Episode 3 - L'orage
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Episode 3 - L'orage
Lors du repas, les discussions se terminaient toujours de la même façon : ma mère reprochait un détail insignifiant à mon père qui finissait par sortir de table pour aller fumer. Elle se mettait alors à pleurer en s'excusant et quittait la table également. Ma soeur et moi débarassions la cuisine avant de regagner nos chambres respectives, lasses de cette ambiance.
J'avais à peine monté quelques marches que j'entendis le bruit fracassant de l'orage suivi d'une pluie torrentielle. Il me fallut quelques secondes pour réagir ... « Oh PUNAISE ! mon ordinateur ! sous le velux ouvert ! ». J'enjambai l'escalier à toute vitesse et me précipitai dans ma chambre. Le précieux objet était complétement inondé et l'eau continuait à ruisseler sur le carrelage bleu. Après avoir rapidement fermé le velux, je tentai de sécher l'ordinateur mais il me fallait le démonter entiérement avant de pouvoir l'allumer à nouveau.
Une boule se formait dans ma gorge, mélange de colère et de peine, j'avais envie de crier ! Pourquoi le destin s'acharnait-il à me retirer mon seul plaisir ? Je trouvais cela injuste avant de me rappeler ma propre studipité d'avoir laissé ce velux ouvert. Plus de musique, plus de Maëlle, plus de tchat. J'utilisai mon téléphone portable pour écrire un message succint à Maëlle (chaque SMS étant payant, il me fallait les économiser) : « ordi abimé ... je técri + tar ».
Un nouveau grondement retentit, étouffé par le vacarme de la pluie. Aprés avoir disloqué l'ordinateur, je l'étalai sur le radiateur en serrant les dents, exaspérée. Je farfouillai dans mes étagères pour retrouver un CD d'Indochine. Hors de question de passer la soirée sans musique. Je branchai nerveusement ma chaine hifi, qui n'avait plus tourné depuis longtemps, et y insérai le disque.
Assise sur le lit, la tête enfouie dans mes bras, je laissais les paroles flotter dans ma chambre sans y prêter vraiment attention. Je regrettais de ne pas avoir répondu à Tristan. Que penserait-il ? Que je lui laissais un 'vu' complétement désinteressé ? « Pauvre idiote » pensai-je.