Par la fenêtre. Chapitre 12. Lui
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Par la fenêtre. Chapitre 12. Lui
J’en étais sûr, Daniel est aux anges. Je passerai à l’agence tout à l’heure. Il paraît qu’ils ont embauché du nouveau personnel. Une correctrice. Il tient à me la présenter. Il a raison dans un sens, je suis peut-être un écrivain créatif mais question style et orthographe j’ai vraiment besoin de correcteurs. L’ancien était un peu tendu. Il est parti pour une grosse maison d’édition si j’ai bien compris. Je croyais que les lecteurs correcteurs étaient dès auto entrepreneurs, faut croire que ce n’est pas toujours le cas. Pour l’heure je vais descendre voir Joseph. Il va lui plaire le bouquet.
Tiens le chat de madame Pommier.
- Salut toi! Tu t’es fait une nouvelle amie alors il paraît? Comment tu la trouves, toi?
Mince la gardienne vient de passer la serpillère. J’ai horreur de passer et de laisser des traces alors qu’elle vient de tout nettoyer. En même temps je n’ai pas envie de passer par le boulevard. Je vais faire gaffe. Il a de la gueule cet immeuble! Vraiment. Allez je prends les escaliers ça me fera du bien.
- Bonjour Thibault, c’est gentille d’être passé. Comment vas tu? Oh c’est pour moi. Elles sont belles, on va leur trouver un vase.
- Ça va Joseph? Tu m’as l’air un peu perturbé en ce moment. Je t’ai vu fumer l’autre nuit.
- Ha, les écrivains, faut toujours que vous inventiez la vie des gens, pas vrai? Je vais bien, figure toi. Un peu d’insomnies mais c’est normal à mon âge. Tu sais en vieillissant on dort moins. Tu devrais plutôt t’inquiéter pour toi, Thibault, si tu m’as vu c’est que tu ne dormais pas non plus.
- Écoute Joseph, je me fais du souci pour toi. Je sais que depuis une semaine, y a un type qui vient chez toi. Et je n’ai pas l’impression que ce soit une visite de courtoisie. Je vous ai vu vous embrouiller.
- Arrête Thibault! Tu ne vas pas m’obliger à mettre des rideaux à mes fenêtres quand même? Oui j’ai eu de la visite. Et tout va bien. C’est un ami c’est tout.
- Ah oui, et tu m’expliques où est passé le Chagall?
- Mais enfin Thibault,
-Et le tapis, putain mais c’est pas vrai, ils sont où les dessins de Cocteau qui étaient sur la console?
- Thibault ça suffit! J’ai une vie privée. Je suis un vieil homme et je fais ce que je veux. Tu n’es pas mon fils. Certes je te considère comme tel depuis six ans que tu es venu t’installer ici, mais maintenant tu vas me foutre la paix et me laisser ma marge d’intimité. Je te dis que tout va bien. Ne te mêles pas de mes affaires. Le Chagall, les Cocteau, le tapis ce ne sont que des objets. Alors si je veux m’en débarrasser, c’est mon problème vois tu. Je te remercie vraiment pour le bouquet, il est très beau mais je vais être obligé de te demander de partir. Je dois me préparer j’ai un rendez-vous.
- Très bien. Pardonne moi, Joseph. Bonne journée.
- On se voit bientôt, gamin.