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Jamais 2 sans trois...

Jamais 2 sans trois...

Publié le 15 mars 2021 Mis à jour le 15 mars 2021 Culture
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Jamais 2 sans trois...

Vous trouverez aujourd'hui ma troisième nouvelle en lien avec la musique. Je voudrais faire de cet art le fil rouge de douze nouvelles. N'hésitez pas à me donner donner votre avis...

 

LA MUSIQUE ADOUCIT LES MEURTRES

Costume gris, teint hâlé, silhouette tout à la fois élégante et brutale, Victor Casimirovitch prononça son énième discours de haine en seulement quelques mois. Au sein de l’assemblée politique, galvanisée par ce monologue d’une rare violence, qui ne souffrait aucune contestation, les partenaires de Victor semblaient tout de même comme assommés à chaque fin de ces séances, retransmises sur la chaîne nationale.

Les Syrakrusses, quant à eux, avaient pris l’habitude de ces interventions télévisuelles durant lesquelles leur président de la république finissait toujours par « déraper » outrageusement. Que pouvaient ils y faire ? Peut-être en rire, si l’attitude de l’homme d’État n’était pas qu’une posture lui assurant la supériorité par la peur. Non, il ne s’agissait pas que de mots agitant la haine ! En général dans les quelques jours qui suivaient ces allocutions présidentielles, d’horribles assassinats endeuillaient le pays. Casimirovitch en était directement responsable puisque c’est lui qui soumettait à ses hommes de main les plus aguerris, la liste des personnes à tuer. Le plus souvent les victimes étaient des opposants au régime, issus du milieu des médias. Ce fut encore le cas cette fois-ci. 3 journalistes et une éditrice furent sauvagement assassinés à leur domicile en pleine journée. C’était tout le temps comme ça ! Ici on ne se cachait pas pour tuer.

Seul dans son modeste appartement très propre, qui jurait avec la façade de l’immeuble, monsieur Soljelevitch regardait les actualités ; ce que faisait, quasiment, au même moment tout l’immeuble dans ce bâtiment de 8 étages. Quelques secondes du journal télévisé furent consacrées aux 3 assassinats. Igor écouta cela avec haine. Comme tout le monde, il savait que le coupable était Casimirovitch. Comment stopper cet homme dans sa folie meurtrière ? Que pouvait-il faire, lui le simple musicologue et professeur de musique à l’Académie de musique d’Aizputcou.

Il interrompu sa réflexion pour ranger la table sur laquelle s’entassaient diverses partitions de grands compositeurs Syrakrusses. Un plat à base de pommes de terre et de viande de sanglier mijotait sur une des plaques de gaz du vieux four très bien entretenu. Dans ce pays l’obsolescence programmée ne faisait pas recette et si Igor avait également la chance de manger du sanglier, c’était parce-que son frère était chasseur. Dans ce petit pays la débrouille était une seconde nature.

Après son repas Igor travailla longuement à la préparation de ses cours. De nouveau les partitions s’entassèrent. Il se coucha tard.

L’Académie se trouvait près d’un très joli parc proche de l’opéra et de certaines ambassades. Les cours y étaient de très haut niveau et monsieur Soljelevitch l’un des professeurs les plus appréciés. Ce matin-là Igor débutait une série de leçons sur les chants patriotiques. Au-delà d’un choix personnel, le fait de vouloir transmettre la valeur de ces chansons collait, d’une certaine manière, à l’actualité nationale puisque l’on fêterait dans quelques jours le centenaire de l’indépendance du pays.

« Bonjour Monsieur Soljelevitch »

« Bonjour Kristina. On se voit tout à l’heure »

Kristina était l’une des élèves d’Igor. Elle étudiait le chant lyrique avec passion et avait déjà une très belle voix de soprano. Elle ferait peut-être une grande carrière ?

Le professeur monta par le bel escalier de bois au premier étage du bâtiment. Il poussa la porte de la salle des professeurs. 2 de ses collègues étaient déjà là.

