Que mon amour me pardonne

de ne pas être ce qu’elle croit.

J’ai la faiblesse de ces hommes

qui ne peuvent aimer qu’une fois.

Et si mon cœur se fait volage,

s’il bat pour d’autres sourires,

c’est parce qu’un amour mis en cage

est condamné à mourir.

 

L’amour est de ces sentiments

qui ne savent être exclusifs

parce qu’ils sont infiniment trop grands,

trop beaux pour l’égoïsme

d’un être qui voudrait

enfermer pour toujours

le corps, le cœur et l'âme

dans une prison de velours.

Alors ne me jugez pas

si, moi, je tombe en amour

pour le son d’une autre voix,

d’une autre vie, d’un autre jour.

Pour des lèvres sucrées

et des yeux d'océans

dans lesquels je veux noyer

tout le sérieux, tous les serments.

 

Au royaume des amours secrètes

s'en vont les amants exilés

par le bon sens qui voudrait

les empêcher de s’aimer.

Puisqu’ici tout n’est qu'interdits,

puisqu’ici-bas rien n’est permis

que de respecter les adages

d’une religion d’un autre âge.

 

Moi, je me moque de vos lois,

de vos dieux, de vos croyances.

Du regard de tous ceux-là

qui veulent se donner bonne conscience.

Laissons derrière nous les aigris,

tous les parfaits et leur morale.

Gardons nos amours à l’abri

et retrouve-moi sous les étoiles.

 

À toi que j'aime dans le silence,

dans l’angle mort des miradors.

À toi ma douce renaissance,

mon second souffle, mon autre port.

Puisses-tu m’aimer un peu,

ressentir le manque de moi.

Moi qui me jetterais des cieux

pour un seul baiser de toi.

 

À toi mon impossible,

puisque nos cœurs sont déjà pris

par ces deux êtres invincibles

pour qui l’on donnerait nos vies.

Nous n'avons d’avenir

qu’un amour clandestin.

Mais vivre sans plaisir

c’est un peu comme vivre en vain.

 

À ton sourire, à ton regard,

à ta peau et à ton monde

que je garderai en mémoire

jusqu'à mes dernières secondes.

Je veux dédier ces quelques mots

afin qu’ils nous survivent

après que notre ivre bateau

ait perdu sa dérive.

 

Que mon amour me pardonne

si je ne suis pas ce qu'elle croit.

Si j’ai la faiblesse de ces hommes

qui ne peuvent aimer qu’une fois.

Car si mon cœur volage,

pour toi, de battre, un jour, cessera,

il s’en retournera dans sa cage,

aimé mais prisonnier sans toi.

 

À toi que j'aime dans le silence,

dans l’angle mort des miradors.

À toi ma douce renaissance,

mon second souffle, mon autre port.

Puisses-tu m’aimer un peu,

ressentir le manque de moi.

Moi qui me jetterais des cieux

pour un seul baiser de toi.

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"