Quand sa mémoire s'envole
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Quand sa mémoire s'envole
Confidence de plume - quelques mots d'amour, de nostalgie et d'impuissance face à ces mémoires qui s'enfuient
Quand sa mémoire s’endort, c’est une partie de moi qui s’efface…
Quand elle oublie mon prénom, je ne sais plus qui je suis vraiment.
Elle emporte avec elle des pans entiers de notre mémoire,
de nos secrets, de nos mystères.
Lui ai-je déjà dit “Je t’aime”?
et s’en souvient-elle, seulement?
Elle est de ces gens, rayonnants, solaires,
devenus phares dans l’obscurité,
parce qu’ils en savent, par coeur, toutes les nuances.
Mais sa lumière s’efface,
de crépuscule en crépuscule.
Et j’aimerais, juste un soir,
redevenir petite fille,
pour lui grimper sur les genoux.
Elle est si loin et moi,
je ne suis plus qu’une voix,
dans un étrange combiné.
Mais je ne veux pas qu’on me la prenne.
Oui, c’est la vie, me direz-vous.
Elle est encore là aujourd’hui, parmi les vivants,
sans cette part d’elle, déjà partie, existe-t'elle, encore, vraiment?
Alors, je lui téléphone, bien sûr,
en priant pour qu’un instant elle se souvienne,
et surtout qu’en raccrochant ce ne soit pas notre dernier appel.
Lentement, je la sens s’envoler,
sans pouvoir la retenir,
comme si les anges la réclamaient là-haut.
Comme si ce qu’est devenu notre monde,
lui déplaisait tellement,
qu’elle s’en désolidarisait.
Je maudis chacun des kilomètres,
qui m’éloigne de son sourire,
et de sa maison où j’ai tant de souvenirs.
Et je me maudis, encore, de ne pas sauter dans un train,
pour la serrer dans mes bras, encore une fois.
Mais mon corps m’abandonne parfois ;
ou peut-être est-ce mon courage qui se fait la maille...
Cette nuit, je ne veux plus être grande,
je veux redevenir gamine,
pour retrouver juste un peu,
mes couettes brunes,
et ses yeux malicieux.
Juliette