« Tu veux un thé, Igor ? »

« Bonjour Laura ! Oui merci je veux bien »

Dans ce pays, tout ce qui pouvait s’infuser était appelé « thé ». Igor ne savait donc pas ce qu’il allait boire mais c’était une habitude. En Syrakrussie si vous vouliez commencer la journée par des certitudes il fallait être buveur de café. Un peu plus loin dans cette grande salle, Gadek prenaient connaissance de certains documents déposés dans son casier.

« Salut Igor, tu comptes faire quelque chose pour le centenaire de l’indépendance ? »

« Bien sur Gadek, je vais faire travailler mes étudiants sur les chants patriotiques de notre beau pays »

« Toi, tu veux te faire bien voir des dirigeants ? » dit le professeur de direction d’orchestre en riant.

« Non je ne crois pas. Ce serait plutôt l’inverse. Nos chants patriotiques ne parlent que de nature, de sérénité, du rapport au divin… Jamais de guerres, de mise en avant d’un pouvoir et de haine. En fait, je hais Victor Casimirovitch »

« Eh bien nous sommes au moins 2 ! »

 « 3 », dit timidement Laura.

L’heure des cours commença. Monsieur Soljelevitch aimait transmettre. Il vivait comme une mission le fait de partager son savoir et encore plus dans un pays où trop savoir pouvait être dangereux. Certes l’homme n’enseignait que la musique mais ne se privait pas de temps en temps de faire quelques incursions vers le domaine de la géopolitique. À la fin du dernier cours Kristina vint le rejoindre.        

« Monsieur je voulais vous dire que les chants patriotiques c’est vraiment une bonne idée. Si vous êtes d’accord j’aimerai pouvoir en chanter un ou 2 pour la fête du centenaire de l’indépendance »

« Heu… Kristina pour la fête je ne suis pas sûre mais… »

La jeune femme l’interrompit « Ne vous inquiétez pas j’en parlerai à Victor » Elle ne laissa pas à son professeur le temps de répondre et sortit précipitamment de la salle de classe.

« C’est qui ce Victor ? » se questionna Igor.

17h30. Dans ce pays il faisait déjà nuit depuis plus d’une demi-heure. Certains élèves en sortant de l’Académie avaient l’habitude le vendredi de se retrouver dans un des vieux cafés de la capitale. L’ambiance y était toujours chaleureuse. Monsieur Soljelevitch, lui, grimpa dans sa voiture et regagna sa banlieue. Il avait froid. Sur son trajet il pensa qu’il prendrait bien des vacances. Non qu’il fût épuisé par son travail, bien qu’il travaillât beaucoup. Mais parce qu’il était fatigué par la violence de son pays. Celle-ci lui donnait l’impression de ne rien maitriser. Il aimait pourtant les traditions Syrakrusses, la belle nature sauvage qui l’entourait, les grands personnages historiques et les grands artistes qui avaient fait briller son pays vers d’autres contrées. En ce moment tout cela semblait si loin… Sa terre était corrompue et la politique y était autoritaire depuis déjà une bonne dizaine d’années.

Igor replongea dans les partitions patriotiques puis changea de registre. Il partit à l’assaut de celles du grand Shaustakoveen et de ses belles symphonies. La musique avait cette capacité particulière de nous faire passer très vite d’un état à un autre et c’était ce dont le musicien avait besoin ce soir, retrouver une certaine sérénité !

 

La série de cours sur les chants patriotiques avançait. Ce matin-là Kristina arriva à l’Académie de fort mauvaise humeur. Comme à son habitude elle attendit la fin du cours pour échanger avec son professeur.

