Déjeuner sur l’herbe
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Déjeuner sur l’herbe
Eddy La Viny, Zouk infernal, 1987.
Impressionnisme
Le Déjeuner sur l’herbe est cette célèbre toile d’Edouard Manet qui fit scandale, non parce qu’elle représentait des femmes nues – l’histoire de la peinture en a vu d’autres – mais parce que ces femmes étaient dehors, en compagnie des messieurs habillés.
Le nu secret, tapi dans les mansardes bohème, dans les ateliers sulfureux, empestant les volutes des paradis artificiels, faisait sa sortie au grand jour. L’impudeur devenait alors indécence et s’exhibait aux yeux des braves gens (braves gens), mais surtout de leurs femmes et de leurs enfants. c’est là que se nicha le scandale.
Code noir
Et puis ces femmes nues au côté d’hommes habillés reçoivent un traitement des plus dégradants, rabaissées au rang d’objets dont on soulève la lèvres pour s’assurer de la santé de la dentition, ou de l’absence de dents à cet endroit précis, selon les lèvres dont on parle.
L’indécence du mâle dominant
C’est une fois de plus le dominant (le mâle, blanc, hétérosexuel) dont le statut n’est nullement menacé mais qui, voulant le faire croire à ses pareils, affirme sa dominance en faisant croire que le dominé est dangereux pour le bel ordre mondial et moral qu’il représente fièrement, et qu’il faut le tuer, au moins symboliquement, en lui retirant son humanité.
Nino Ferrer, Le Sud, 1975.