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Ramène-moi

Ramène-moi

Publié le 15 juil. 2024 Mis à jour le 30 sept. 2024 Poésie et chanson
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Ramène-moi

                         

Je traîne les routes et, du ciel, les gouttes

n'en finissent de tomber.
Et si les pluies sont aux cieux

ce qui perlent de mes yeux,

alors c'est mal barré

pour retrouver lumière

aux derrières des paupières,

des paupières fermées.

Fermées à la lumière,

les paupières n'ont de cesse

de laisser couler.
Les sentiers sont de boue

quand je tombe à genoux

à force d'épuiser
ce qui, dessous l’écorce, me redonne la force,

la force d’avancer.
Quand, au fond de sa cage,

c'est le cœur qui enrage de n’être libéré.
Libéré des maillages et s’enfuir à la nage

vers son éternité.

 

Ramène-moi
auprès de toi
quand je me fais des voyages
des horizons sans rivage.
Ramène-moi
auprès de toi
quand je me rêve géant
mais ne suis que moulin à vent.
Ramène-moi
tout contre toi
quand, dans mon triste dédale,
je deviens poussière d'étoile.

 

Des nuages de poussière

quand mes pas de travers

ne savent plus que traîner
sous le poids de ma chair,

petite vie, ma galère. Ouais, putain, j'ai donné
de mon temps, de mon sang,

moi toujours con sentant

qu'un beau jour arriverait,

ouais, le temps d’oublier

le jardin des possibles que j’avais cultivé.

Sur la planche du supplice

quand les rêves subissent l’ultime châtiment.
Balancés dans la flotte,

noyés en quelque sorte,

oui, dans les flots du temps.
Emporté par les vagues

c'est le cœur qui divague à l'âme qui n’entend
toujours bien ce qu’elle veut

et qui fait comme elle peut

dans les contre-courants.

 

Ramène-moi
auprès de toi
quand je me fais des voyages
des horizons sans rivages.
Ramène-moi
auprès de toi
quand je me rêve géant
mais ne suis que moulin à vent.

Ramène-moi
tout contre toi
quand, dans mon triste dédale,
je deviens poussière d'étoile.

Et alors que les villes allument réverbères

pour tenter de briller,
effort bien inutile sous la lumière stellaire

qu'elles ne peuvent égaler,
je promène tristesse,

ouais, comme un chien en laisse

qui m'emporte parfois.
Qui m’emporte ? Je crois,

que c'est elle qui m'escorte,

et que le chien, c'est moi.


Quand la vie n'est que nuit

et qu'elle nuit à l'envie de la vivre,

la vie
peut s’habiller de mort et abîmer encore

tous ces corps qui se lient.
Quand il n'est que moitié

le cœur peine à trouver,

oui, la bonne cadence.
Comment ne pas tanguer

quand il n'est qu’à moitié délivré de l’enfance…

Puisqu'il faut bien grandir,

grandir puis vieillir, vieillir puis mourir…

Autant mourir avant, oui du temps du vivant, dès à présent partir.
S'il nous est impossible

de faire réalité de nos rêves d'enfance,
à quoi bon continuer

d'arpenter les sentiers de nos désespérances…

 

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

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Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"

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Commentaires (4)

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Madé Ame il y a 3 mois

Très bien écrit. J'aime beaucoup !

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