« Oui Kristina, que puis-je pour toi ? »

« Hier soir après avoir eu Victor au téléphone il s’est fâché et… »

« Écoutes ! Cela fait plusieurs fois que tu me parle de Victor mais je ne sais pas qui il est »

« C’est mon oncle »

« Ah, tu es donc fâché pour une histoire de famille…Je ne suis pas sûre d’être concerné ? »

« Bien sûr que si ! Il veut vous tuer »

« Quoi ?! »

C’est alors que Kristina expliqua à Igor que son oncle Victor était en fait, Victor Casimirovitch. Un long frisson parcouru le corps du professeur. Pourquoi le Président lui en voulait-il ? Sa vie n’allait devenir qu’un îlot d’angoisses ! Il voulait savoir si son élève savait approximativement à quel moment il devait s’attendre au pire. Bien sûr que non ! Mais elle avait cependant un indice et pourrait certainement le prévenir quelques jours avant si elle était attentive à l’attitude de son oncle. Monsieur Soljelevitch lui suggéra de l’être. Il essayait de garder son sens de l’humour. Cela avait toujours été le cas dans les moments difficiles.

« Vous savez », dit Kristina « en général, lorsque Victor décide que quelqu’un va mourir, il écoute pendant une semaine la même musique tous les matins à 10h00. Il s’agit de Carmina Burana. Je suis à peu près sûr qu’il ne l’a pas encore écouté »

« Tant mieux. Mais tu sais pourquoi il écoute ça ? »

« Non »

« Tu devrais lui demander ! »

« J’y penserai », répondit Kristina un peu énervé « Mais surtout dans les prochains jours, prenez soin de vous et faites attention à votre entourage. On ne sait jamais »

La raison pour laquelle Victor Casimirovitch écoutait Carmina Burana tenait à son histoire familiale. Sa grand-mère avait été tuée par les allemands en 1942 en sortant de l’Académie de musique. En cette période trouble, certains professeurs continuaient à assurer leurs cours clandestinement et madame Stanberg, secrétaire de l’établissement participait activement à l’organisation du maintien de cette activité secrète. Le jour de sa mort on avait retrouvé la grand-mère du futur président, à terre, avec éparpillée autour d’elle la partition de Carmina Burana. Elle avait prévu de simplifier celle-ci pour pouvoir la redonner à un professeur qui passerait très rapidement le lendemain. Madame Stanberg au-delà d’être une excellente secrétaire, connaissait bien la théorie musicale. Le professeur lorsqu’il arriva discrètement ne vit pas sa collègue de l’Académie mais. Une personne, tel un fantôme dans cette rue vide, apparue devant lui pour lui annoncer que de la fenêtre d’un immeuble voisin elle avait assisté à l’assassinat de la secrétaire.

A l’Académie tout le monde connaissait l’histoire de cette employée qui par ailleurs était entrée en résistance quelques mois avant sa mort. Cependant, personne ne savait qu’elle était la grand-mère du président et l’arrière-grand-mère de Kristina.

L’étudiante n’avait jamais évoqué son lien de parenté avec madame Stanberg et d’ailleurs ne connaissait pas tout de l’histoire. Elle aurait été bien incapable de faire le lien entre l’œuvre musicale de Carl Orff, son arrière-grand-mère et la folie de son oncle.

Ce matin-là à 10h00, Victor dans son appartement présidentiel écouta Carmina Burana dans une version dirigée par Eugen Jochum en 1967, selon lui la meilleure ! Il en était à son premier jour d’écoute.

Ce soir-là Igor invita une amie à dîner. Ces derniers jours il évitait d’être trop seul. Il avait peur mais il essayait de ne pas le montrer. Lejia était aussi musicienne, une très bonne violoncelliste. En servant un petit verre d’alcool à son amie, il lui demanda :

« Dis-moi Lejia, que penses-tu de l’œuvre Carmina Burana ? »

« Bah je ne sais pas, c’est une œuvre fascinante mais que je trouve très stressante. Lorsque je l’écoute j’ai parfois l’impression que je vais mourir à la seconde où retentie la note finale » la jolie jeune femme se mit à rire. Igor, pas du tout…

« D’ailleurs si j’écoute cette œuvre j’ai besoin d’un antidote dans la foulée pour retrouver un état émotif quasi normal. En général j’écoute un enregistrement d’Aldo Ciccolini qui joue 13 valses en solo et particulièrement le morceau de Grieg : souvenir n°7 opus7. C’est tellement beau et doux que je vais tout de suite mieux »

Beauté et douceur cela définissait parfaitement Lejia, pensa Igor. Elle venait d’évoquer le besoin de changement d’état émotif à propos de l’écoute de l’œuvre de Carl Orff et cela donna une idée au quadragénaire. Il l’explorerait plus tard mais sans trop tarder tout de même. Il avait toujours en tête le fait qu’il ne lui restait, peut-être, que quelques jours à vivre.

