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Azalegiko karbea ou "Grotte du dragon d'Alçay" - Conte basque de la province de Soule

Azalegiko karbea ou "Grotte du dragon d'Alçay" - Conte basque de la province de Soule

Publié le 16 juil. 2020 Mis à jour le 16 juil. 2020 Culture
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Azalegiko karbea ou "Grotte du dragon d'Alçay" - Conte basque de la province de Soule

En langue basque, dialecte souletin :

Noizpait üngürüne hetako artzainek kabale galtzen züen eta ez herexarik ihon edireiten. Egün batez, harrigarria zen sügea lezetik jelkirik edatera joaiten ikusi züen, bürüa hurean eta büztana orano harpe kantüan. Hatsaz beraz arresak biltzen zütüan harpeala eta osorik iresten. Zer egin behar zen otean?

Denbora berean, bazen Atagin etxeko seme bat deitzen Xibali, armadetan egonik, apottoroen lotsa ez zena. Behar züala jakin nausitüren zenez Herensügeari, behi larrü bat polboraz beterik zaldi batetan ezarten dü eta abiatzen da.

Harbürüan esteki züan zaldia, elorritze bati. Mendi hegian gainti, Azalegi maxela behera larrüa durduilazka lerrarazi, harpe aitzineala. Baia, bai!

Jinko Jaunak eman zeion dohainean, petigora Xibali igan zen zen zaldian, eta iñhaziaren pare ibarra behera eraitsi. Altzairat bühürtü zeneko, Aragaintzeko lepoan entzüten dü tzintzarrada bat bezala, ondotik Herensügea, beti larrüa iretsirik eta polborak sü hartürik. Itheko oihana behera, bagastak büztan kaldüz hautez karraskaz, Altzürükün gainti jo züan itsasoala eta han ito. Alegia horren beste erran batek dio, haatik, Herensügea ez zela ito, itsasoan süa eho züala eta berriz Azalegiat jitekoa dela. 

Xibali Atagi, aldiz, Herensügearen hüstüek eta herotsak odola hur bilarazirik, ohean sartü zen eta hartarik hil. Diozüe zaharrek Herensügeak bazüala hiru bürü.

Hona Herensüge horrez bigerren alegia bat, ezagütürik ez dena. Nihaurk bildü düt Ibar Esküineko jakile zonbaiten ahotik.

Herensügea Azalegiko errekan hurez ase ondoan, Ibar Esküinari bürüz hedailo jarten zen. Mihia lüzatzen züan eta ekia ez zen haboro ageri. Bena mihi hartarik lantzer xeheñi bat erorten zen. Hola egoiten ahal beitzen egün zonbaitez, bedakak nekez egiten zütüen.

 

Traduction en français :

Les paysans de ce coin de la montagne de Soule, situé au-dessus des villages de Alçay et d'Aussurucq, constataient régulièrement la disparition de nombre de leurs bêtes et n'en retrouvaient aucune trace. Un jour, néanmoins, ils virent un gigantesque dragon sortir de la grotte d'Azalegi et s'en aller boire dans le ruisseau qui coule à des centaines de mètres en contrebas. Ce dragon était si grand que lorsque sa tête atteignait le niveau de la rivière, sa queue était encore à l'intérieur de la grotte ! 

De son inspiration puissante, le dragon aspirait les brebis des alentours et les avalait d'un trait. Que pouvait-on bien faire contre cela ?

Il y avait en ces temps-là un jeune fils de la maison noble Atagi du village d'Alçay, prénommé Xibali. Il avait été dans le métier des armes et n'avait pas peur de quelque reptile que ce soit. Acceptant le défi de se confronter au dragon, il remplit de poudre noire une peau de vache et, enfourchant son cheval, se dirigea vers la grotte.

Il attacha son cheval à un arbrisseau d'aubépine, juste au-dessus de la grotte, et fit rouler la peau de vache jusqu'à l'entrée de la cavité. Pour de vrai !

Aussitôt après, Xibali remonta la pente, enfourcha à nouveau son cheval et descendit tel un éclair vers le fond de la vallée. Arrivé au village d'Alçay, Xibali entendit, venant des hauteurs du col d'Arangaitz, un énorme vacarme : c'était le dragon qui ayant avalé la carcasse de vache emplie de poudre dévalait, la gueule en feu, à travers la forêt de Ithe - dite aussi forêt d'Aussurucq - arrachant, par les balayages de sa queue puissante, tous les arbres sur son passage. Continuant dans sa fuite éperdue, il atteignait l'océan, où il se noya. Selon certains, toutefois, le dragon ne se noya pas dans l'océan mais réussit à éteindre le feu qui le dévorait. Il se dit aussi qu'il reviendra tôt ou tard en sa grotte d'Azalegi.

Xibali, quand à lui, fut tellement saisi d'effroi en entendant, le râle, les sifflements et le souffle émis par le dragon que son sang se transforma en eau et qu'à peine entré dans son lit il rendit l'âme. Voilà l'histoire du dragon d'Alçay, dont les vieux disent qu'il avait trois têtes. 

Une variante de ce conte, recueillie par le Père Junes Casenave-Harigile, qui fut longtemps curé d'Alçay, raconte que le dragon, après avoir étanché sa soif en buvant dans la rivière, se reposait, en s'allongeant tout du long sur la rive. Il sortait alors une langue si énorme qu'elle cachait le soleil ! De cette langue s'écoulait aussi comme une sorte de bruine qui enveloppait tout. Le dragon pouvait rester ainsi plusieurs jours, ce qui empêchait les paysans de travailler les foins.

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