Approchons nous de l'approche systémique.
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Approchons nous de l'approche systémique.
Le terme système veut dire aujourd’hui l’un et son contraire. En linguistique « système » est un concept à large disponibilité sémantique. Il fut et est parfois synonyme d’organisation cohérente, ordonnée et immuable ne souffrant pour les uns aucune remise en question et pour les autres, éligibles à la disparition. Dans cette acception du terme nous trouvons le système capitaliste, le système communiste, le système totalitaire, le système patriarcal, le système scolaire… Ces institutions se veulent transcendantales mais s’ébrèchent face aux transformations du monde. Elles constituent des forces de rappel pour celles et ceux qui pensent que « c’était mieux avant ». Le besoin de cohérence reste vivace dans un monde qui apparait chaotique.
Avant même l’émergence de la pensée systémique au début du vingtième siècle, le terme entropie fut introduit à partir d'un mot grec signifiant « transformation ». Il signale le degré de désorganisation et de désintégration d’un système.
L’avènement massif de la systémique intervint lorsque les analyses logiques et linéaires en sciences rencontrèrent leurs limites. Pour comprendre des systèmes complexes les chercheurs s’intéressèrent aux éléments constituant un système , à leurs interactions ainsi qu’aux effets écologiques. Dans cette perspective, l’écologie d’un système ne concerne pas seulement la nature. Elle englobe les autres systèmes, leurs contextes, les rapports sociaux, la culture et bien d.’autres effets. L’analyste regarde les arbres et le systémicien y ajoute ce qui se passe entre les arbres : courants d’air, pollen, insectes, mousses…L’abattage ou la plantation d’un arbre produit des effets sur la forêt , sur l’hygrométrie, la température, les bactéries, les vers de terre et autres parties prenantes.
Les applications de la pensée systémique concernent toutes les sciences et plus particulièrement les sciences humaines , sociales, et économiques.
Par exemple, nous savons maintenant en éthologie que l’insertion d’une nouvelle espèce dans un système change la nature du système. Les médecins et les pharmaciens savent que le traitement d’un symptôme engendre des effets secondaires parfois plus préoccupants que le symptôme. En thérapie familiale, l’intervenant ne se focalise pas exclusivement sur l’enfant problème mais aussi sur la contribution de cet enfant à l’équilibre de la famille. Par exemple lorsque les deux parents s’accordent sur leur problème commun, se protégeant ainsi de leurs propres désaccords.
Les premières publications sociologiques mettent à jour les faits sociaux pour comprendre des phénomènes inexplicables à l’aide de causalités simples comme le suicide, les comportements des foules, les croyances religieuses. Elles signalent que le fonctionnement d’une collectivité où d’un groupe dépasse l’entendement de chacun de ses membres. Il existe des synergies créatrices , le résultat d’un groupe étant supérieur à l’addition des contributions individuelles. Surviennent aussi leurs antonymes lorsque qu’un groupe est plus violent et destructeur que la somme de ses membres. Emporté par la foule haineuse, un individu commet des actes qu’il n’oserait imaginer seul.
Un système est autre que la somme de ses composants.