Lejia et Igor discutèrent jusque tard dans la nuit, de tout et de rien, avec le sentiment que tous ces mots partagés étaient essentiels. Tous les 2 avaient beaucoup bu sans trop s’en apercevoir. Certainement parce qu’Igor tentait de tromper son angoisse. Pourtant il ne dit rien à son amie de l’épreuve qu’il traversait. Lejia passa la nuit chez lui.

C’était le troisième jour que le Président Casimirovitch écoutait Carmina Burana. À l’Académie on s’afférait aux préparations du centenaire de l’indépendance. Kristina répétait au fond d’une grande salle qui aurait pu être celle d’un bal. À ses côtés une vieille femme fixait la mélodie au piano. On aurait dit qu’elle était mourante lorsqu’elle ne jouait pas mais, lorsque ses mains se posaient sur les touches du clavier, la vie reprenait ses droits avec passion. Les deux femmes travaillaient un chant folklorique qui mettait en valeur la nature sauvage du pays où du moins celle d’autrefois, dont devait se souvenir la vieille pianiste.

C’est lors de ce moment précieux entre 2 générations que le professeur poussa la porte de la grande salle. Touché par la scène il n’entra pas tout de suite. Il était pourtant pressé de parler à Kristina. Ce qu’il avait à lui dire lui permettrait peut-être de préserver sa vie. Du moins il l’espérait. En levant les yeux la jeune chanteuse le remarqua. Elle lui fit signe d’entrer.

« Bonjour, je ne veux pas vous déranger mais je souhaite vous parler après votre répétition. C’est très beau ce que vous chantez »

« Merci monsieur Soljelevitch, je vous retrouve dans la salle Shaustakoveen dans 10 minutes ? »

La répétition prit fin mais madame Callaskawa resta jouer longtemps sur le vieux piano de l’Académie.

La nièce du Président avait retrouvé son professeur. Ils étaient assis l’un en face de l’autre.

« Que vouliez-vous me dire », demanda-t-elle ? 

« Pourriez-vous rendre visite à votre oncle, ce soir par exemple ? »

« Oui, je pense. Pourquoi ? »

« Parce qu’il faudrait qu’il écoute ça à la place de Carmina Burana dès demain matin » Igor expliqua alors à Kristina qu’une amie changeait d’état émotionnel lorsqu’elle entendait la même œuvre que celle écoutée par le Président. Pour elle, l’écoute en était presque insupportable et pour se calmer elle avait pour remède une œuvre de Grieg : souvenir n° 7, opus 7. Ce morceau apaisait réellement Lejia et changeait presque instantanément sa façon de penser alors pourquoi pas celle de Victor ? Étudiante et professeur décidèrent d’un commun accord de tenter le coup.

Le soir même, Kristina était invitée à dîner au Palais Présidentiel. Sa tante l’accueillit chaleureusement sur le perron. Victor travaillait encore mais n’allait pas tarder à les rejoindre. En attendant, les 2 femmes parlèrent avec légèreté de différents sujets allant des dernières nouvelles de la famille au dérèglement climatique. Kristina faisait mine d’être souriante mais elle était inquiète. Elle devrait trouver le moment opportun pour glisser l’enregistrement de l’œuvre de Grieg dans le lecteur de disques compacts. Enfin, sa tante Olga reçu un appel et lui indiqua qu’elle se retirait 2 minutes dans le salon d’à côté. Elle s’en excusa. Kristina profita de cette absence pour remplacer le cd posant problème par celui de monsieur Soljejevitch. Le Lecteur se trouvant proche de la jeune femme cela fut fait avant qu’Olga ne revint de la pièce d’à côté. Victor arriva également dans le grand salon quelques secondes plus tard. La soirée continua gaiement en famille avec la présence surprise lors du dîner, du fils du Président. Dans l’intimité familiale, l’homme politique autoritaire cédait la place à un hôte délicieusement drôle. Kristina aurait souhaité que son oncle se comporte toujours ainsi. Si les Syrakrusses avaient pu assister à ce repas d’ordre privé ils auraient été surpris de constater que l’homme qui faisait l’unanimité dans tout le pays pour sa méchanceté pouvait être également un véritable gentleman.

