lui paraissent aussi inépuisables que l’eau
d’une source…
Petit-à-petit, une ombre se dessine au loin. Il n’est pas aisé de distinguer cette
silhouette à travers la brume. Est-ce un petit animal, un explorateur perdu ou un loup
sauvage ? Ou alors un simple buisson, auquel l’imagination et la peur donnent une
forme de loup ? Impossible d’en être certain. Mauve se met en alerte : cette fois-ci,
ses grognements sont accompagnés de petits cris. L’Etranger s’arrête brusquement ;
les Canins s’immobilisent à leur tour. Ils jettent tous des regards aux alentours.
Cependant, la brume ne leur laisse même pas la possibilité d’apercevoir la silhouette.
C’est donc l’odorat qui règne parmi tous les sens. Mauve a senti un ennemi proche,
sûrement un loup, mais impossible de le localiser précisément. Il peut être tapis
n’importe où, dans la végétation dense du Hurle-Bois. Au beau milieu de cette
ceinture de brume, ce sont les loups qui ont l’avantage.
— Et si c’était pire qu’un loup… ? demande Billy à voix basse, caché derrière
Falcon-Dog.
Les Canins restent silencieux. Ils n’en savent rien, pour ainsi dire.
— Rien de pire qu’un loup, souffle l’Etranger en brandissant son poignard. Le
Hurle-Bois n’a jamais abrité le moindre félin. Ici, c’est le royaume des loups, point
barre.
Billy hésite à proposer une solution insensée et risquée, guidée par la peur : la
fuite. Mais il préfère se taire. Les cris de Mauve commencent à se calmer,
progressivement, quand tout-à-coup, un loup surgit de la brume. Gueule ouverte,
prunelles bleues, poil hérissé, babines retroussées.
Ce loup terrifiant se lance sur Falcon-Dog, qui réagit en moins d’une seconde.
Le super-chien génère un mur de glace pour s’en protéger, ce qui bloque l’attaque
du prédateur. Couché au sol, le loup s’apprête à se relever quand des fléchettes
viennent se planter dans son flanc. Sa tête finit par tomber, ses yeux bleus
s’éteignent. L’Amiral Cabos rassure l’équipe :
— Ce sont des fléchettes somnifères, ne vous inquiétez pas.
Néanmoins, l’Etranger s’en approche avec sang-froid, en expliquant :
— Sachez que, dans le Hurle-Bois, les loups ne dorment jamais.
La tête de la bête sauvage, au même moment, se redresse. Avant que le loup ne
s’attaque à lui, l’Etranger brandit son collier et effectue un mouvement vague. Il
semble que quelque chose d’invisible se produit sous les yeux de tous. Les Canins
sont sidérés par ce qu’il se passe. Mauve semble même hypnotisée. Les yeux du loup
sont fixés sur le mystérieux collier, qui se balance de droite à gauche. Le prédateur
reste parfaitement immobile, puis s’incline. L’Etranger affiche un sourire satisfait.
Il pose son poignard, en signe de paix, et lui parle dans un langage inconnu :
— Garunbadi arrav, la quoryt e ‘tuo. Gturad.
L’équipe des Canins reste sous le choc : ces quelques mots incompréhensibles
semblent avoir convaincu le loup. Celui-ci fait demi-tour, pousse un hurlement
profond, et se met en route.
— Suivons-le, ordonne l’Etranger en reprenant son collier. Il va nous escorter
jusqu’à la Meute sacrée.
Dans les immenses champs qui surplombent la base Spectror, l’ouverture de la
plateforme est déclenchée. C’est une aéro-niche classique qui s’apprête à sortir. Elle
abrite un équipage destiné à rejoindre l’Amiral Cabos et ses équipiers. Tous portés
disparus, les Canins de la mission sont peut-être en danger, selon le Conseil de la
Révoltruffe.
Cependant, au lieu de gagner en altitude pour entamer un long voyage vers le
Hurle-Bois, l’aéro-niche s’effondre brutalement en provoquant un nuage de fumée.
Le vaisseau est incendié. Ses hélices viennent de se faire dévorer par les flammes.
Le souffle de feu provient de ces quelques panthères, qui rôdaient autour de Spectror.
L’aéro-niche s’écrase quelques centaines de mètres plus loin dans les champs, tandis
que son équipage est pris au piège par les flammes. À l’intérieur, la fournaise fait
suffoquer les soldalmatiens et les artilleurs.
Parmi les Canins en danger, le pilote est le seul qui parvient à s’échapper en
urgence de son aéro-niche enflammée. Impossible pour lui de sauver ses coéquipiers.
Le système radio ne pourra pas non plus avertir la Révoltruffe, évidemment. Le
pilote n’a pas le choix : il part en courant vers la base Spectror, à un demi-kilomètre
de distance. Cependant, le Canin est intercepté par une panthère. Le fauve lui saute
dessus avec une rapidité prodigieuse… il n’a rien vu venir. Plaqué au sol, sous les
griffes de la panthère, le pilote ne peut même pas lutter. Sa vision s’efface petit à
petit, en voyant arriver une meute. La dernière image qu’il aura est celle de son aéroniche, un peu plus loin, qui se consume sous le feu des panthères.

