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Comportements déplacés...

Comportements déplacés...

Publié le 29 août 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Environnement
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Comportements déplacés...

Chronique publiée dans les pages 'Opinions' de l'hebdomadaire 'La Semaine du Pays Basque' n° 1393, du 21 au 27 août 2020

Le casanier que je suis n'en reste pas moins un utilisateur régulier des moyens de transports en commun, par exemple pour les déplacements en direction de la côte. C'est un choix conscient pour réduire à mon très modeste niveau ce qu'il est de bon ton aujourd'hui d'appeler, dans cet imbuvable jargon technocratique, "l'empreinte environnementale".... D'autant plus que si je prenais ma vieille voiture tournant au diesel... j'aurai le sentiment de grandement aggraver, à moi tout seul, le phénomène du réchauffement climatique de la planète !

Donc je suis un usager - je déteste le vocable "client" ! - du réseau de transport interurbain Txik Txak, mis en place par la Communauté d'Agglomération Pays Basque, via son Syndicat des Mobilités, et plus particulièrement des lignes Tardets-Bayonne et Bayonne-Hendaye. La Communauté d'Agglomération a beau n'être, de mon point de vue, qu'une institution à minima au regard des moyens politiques dont le Pays Basque nord aurait besoin pour faire face aux problèmes et aux enjeux qui se posent à lui, la gestion des transports publics est une réussite à mettre à son crédit. Et ceci aussi bien sur la question du "maillage" - autre terme administratif insipide... - territorial que de celui des tarifs appliqués. Ce réseau participe de la réduction de la fracture sociétale entre la partie côtière hypertrophiée démographiquement et suréquipée et le Pays Basque de l'intérieur longtemps laissé à la remorque, en particulier en matière d'infrastuctures.

Donc, le développement des transports en commun, c'est une bonne chose... et il faudrait s'en doute que bien plus de nos concitoyens en prennent conscience. Toutefois, comme dans tous les cas de figure où l'on concentre dans un espace délimité une diversité de populations, il peut arriver que l'on ait à faire face à des situations que Coluche avait résumées en son temps en une de ces formidables formules lapidaires dont il avait le secret, à savoir : "(...) ils ne sont pas tous cons... mais tous les cons y sont " !

Car, parfois, l'ambiance à bord d'un autobus vire sinon à l'exaspérant du moins au difficilement supportable, et je n'en ai que plus d'admirations pour les conducteurs qui subissent cela au quotidien. Il y a, par exemple, ceux qui, n'ayant sans doute pas eu tout le temps de l'attente pour prendre leurs dispositions, mettent un temps fou à chercher leur carte de transport ou leur monnaie entre poches de vêtements et sacs, se moquant éperdument de ceux qui attendent derrière. Il y a aussi les sans-gêne qui, d'autorité, occupent deux places, en mettant leurs affaires sur le siège d'à côté... quand ce n'est pas leurs pieds ! Et ceux-là restent parfaitement stoïques, même lorsque l'autobus se remplit au point que certains restent debout dans la travée, quand ils ne cachent pas leur agacement si quelqu'un s'avise de leur demander de libérer la place ainsi accaparée...

Société ou jungle ?

N'oublions pas - eux du moins s'efforcent de ne pas se faire oublier ! - ceux qui estiment absolument nécessaire de nous tenir au courant de leurs affaires privées, en pérorant, le plus souvent de manière tonitruante, sur leur téléphone portable, plus sûrement sur leur smartphone dernier cri. D'autres préfèrent la jouer bateleurs de foire, en prenant à témoin l'ensemble des voyageurs pour leur infliger leurs avis péremptoires, opinions bien tranchées, récriminations nébuleuses, quand ce ne sont pas des délires relevant de la pathologie. Se donner en spectacle, c'est un art que certains maitrisent à la perfection, et quelle meilleure scène que celle où les spectateurs sont bien malgré eux captifs et sans échappatoire possible ?

Un genre particulier est celui des voyageurs qui, certainement trop occupés à "naviguer" sur les réseaux sociaux, oublient de prévenir le chauffeur qu'ils veulent descendre à tel arrêt, et protestent de manière véhémente lorsque l'autobus poursuit son chemin. Classiquement, les gens en tort sont souvent (toujours ?) ceux qui crient le plus fort au scandale... Autre grand classique, les groupes de jeunes qui squattent la partie arrière du bus et qui se comportent comme s'ils étaient seuls au monde, avec force tapage et utilisation à donf de leurs smartphones comme ambiance sonore... je ne saurai dire "musicale" ! Je ne veux pas "jouer les vieux cons", car dans ma jeunesse j'ai certainement versé, avec ceux de mon âge, dans quelques excès comportementaux, mais j'ai la très nette impression qu'une partie de la jeunesse actuelle n'a aucune notion d'un minimum de savoir-vivre en société.

En définitive, les transports en commun peuvent concentrer en un espace-temps réduit quelques travers du comportement humain. Mais plus que ce constat qui n'est pas propre à notre époque contemporaine, je m'inquiète bien plus de la passivité du plus grand nombre face à des attitudes dépassant les bornes. Dans un monde où la solidarité a laissé la place à l'individualisme, dans une société où dorénavant le "chacun pour soi"prime sur la conscience et l'action collective, la lâcheté, la posture du "faire comme si je n'avais rien vu, rien entendu" semblent devenir des éléments de la norme sociale.

C'est là que l'on prend conscience que les "transports en commun" ne font pratiquement plus partie du "vivre en commun"...

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