La jeune invitée rentra chez elle tardivement presque fière d’avoir accompli ce qu’elle pensait être une mission d’intérêt publique si cela devait fonctionner ?

Ce matin, lorsque le Président se leva. Il était tôt. Kristina, chez elle, dormait encore. Il en était de même pour Igor chez lui, dans les bras de Lejia. La première réunion de Victor avait lieu à 7 heure et demi. Il avait déjà pris son petit déjeuner. L’humeur était bonne, il avait apprécié la soirée d’hier. Aujourd’hui il allait tailler dans le vif. Après l’accueil protocolaire de trois Présidents étrangers, il prit un malin plaisir, de 8 heure à 9 heure trente, à exprimer et développer ses arguments en défaveur des propositions pour l’amélioration du climat. Les Présidents Albanais, Chiliens et Français quittèrent cette réunion, dépités. Monsieur Casimirovitch de son côté, semblait très fier de lui. Un petit café serait le bienvenu avant 10 heure. Il se le fit apporter dans le salon où sa femme et sa nièce discutaient la veille. Il regarda sa montre, attrapa la télécommande qui se trouvait à portée de main, sur une petite table basse située à côté du gros fauteuil de cuir dans lequel il était assis. Son pouce appuya sur la touche « play » Le haut de son corps s’enfonça lentement sur l’assise mais se releva brusquement. Il n’écoutait pas Carmina Burana. Il s’agissait d’une autre œuvre qu’il ne connaissait pas. En lieu et place de l’introduction donnée par un chœur flamboyant mélangeant : haine, amour et violence. Il écoutait un solo de piano d’une beauté toute nostalgique. Victor se sentit soudainement étrange, comme absent de lui-même.  Il sentit son corps se détendre et la violence qui lui donnait son énergie, lui échapper. Il ne comprenait pas pourquoi mais la musique qu’il entendait agissait sur lui comme un sortilège. Un sentiment d’une douceur infini l’envahissait soudain. À ce moment-là le Président aurait souhaité que la musique de Grieg ne s’arrêta jamais. De son portable il appela une de ses secrétaires pour lui demander d’annuler ses rendez-vous avec Tekiak, Ramirez et Vladimiok. Ces messieurs discrets étaient 3 tueurs à la solde du gouvernement dont une mission étaient programmées pour chacun dans les prochains jours notamment le meurtre d’un professeur de musique. Le Président fit également la demande de faire parvenir un bouquet de fleurs à 3 personnes : monsieur Soljelevitch, Kristina ainsi que monsieur Swierko un politologue proche de l’opposition. La journée présidentielle de Victor devait continuer mais depuis quelques minutes il se sentaient différent. Il lui fallait tout bouleverser immédiatement, se bouleverser ! À 11 heure il devait retrouver ses 3 confrères étrangers pour une visite des lieux historiques de la capitale. Ces messieurs se présentèrent à l’heure mais véritablement échaudés par la Réunion du matin. Ils furent surpris d’être accueillis de nouveau au Palais Présidentiel par un homme charmant qui s’excusa d’emblée de son comportement matinal. Après quelques échanges cordiaux, Victor décida, contre toute attente, de revenir sur sa décision et accepta de signer cet accord qui favoriserait l’amélioration de l’environnement.  La suite de cette journée fut agréable pour tous…

Le lendemain, le bruit courut que le Président avait changé. Pour les journalistes, Il devenait même « fréquentable ». Peut-être était-ce un peu excessif ?  Cela dit en quelques heures l’homme s’était réellement transformé le monde pourrait prochainement le constater.

