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Mal de vivre

Mal de vivre

Publié le 15 juil. 2024 Mis à jour le 30 sept. 2024 Poésie et chanson
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Mal de vivre

                         

On dit qu’ça va, même si l’on chiale,

puisque ça va mais qu’ça va mal,

pour ne pas jeter à d'autres gueules

cette douleur qu’est à nous seuls.

Puisque, bien sûr, elle s’en ira,

un jour ou l'autre tout ira bien.

Le mal de vivre c’est comme des larmes,

c'est comme les vagues, ça va ça vient.

Et chaque jour on se prétend

de l'été ou bien du printemps.

On garde en nous nos longs hivers,

et nos automnes sous les paupières.

On maquille nos saisons,

nos fruits moisis sous des bourgeons,

tout en pensant aux feuilles mortes

qui s’accumulent devant la porte.

 

On dit qu'ça va quand ça ne va pas,

et l'on s’y sent si bien parfois,

le corps laissé à la dérive

dans le confort du mal de vivre…

 

On dit qu'ça va mais on devine,

dans les miroirs, la triste mine

qui joue cache-cache derrière un masque,

c’est carnaval, c’est Halloween.

On peut bien passer le costume,

mettre une cravate à l’amertume.

Quand la vie part en confettis,

même la fanfare joue du fusil.

Alors le cul entre deux chaises,

celle du bonheur, celle du malaise,

tandis qu’le cœur n’sait plus très bien

s’il bat encore, s’il bat pour rien,

on joue un rôle, c’est le théâtre,

la grande comédie de la vie,

c'est du cinoche, c’est du spectacle,

c’est l'opéra des tragédies.

On dit qu’ça va et puis alors,

on dit d’ces choses et pire encore,

que des conneries, des fantaisies,

on dit qu'ça va et on oublie.

Et puis on tombe les déguisements,

lorsqu’ils se font bien trop pesants,

parce qu'ils démangent et nous dérangent,

ou parce qu'ils s’usent avec le temps.

 

On dit qu'ça va quand ça ne va pas,

et l'on s’y sent si bien parfois,

le corps laissé à la dérive

dans le confort du mal de vivre…

 

On dit qu'ça va, c'est bien normal,

faudrait pas brusquer l'animal

qu’on a tenté d’apprivoiser

avec des mots et des pensées.

Une louve quand ça t’mange dans la main,

faut pas lui montrer ta faiblesse,

y a des parfums qui passent pas bien,

qui prennent le pas sur la tendresse.

On dit qu'ça va parce que c'est mieux,

bien mieux pour soi, bien mieux pour eux.

Un p’tit mensonge, c’est pas méchant,

et ça permet d’gagner du temps.

Il est bon nombre de prises d’otages

qu’il serait aisé d'éviter :

un faux sourire sur le visage,

et les otages sont libérés.

Et lorsque vient la petite perle,

que coule et roule goutte de sel

sur les pétales de nos jardins,

comme une rosée chaque matin,

à l'abri de nos silences,

fleurissent les chrysanthèmes noirs.

Dans le fertile de nos douleurs,

le mal de vivre reprend couleur.

 

On dit qu'ça va quand ça ne va pas

et l'on s’y sent si bien parfois,

le corps laissé à la dérive

dans le confort du mal de vivre…

 

Moi, j’voulais pas que tu t'inquiètes,

j’voulais pas t’perdre à être honnête.

Que mes problèmes entaillent les veines

et saignent le corps de nos ‘’je t'aime’’.

J’voulais qu’on reste tous les deux,

j’voulais qu’on soit toujours heureux.

J'voulais faire semblant d'aller bien,

le vague à l'âme ça va ça vient.

J’voulais qu’on s’aime sans se soucier

de ces soucis qui m’obsédaient.

J’voulais d’l’amour, rien que d’l’amour,

diluer l'écume de mes jours.

J’voulais te chanter des sourires,

j’voulais de belles choses à écrire.

J'voulais qu’ not' vie soit un cadeau,

j'te voulais toi, nous voir vieillir.

Je dis qu'ça va même quand je chiale,

parce que ça va mais qu'ça va mal,

pour ne pas te jeter à la gueule

cette douleur qu’est à moi seul.

Puisque je sais qu’elle s’en ira,

qu’un jour ou l’autre tout ira bien.

Le mal de vivre c’est comme les larmes,

c’est comme les vagues, ça va ça vient…

 

On dit qu'ça va quand ça ne va pas

et l'on s’y sent si bien parfois,

le corps laissé à la dérive

dans le confort du mal de vivre…

 

Moi j’voulais pas que tu t'inquiètes,

j’voulais pas t’perdre à être honnête.

Que mes problèmes entaillent les veines

et saignent le corps de nos ‘’je t'aime’’.

J’voulais qu’on reste tous les deux,

j’voulais qu’on soit toujours heureux.

J'voulais faire semblant d'aller bien,

le vague à l'âme ça va ça vient.

J’voulais qu’on s’aime sans se soucier

de ces soucis qui m’obsédaient.

J’voulais d’l’amour, rien que d’l’amour,

diluer l'écume de mes jours.

J’voulais te chanter des sourires,

j’voulais de belles choses à écrire.

J'voulais qu’not' vie soit un cadeau,

j'te voulais toi, nous voir vieillir…

 

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

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Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"

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Commentaires (7)

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Franck Labat il y a 12 jours

Merci Oren, moi ça va.

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Aline Gendre il y a 5 mois

Tellement juste ! A écouter jusqu'au bout pour ressentir son propre cri étouffé !

(modifié)
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Luce il y a 5 mois

le « ça va »… vaste sujet… et la question du personnage qu’on joue également… merciiii

(modifié)
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Oren Le Conteur il y a 5 mois

merci à vous d'avoir pris le temps de lire et/ou d'écouter

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