Episode 2 - La phrase aux papillons
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Episode 2 - La phrase aux papillons
Mon prénom résonnait depuis le rez de chaussée et la voix de ma mère me tira d'un sommeil trop court. Je m'habillai en vitesse, fourrai quelques cahiers dans mon sac et pris le chemin de l'arrêt de bus en priant pour qu'il ne soit pas déja passé. Pressée de vivre l'intense, je n'avais d'yeux que pour les moments qui me sortaient de cette vie banale où la routine du lycée m'ennuyait profondément. Les journées me paraissaient longues et une seule chose me réjouissait : retrouver mon clavier et écrire.
18h00, dernier arrêt de bus. Avant d'arriver à la maison, je devais remonter la « Rue de la paix ». Mon père n'était pas encore rentré du travail, ce qui m'assurait quelques heures de calme avant les disputes quotidiennes. J'oubliais rarement de demander à ma mère si elle allait bien, même si je savais à quoi m'attendre chaque soir :
« Salut Maman, ça va ? » Lui demandai-je.
« J'ai pleuré toute la journée mais tout le monde s'en fiche. » Me répondit-elle, d'un air abattu.
Ma mère ne posait que très rarement la question en retour mais j'avais appris à faire avec. Je passais sûrement plus de temps qu'il n'en faudrait à quatorze ans, à écouter ma mère se confier sur ses blessures.
Mon sac eastpak bleu traversa ma chambre brusquement avant d'atterir dans un coin de la pièce, à moitié éventré. J'avais attendu ce moment toute la journée. D'un automatisme naturel, j'allumai mon ordinateur et me connectai à MSN. Ma meilleure amie, Maëlle, m'avait écrit plusieurs messages d'excuse pour son absence de la veille auxquels je ne répondis pas, trop empressée de lui raconter ma rencontre virtuelle avec Tristan.
« Et il m'a dit qu'il était en manque de sexe » pouffai-je.
« Hiii non mais il est pas bien lui » me répondit-elle.
Nous rîmes gaiement de ces quelques échanges loufoques. Le temps passait si vite lorsque je discutais avec Maëlle que j'en oubliai presque de consulter les messages du tchat sur lequel j'avais rencontré Tristan la veille.
« Maëlle !!!! Il m'a écrit » m'exclamai-je.
Le message de Tristan disait « G pa arreté 2 penC à toi ajd ! ». C'est la toute première fois de ma vie que je les sentis se disperser de ma poitrine à mon bas-ventre, les fameux papillons. Cette étreinte est unique au monde, elle vous pince la poitrine avant de vous mordre les entrailles et vous trouvez ça fabuleux. Une sensation inouïe et indescriptible qui traverse le corps à la lecture de quelques mots à peine.
Je m'apprêtai à lui répondre lorsque ma soeur débarqua dans ma chambre - sans frapper, évidemment.
« On mange » ordonna-t-elle.
Je savais que si je ne descendais pas immédiatemment, elle ne tarderait pas à revenir. Je relus la phrase aux papillons une dernière fois avant de refermer tristement mon ordinateur.
Bernard Ducosson il y a 4 mois
"ELIMINATION "ou "ON ELIMINAIT", ça vous parle ?
Noa Mineilit il y a 4 mois
ça ne me parle pas du tout, vous m'expliquez ?
Bernard Ducosson il y a 4 mois
Vos anagrammes parfaites. Peu réjouissant !
Noa Mineilit il y a 4 mois
Ah je comprends ; c’est assez drôle ce n’était pas volontaire - en tous les cas pas pour ce mot là ;) - lourd de sens ? Je vais méditer cela !