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J'étais un enfant laid

J'étais un enfant laid

Publié le 15 juil. 2024 Mis à jour le 17 juil. 2024 Poésie et chanson
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J'étais un enfant laid

                         

Je n'étais pas bien grand

ou du moins tout autant

que je me trouvais beau.

C’est te dire à quel point,

lorsque j'étais gamin,

tout me semblait si haut,

hissé sur les pointes,

pour atteindre le rêve

d’une vie merveilleuse,

de mes pieds qui s’esquintent

par ces gestes qui saignent

les orteils des danseuses.

Et je voulais grandir,

pour dépasser d’une tête,

le chêne centenaire

que je voyais sourire,

qui depuis ma fenêtre,

me regardait de travers.

Sans doute qu’il jugeait ridicule

qu’un enfant puisse un jour le courber,

je n'étais pas bien grand

ou du moins pas tellement

lorsque l’arbre est tombé.

 

J'étais un enfant laid

ou du moins tout autant

que peut l'être le monde

qui fait des champs de blé,

des champs du néant

sous le bitume sombre.

C’est te dire à quel point,

lorsque j'étais gamin,

je n’avais pour passion

que de fuir l’humain,

enfermé dans l’écrin

de l’imagination.

La tête dans la lune et mon ciel étoilé

éclairant les images

qui dissipaient la brume,

faisaient glisser la plume

sur tant et tant de pages.

Sur des tapis de neige,

au royaume des proses,

les pensées se reposent…

J'étais un enfant laid

ou du moins imparfait

comme le sont tant de choses.

 

Je n'étais pas bien fort

ou du moins tout autant

que je me trouvais grand,

que tu saches à quel point,

lorsque j'étais gamin,

tout me semblait pesant.

C'était le dos voûté

que je trainais des pieds

et usais mes godasses,

quand le poids d'être né

venait à m’imposer

cette vie dégueulasse.

Et je voulais partir,

comme on prend un bateau,

pour aller voir la mer.

Ne jamais revenir,

et puis suivre l’oiseau

qui deviendrait ma terre.

Sur mon ile au trésor,

y déposer ce corps

que j’avais en fardeau.

Je n'étais pas bien fort

ou du moins pas encore

quand le navire a pris l’eau.

 

J'étais un enfant laid,

ou du moins tout autant

que peut l'être l’amour

qui se plait à briser

le cœur des aimants

depuis l’aube des jours.

C’est te dire à quel point,

lorsque j'étais gamin,

je n'avais de tendresse

qu’envers la solitude,

qui s’donne un mal de chien

pour tenir ses promesses.

 

Et c’est dans les nuages

valsant avec le vent

que je passais mes heures,

tentant de reconnaître,

dans leurs formes abstraites,

un semblant de bonheur.

Quand se ferment paupières

sur des gouttes de sel,

le ciel se fait silence.

J'étais un enfant laid

ou du moins imparfait

comme sont tant de croyances.

 

Je n'étais pas bien grand

ou du moins tout autant

que je me trouvais fort.

C’est te dire à quel point

lorsque j'étais gamin

tout me semblait si mort.

Le chêne centenaire, le bateau à voile,

l’amour et le monde

se donnaient des airs

d’inaccessibles étoiles

pour une tête blonde.

Mais quand l’arbre est tombé,

que l’bateau a coulé,

qu’aurais-je bien pu faire ?

Quand l’amour s’est pointé

et que le monde a tourné

trop vite et de travers.

Je n'étais qu’un enfant,

et en un court instant,

l’enfant s’est perdu.

Je n'étais pas bien grand

ou du moins pas tellement

quand l’adulte est venu…

 

Auteur, compositeur, interprète, guitare/piano et montage vidéo : Oren le conteur

Texte à retrouver dans "Nous n'irons plus voir la mer"

Dossier "Nous n'irons plus voir la mer"

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Commentaires (2)

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Aline Gendre il y a 2 mois

des mots qui nous prennent par la main jusqu'à la fin...

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