Igor ne travaillait pas ce jour-là. Un livreur sonna. Il lui ouvrit, signa et récupéra les fleurs. Kristina chez elle faisait des vocalises pour travailler sa voix. Elle crut entendre sonner et c’était effectivement le cas. Elle ouvrit au livreur, signa et récupéra les fleurs. Monsieur Swierko dans son bureau du centre de la capitale, fit monter le livreur, signa et récupéra les fleurs.

 

Le premier à décrocher son téléphone fut le professeur

« Bonjour Kristina, je ne te dérange pas ? »

« Non pas du tout ! Je travaillais ma voix »

« Tu sais, je pense qu’on a réussi ! »

« Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? »  

« En fait, je viens de recevoir des fleurs avec un simple mot de ton oncle qui dit qu’il s’excuse »

« Monsieur Soljelevitch, j’ai en effet réussi hier soir à échanger votre cd avec celui de Victor et je viens moi-même de recevoir des fleurs avec le même mot que vous. Je suppose que comme vous, je m’en sors bien ? »

La jeune femme compris en disant cela que si elle aussi avait reçu ce bouquet c’était bien parce-que quelques jours auparavant elle se trouvait également sur la liste des personnes à abattre. Elle fut horrifiée de ce constat mais confia à Igor qu’elle était heureuse pour lui ! Quelques minutes plus tard ce fut au tour du politologue de contacter l’étudiante. Par le fait du hasard Ils se connaissaient puisque Kristina était une amie du fils de monsieur Swierko.

« Bonjour Kristina, c’est le papa de Gaspars »

« Ah bonsoir monsieur Swierko comment allez-vous »

« Bien ! Dites-moi, j’ai reçu des fleurs de la part de votre oncle et… » Kristina ne le laissa pas terminer sa phrase.

« Ah vous aussi dit-elle ! »

« Que voulez-vous dire Kristina ? Vous savez quelque chose ? »

« Heu non… Enfin oui…c’est-à-dire que nous sommes 3 à avoir reçu ces fleurs. Victor souhaitait juste s’excuser par ce qu’il avait conscience de ne pas toujours s’être bien comporté envers nous »

Monsieur Swierko n’étant pas informé qu’il aurait pu être tué d’ici quelques jours, Kristina Évita les détails.

« Si cela vous est possible, pourriez-vous le remercier de ma part. En effet, lui et moi sommes souvent en désaccord mais je ne pensais pas qu’il me présenterait ses excuses. J’en suis touché » Kristina était extrêmement confuse de constater que le politologue était loin d’imaginer la raison de l’envoi de ces fleurs

« Bien sur je transmettrais vos remerciements à mon oncle. Pourriez-vous dire à Gaspars que je l’appellerai prochainement »

 

Quelques jours passèrent puis Victor décida de convoquer les journalistes pour un entretien exceptionnel. La presse s’en fit largement l’écho et, c’est médusé que les Syrakrusses écoutèrent à la télévision le discours d’un homme qu’on aurait pu penser être un chantre de la tolérance et de la paix. Il répondit également à quelques journalistes sur sa volonté de gouverner autrement et de mettre fin à la violence qu’il avait imposé. Pour terminer son allocution il déclara qu’il allait modifier l’hymne national et le remplacer par une œuvre de Grieg qui avait pour titre : souvenir n° 7, opus 7.

Le nouvel hymne qui était un morceau très doux, retentit donc lors de l’ouverture des cérémonies pour les 100 ans de l’indépendance. Igor était là également puisqu’au programme était prévu quelques chants patriotiques interprétés, pour 2 d’entre eux, par Kristina. Monsieur le Président clôtura cette première soirée de fête avec humour

« Je souhaite que notre Pays devienne celui des souvenirs »

 

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